Essai Renault Scenic de 220 ch

De monospace à SUV

A bord, nous retrouvons l’ambiance que l’on a connue avec la Mégane E-Tech. L’instrumentation se compose d’un écran horizontal derrière le volant, et d’un verticale pour la gestion de toutes les fonctions. L’agencement simple des commandes rend la vie plutôt facile, même si l’on aurait par exemple préféré une molette physique pour la gestion du volume de la radio. Prises USB-C, chargeur à induction, applications dédiées à la conduite et au confort… vous découvrirez chaque jour une nouvelle fonction. 

 

Pas de cuir, mais des matériaux recyclés. Comme souvent, on s’interroge toutefois sur la tenue dans le temps de ces nouveaux revêtements encore peu répandus. A l’arrière, le plancher plat facilite la vie des passagers, sauf celle de l’occupant central. Le toit vitrée Solarbay parait indispensable pour renforcer l’impression d’espace. De prime abord, il parait moins modulable, néanmoins l’accoudoir bien pensé reçoit de quoi disposer et recharger une tablette ou un smartphone. Le coffre (545 l à 1 670 l banquette rabattue) se charge malheureusement comme une caisse, avec un seuil assez haut.

Technologique et spacieux

Au moment de démarrer on se refamiliarise avec le sytème Google embarqué intégrant un planificateur permettant de ne pas se soucier de l’autonomie. Ses informations paraissent plutôt précises sur le moment et l’endroit où se recharger. Il faudra le reprendre plusieurs jours pour mieux juger son efficacité. Première action, désactiver en actionnant un bouton à gauche du volant, les ADAS aux signaux sonores parfois agaçants à la longue. Le moteur de 220 chevaux (sans matières rares) fait preuve d’un bon entrain (320 Nm de couple), ne faisant pas de sa réactivité et de ses reprises une question. 

 

Il surprend par une autonomie réelle qui place d’emblée le Scenic dans le haut du panier avec sa batterie de 87 kWh (60 kWh pour la plus petite). Le travail porté sur le poids (moins de 1 900 kg) avec l’utilisation d’aluminium ici et là, et sur l’aéro se ressent dans les chiffres. Notre moyenne sur notre parcours de 200 km s’est établie à 18,4 kWh aux 100 kilomètres, permettant de dépasser sans soucis les 450 bornes dans notre réalité avec beaucoup de montées (625 km WLTP). Sur un autre trajet un peu moins défavorable, elle était encore plus basse.

Une consommation maîtrisée

Avec le nouveau Scenic, Renault respecte sa feuille de route tournée vers l’électrique. Celui qui fut longtemps un spécialiste du monospace troque cette carrosserie de la génération précédente, pour celle d’un SUV de 4,47 m. En passant, il s’inscrit dans le mouvement de design actuellement en vogue chez le Losange. Sa face avant distinctive reprend les DRL façon Clio, avec une calandre travaillée mettant en valeur le logo entourée de feux fins. 

Le profil aux arêtes plutôt saillantes guide vers un arrière proche en personnalité du futur Rafale que nous essaierons dans quelques mois. Il a de l’allure, tout en gardant un classicisme qui l’éloigne d’un Peugeot 3008 qui se fait remarquer avec un design presque clivant. Les grandes jantes ont beaucoup de style, et semblent avoir été piquées à un concept-car de salon. Certains détails trahissent la recherche d’une aéro léchée, comme en témoigne le bouclier arrière aux bords aplatis.

Une version grande autonomie déjà disponible

On apprécie la gestion à 4 niveaux de la force de la régénération dans tous les modes de conduite, que l’on commande via des palettes au volant. En revanche on se sent un peu moins à l’aise avec la pédale de frein assez molle à l’attaque, augurant parfois un à-coup désagréable au moment où les plaquettes mordent les disques. On finit toutefois par s’y faire au fil du temps, même si cela réclame un peu de « doigté ». 

 

Le silence à bord accompagne un sentiment de douceur, qui n’est absolument pas perturbé par des mouvements de caisse brutaux ou trop souples. Les suspensions plutôt progressives encaissent bien les irrégularités du bitume. Le Scenic fait preuve d’une bonne agilité, que ce soit sur les routes ou dans les rues. Cette familiale électrique se révèle être l’unes des meilleures routières de sa catégorie. Cette version grande autonomie met déjà la pression à la Peugeot e-3008 qui arrivera plus tard.

(25 commentaires)

  1. Proposition nettement plus homogène que le Peugeot 3008, les essais semblent indiquer un plaisir de conduite qui déçoit chez l’autre et un poids contenu.

    Reste le défaut actuel des voitures généralistes avec des pingreries telles que les plastiques bruts sur les portes arrières (ou même sur les hauts de portes avant) …ce point étant partagé avec la 3008.
    Le Skoda Enyaq en a aussi mais de manière plus discrète…et son intérieur est valorisant.

    Autant l’intérieur de la 3008 est clivant (genre on a essayé de mettre de tout), autant celui-ci déçoit un peu par absence de raffinement.

    Mais l’homogénéité de la Renault devrait lui demander nner succès en France d’autant que ses motorisations paraissent plus à l’aise que dans le baleineau fastback.

    Reste la politique marketing de Renault qui réitère un peu le lancement cahotique de la MeganE avec des propositions un peu complexes.

    J’aime pas Tesla mais …le Model Y reste surtout plus polyvalent et spacieux, ce qui est dommage pour (Renault et) une voiture qui s’est bâtie sur le nom Scénic.

  2. Belle proposition de Renault mais est-ce suffisant face au Model Y ?
    Oui, certainement, à condition que les LOA soient raisonnables, le prix ne voulant rien dire in fine.
    Est-elle techniquement au niveau d’une Model Y ? Non : la Tesla est plus efficiente et bénéficie de la réputation des produits Tesla.

    1. Et je confirme que la LLD de la Renault est plus chère que celle de la Tesla, à configuration plus ou moins égale – saut que la Tesla a les 4RM et est plus grande.
      Env. 100 € de plus par mois pour avoir moins bien : Tesla n’a pas vraiment à s’inquiéter.

  3. J’ai regardé les photos de ce SUV de plus, aberration plus énorme encore en VE qu’en VT, jusqu’au au moment ou j’ai vu un seuil de porte Alpine… Là, franchement, j’ai ri!
    Pas étonnant que le management d’Alpine se tire à saboter leur travail pour se refaire un nom avec des hérésies pareilles…
    A continuer ainsi, dans 10 ans on les verra à côté de Mack dans les courses de camion.

    1. @lym totalement d’accord, je comprends pas qu’il n’y ait pas une seule personne au marketing chez Renault qui ne comprenne pas que coller « Alpine » partout sur des R5/Scénic etc dégrade l’image de marque, en plus de la brouiller. Est-ce que FIAT colle des logos Ferrari sur le pommeau ?

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