La F1 devient OK.Corral
Après le transfert surprise d’Hamilton chez Ferrari, puis l’affaire Christian Horner (dont les rebondissements ne sont sans doute pas terminés !), voici désormais une enquête diligentée à propos de Mohamed Ben Sulayem. Les enquêtes deviennent monnaie courante en F1 ! L’an passé, c’est le couple Wolff qui avait été brièvement dans la tourmente, puis Christian Horner qui a été au centre du « buzz médiatique » depuis ces dernières semaines. Le président de la FIA fait l’objet d’une enquête pour ingérence présumée dans la course, un nouvel épisode dans les sulfureuses relations que le président de la FIA entretient avec la Formule 1 depuis sa prise de fonctions fin 2021.
Coup de pression pour un podium ?
Le président de la FIA, Mohammed Ben Sulayem, fait l’objet d’une enquête pour avoir prétendument tenté d’intervenir dans les résultats du Grand Prix d’Arabie Saoudite de F1 2023 concernant la pénalité de Fernando Alonso. Selon BBC Sport, un lanceur d’alerte a informé l’instance dirigeante que le président de la FIA s’est impliqué pour faire annuler la pénalité de temps d’Alonso, ce qui a eu un impact sur les places sur le podium.
Revenons rapidement sur les faits qui remontent à 1 an : Alonso avait provisoirement terminé troisième sur le circuit de la Corniche de Djeddah, mais s’était vu infliger une pénalité de 10 secondes après la course, car sa première pénalité reçue pour mauvaise position sur la grille de départ n’avait pas été correctement exécutée par Aston Martin selon les commissaires sportifs.
Alonso avait été puni par le fait que le préposé au « lève-vite » avait touché l’AMR23 dès son immobilisation, ce que les commissaires avaient assimilé à une intervention sur la voiture pendant une pénalité, action prohibée par le code sportif. Les commissaires avaient finalement fait machine arrière, car Aston Martin aurait sans doute eu gain de cause par le tribunal d’appel de la FIA. Le fait incriminé était monnaie courante et n’avait jamais été sanctionné auparavant ! Finalement, les commissaires annulèrent leur première décision et Alonso retrouva son podium !
Un lanceur d’alerte…ou un croc-en-jambe ?
Selon le média RacingNews365, l’élément nouveau est venu d’un lanceur d’alerte qui a affirmé que Ben Sulayem avait appelé le vice-président de la FIA chargé des sports pour la région Moyen-Orient et Afrique du Nord, Cheikh Abdullah bin Hamas bin Isa Al Khalifa, qui était présent officiellement à Djeddah. Selon le lanceur d’alerte, Ben Sulayem aurait fait pression pour que la penalité d’Alonso soit annulée. Pour quel motif ? Mystère ? Aston Martin ayant un actionnariat saoudien de plus en plus important, faut-il y voir un lien ? Il est vrai aussi que Ben Sulayem n’avait pas été avare en éloges à l’annonce du recrutement d’Alonso par Aston Martin, cette prise de position étant inhabituelle pour un président en exercice…
Cette affirmation a vraisemblablement été repérée par BBC Sport dans un rapport d’un responsable de la conformité de la FIA à son comité d’éthique. Toujours selon le media RacingNews365, de nombreux acteurs du sport étaient au courant de ce qui s’était passé à l’époque, mais qu’il a fallu qu’un lanceur d’alerte se manifeste pour qu’une enquête commence. Soit dit en passant, on est à des années-lumière de ce qui se tramait au temps de Jean-Marie Balestre!
Quoi qu’il en soit, voilà qui ne va pas arranger les rapports déjà tendus entre Liberty Media et la F1 d’un côté, et la présidence Ben Sulayem de l’autre. Les polémiques et tensions entre les deux parties se sont multipliées depuis 2022, que ce soit sur le dossier Andretti, les rumeurs de vente de la F1 à l’Arabie Saoudite ou encore l’enquête diligentée contre Wolff. Chercherait-on à évincer Ben Sulayem ? Cela ne serait pas surprenant, vu les inimitiés qu’il s’est fait dans le milieu, sans parler aussi des tensions internes qui mineraient la FIA, comme semblent l’attester des vagues de départ récentes au sein de la Fédération. Rendez-vous au prochain épisode !
Y’a pas de quoi en faire un fromage. Il y a toujours eu des magouilles dans le sport auto.
C’est pas pire que Porsche qui s’est attribué les victoires des TWR-Porsche à châssis Jaguar au Mans en 96 et 97. Pas des Porsche avant la course, des Porsche après la victoire. Elles ont un moteur Porsche donc ce sont des Porsche. Ok, donc dans ce cas là, les victoires Rondeau et Mirage sont des victoires Ford.
Bref, quel est l’impact financier et/ou politique de cette intervention en faveur d’Aston-Martin ?
oui, on a connu pire. Là encore, comme pour Horner, ça sent surtout le règlement de comptes politique
J’ai le contrat liant Porsche et la section américaine de TWR sous les yeux, en page 3 dans 4.Title/Rights, il y a bien marqué que les WSC produite sous cet accord sera considéré comme produite pour et au nom de Porsche et deviendra et restera propriété de Porsche
Également TWR aurait eu le droit de vendre des voitures clientes après le Mans 95, mais sans moteur/train arrière Porsche
Donc non, Porsche s’est rien approprié, la WSC95 a toujours été légalement une Porsche
En 96, avant la course, au journaliste qui demandait si les TWR était des Porsche, réponse directe : « non, les seules Porsche ici sont les 911 GT1 ! » Qui se feront battre par le team Joest deux années de suite.
Blablapaige, ça veut dire que l’accord entre Porsche et Jaguar pour faire une barquette WSC n’a jamais abouti ? A la base, les 2 firmes devaient être impliqués, avec un chassis XJR-14 transformé en barquette par TWR.
Alors, l’histoire complète de la génèse de la voiture est assez complexe, car y a beaucoup d’acteurs à prendre en compte: Porsche, Porsche Amerique, TWR et TWR Inc
En 92 la branche américaine de TWR (TWR Inc) aligne une XJR14 GTP en IMSA
Sauf que début 93, Jaguar veux pas dépenser trop, donc exit la XJR14, cette année ça sera la XJR12D, ils ont faillit gagné Daytona, mais alors que la voiture est en route pour la course de Miami, Jaguar veux mettre encore moins d’argent, donc exit la XJR12D, pour le reste de l’année ils vont faire rouler une XJ220 en Fast Master (jamais entendu parlé lol).
Fin 93, le contrat liant Jaguar et TWR Inc prend fin
Au printemps 94 il se passe deux chose:
-Porsche cherche une remplaçante à la Dauer car ils savent qu’elle sera pas autorisé une seconde fois, donc ils prévoient la 911 GT1 pour 96
-Tom Walkinshaw donne 6 semaines a TWR Inc pour trouver un programme
Tout ce que TWR Inc à en atelier c’est la XJR14 chassis 791, donc ils se disent ‘pourquoi pas en faire une wsc? » après tout, c’est l’esprit du règlement 94, décapoté une groupe c (et que Ferrari n’a pas fait et à ridiculisé tout les concurrents avec la 333SP commandé à Dallara)
Mais sans Jaguar, il faut un nouveau moteur, ils ont pas envie de payer un vieux V8 américain conduit par un dentiste, donc ils contactent Porsche, dont la division américaine voudrait bien aller en IMSA, et le dirigeant motorsport de Porsche est inquiet par le manque d’activité officiel en 95, donc le feu vert est donné à l’alliance TWR Porsche
Ensuite le contrat que j’ai cité plus tôt signé, puis après les essais a Daytona en janvier, l’imsa qui ralentis les turbo, Porsche dégouté met les voitures sous bâche dans le stockage du musée et soutient en cachette les Kremer K8 qui vont l’emporter a Daytona 95 (Les gens de Porsche était content de ce résultat)
A un diner de noel 95, Joest négocie les voitures, en arguant que « vous savez, les 911 gt1 ne seront peut être pas prête à temps, avec les barquette on double nos chances »
De ce que je lis, au final les gens de Porsche étaient content car au moins, une Porsche avait gagné, même si pour 98 ils voulaient que ça soit sous le team officiel pour éviter de gâcher la fête des 50 ans
Au final, j’ai pas connu ce que les médias d’époque ont dit, mais la WSC-95 me parait pas différente d’une 333SP construite par Dallara pour Ferrari, d’une LMDh (a noté que le châssis de la 499P est dérivé de celui utilisé par BMW/Cadillac, vu qu’elle a également été faite avec Dallara), de la Peugeot faite chez Ligier ou Glickenhaus avec podium
Les constructeurs font appel aux entreprises qui ont les capacités de construire les voitures
Pour revenir au contrat, je pense que le contrat avec Jaguar était le même qu’avec Porsche: vous avez le droit de vendre la XJR14 mais sans le moteur, ce qui a été fait avec Mazda, sauf que le Judd fourré au chausse-pied était trop lourd et la voiture manquait d’appuis avant, la où Porsche a travaillé avec TWR, construisant même un nouveau boitié pour la boite de vitesse de la 962 pour pas perdre les suspensions de la Jaguar
Bon j’ai fais un peu long lol
Ils sont un peu nul les scénaristes Netflix, il y a beaucoup trop d’affaires en même temps, il n’y aura plus rien pour la fin de la saison.
Alonso, le spécialiste des traitements de faveur…