Ferrari rapide, mais Red Bull prête à écoeurer tout le monde ?
Quelques tendances apparaissent néanmoins. Les Ferrari ont prouvé leur vélocité, puisque les SF24 de Carlos Sainz et Charles Leclerc figurent en tête des chronos sur l’ensemble des trois jours. L’espagnol a claqué le meilleur chrono absolu le 2e jour en 1.29.924 et le monégasque a réalisé la meilleure perf le 3e jour en 1.30.322, les deux ayant réalisé leur temps avec la gomme tendre C4 et C5. Ces gommes cependant ne seront pas alignées pour le grand prix de Bahreïn. La Ferrari est jugée saine par ses pilotes et semble aussi avoir progressé sur les longs relais, ce qui était le talon d’Achille de la SF23.
Malgré tout, c’est bien Red Bull et Max Verstappen qui font encore figure d’épouvantails. Avec la gomme C3, celles des longs relais, la RB20 a montré sa supériorité, le champion du monde en titre ayant évolué 8 dixièmes à 1 seconde plus vite que la concurrence sur cette gomme qui sera utilisée à Bahreïn dans une semaine. Adrian Newey et Pierre Waché ont trouvé encore un « truc » avec ces fameux pontons agressifs et les prises d’air dissimulées. Red Bull y est allé de sa petite guerre psychologique, quand Max Verstappen a expliqué à la radio que la voiture « était bien meilleure que l’an dernier », ce à quoi son ingénieur a répondu « tu sais ce que cela veut dire ? ». Et bien Fernando Alonso a visiblement donné sa réponse pleine d’ironie en disant que « 19 pilotes savent désormais qu’ils ne seront pas champions du monde ». Restons néanmoins optimistes, mais le début de saison 2024 pourrait bien se dérouler sur la lancée de fin 2023.
Mercedes est également plutôt satisfaite de ses essais. En termes de vélocité, ce n’est pas la plus rapide, mais la base semble bien plus saine. Andrew Shovlin, directeur de l’ingénierie piste de Mercedes F1, estime que « Par rapport à la voiture de l’année dernière, les retours des pilotes sont très différents et plus positifs, ce qui est encourageant. L’équipe a travaillé dur pour corriger les défauts de maniabilité qui faisaient partie intégrante de la W14, et c’est formidable d’avoir mis un certain nombre de ces problèmes derrière nous. »
Seul bémol pour l’étoile, un doute sur la légalité de l’aileron avant de la Mercedes W15, à cause de la présence d’une petite bande de carbone très fine sur le troisième segment qui semble flirter avec les limites techniques très pointilleuses. L’aileron a été validé par le département technique de la FIA mais des réclamations pourraient être lancées par d’autres équipes, ce qui fait partie du jeu en F1…
Globalement, les écuries ont affiché un bon niveau de fiabilité et ont pu limer le bitume Plus de la moitié des pilotes ont dépassé les 1000 kilomètres de roulage, soit l’équivalent de plus de 3 grands prix, la palme revenant à Kevin Magnussen avec presque 1300 bornes. Haas a cumulé 441 tours et plus de 2300 kilomètres de roulage. Alpine a pu aussi accumuler les kilomètres, 1802 exactement.
Alpine : du pain sur la planche mais de la détermination
En termes de performance pure, l’A524 risque d’évoluer nettement dans la seconde partie du peloton, mais la fiabilité est bien meilleure. Les relevés DRS ont aussi montré que celuo de l’A524 était très efficace, plus que celui de l’A523.
Bruno Famin a été assez clair : « Nous savons où nous en sommes. Nous nous attendons à un début d’année difficile alors que nous continuons à en apprendre davantage sur notre A524 pour la développer tout au long de la saison. » Ocon et Gasly ont pu accumuler les tours, le premier estimant qu’il a vécu les tests les plus solides depuis qu’il est au sein de l’équipe. On sait qu’Alpine souffre d’un petit déficit de puissance de son bloc moteur et que le nouveau concept doit encore être compris et développé. L’A524 a une marge de progression et surtout semble proposer une plus grande latitude de réglages que sa devancière, ce qui offre plus de possibilités. C’est aussi l’approche globale qui a changé. Fini les déclarations péremptoires et les objectifs chiffrés clamés haut et fort, fini le « gagner en 100 courses », place à de l’humilité et de l‘abnégation sous la houlette de Bruno Famin. « Nous avons été solides sur le plan opérationnel aussi toute la semaine et avons fait preuve d’un excellent travail d’équipe entre les deux usines et l’équipe en bord de piste, ce qui fait plaisir à voir. Notre fiabilité a été bonne et cela nous a permis de mener à bien notre plan de tests comme prévu. »
McLaren et Aston Martin semblent se positionner juste derrière le trio RB/Ferrari/Mercedes, mais Lando Norris comme Fernando Alonso, tout en ayant exécuté sans souci leurs programmes, sont un peu circonspects sur le niveau réel de leur monoplace.
Quand on voit la RB20 avec ses entrées d’air planquées partout et un flux d’air précis (via le flow viz paint) on se dit que Newey est vraiment un sorcier.
Amus à fait une analyse et en à sortie cette hiérarchie:
-Max
–
-Perez, Ferrari
-Mercedes, McLaren et Aston qui peuvent se mêler au groupe du dessus (Aston et Mercedes étant jugé comme assez flou à lire)
-Toro Rosso, Williams, Sauber, Haas
-Alpine