Si on ne connait pas son nom précisément, on l’a tous plus ou moins expérimenté au moins une fois dans notre vie. L’amaxophobie vient du grec ἅμαξα (amaxa) qui désigne à l’origine le châssis d’un véhicule avant de désigner le véhicule (ou chariot) dans son ensemble, et de φόβος (phobos) la peur ou l’effroi. Ainsi, l’amaxophobie est la peur de conduire un véhicule, ou même d’être simplement passager.
Cette phobie est plus répandue qu’on ne pourrait le croire. A minima 5% des gens en âge de conduire sont touchés. D’autres études vont même jusqu’à indiquer que 33% des personnes sont amaxophobes. On compte deux fois plus de femmes que d’hommes. En revanche, contrairement à ce que l’on pourrait intuitivement penser, ce ne sont pas les personnes âgées qui sont le plus touchées, mais les 20-40 ans !
Cette phobie peut se traduire par de simples angoisses ou un mal-être. Mais souvent cela va se traduire par de vraies crises, sueurs, troubles de l’attention et de la vision, et même totale perte de moyens. Les amaxophobes peuvent alors être tétanisés rien qu’à l’idée de conduire. Elle se manifeste dans certaines situations précises comme une bretelle d’insertion, un giratoire, une grande artères ou une autoroutes. Certaines personnes font tout pour éviter ces situations, quitte à faire de grands détours.
Mais, l’amaxophobie peut aussi se manifester tout le temps, dans toutes les situations, même celles qui semblent les plus faciles comme une route déserte en pleine campagne. Et cela peut littéralement clouer au sol les personnes qui finissent par avoir peur d’avoir peur (la phobophobie).
Point commun entre Einstein, Ardisson ou Watts
Certains professionnels se sont engouffrés dans ce phénomène. Ce sont par exemple des moniteurs de conduite qui vont donner des leçons à des personnes qui ont déjà le permis. Ils vont les mettre dans les situations redoutées et les guider, les rassurer. Cette phobie peut survenir après un accident de la route, ou une situation qui a traumatisé la personne. La mauvaise conduite des autres usagers de la route est souvent la source principale de l’amaxophobie.
Un autre moyen de la combattre va être le simulateur de conduite qui permet à l’envi de répéter les situations compliquées sans que la peur ne soit là (ou faiblement). Enfin, on peut passer par l’hypnose ou les séances avec un psychiatre pour comprendre l’origine de la phobie et la vaincre. L’amaxophobie est souvent accompagnée d’une autre peur. Cela peut être la claustrophobie quand on se retrouve dans l’habitacle du véhicule, mais aussi l’agoraphobie, peur de se retrouver dans un endroit ouvert, loin de chez soi. Dans bien des cas c’est handicapant
Il y a des amaxophobes célèbres. On peut déjà parler d’Albert Einstein qui préférait le vélo à l’automobile. Mais il y a des cas « pires » comme Robbie Williams qui est amaxophobe tout en étant fan de sport automobile ! En France, Thierry Adrisson est amaxophobe (il n’a pas son permis) mais collectionne les automobiles. C’était aussi le cas de Charlie Watts, célèbre batteur des Rolling Stones décédé en août 2021 et grand collectionneur d’automobiles.
Dans les peurs liées à l’automobile, la plus répandue reste tout de même la peur de la panne mécanique. Il faut dire qu’on ne met plus le nez sous le capot de sa voiture et que souvent une simple roue crevée se transforme en galère pour de nombreuses personnes. La peur des bouchons est aussi commune. En cette période de vacances de Noël, elle doit faire des ravages. Et bonne route ! Evidemment.