Pour Stellantis, il semble désormais que plutôt que d’avoir des ennemis, ou des « partenaires » comme Dongfeng, il vaut mieux attaquer et investir dans une « startup » tant qu’elle est à taille « achetable ». Bon, ce n’est pas un achat, mais un sacré investissement que voilà. Avec 1,5 milliard d’euros, Stellantis fait l’acquisition de 21% du capital de Leapmotor. Cela donnera 2 sièges au conseil d’administration.
Une coentreprise sera créée entre les deux nouveaux partenaires (Leapmotor International) et elle sera en charge du développement des ventes hors de Chine de la marque. C’est à priori Stellantis qui sera en charge d’être le tuteur de la « jeune pousse ». Visiblement, le profil et le potentiel de Leapmotor a tapé dans l’oeil des dirigeants de Stellantis. Cela devrait à terme, permettre à Stellantis de se battre à armes égales avec d’autres constructeurs chinois partis à la conquête du monde avec leurs véhicules électriques.
Pour Stellantis, l’intérêt est aussi d’avoir accès à la technologie et à la verticalité de Leapmotor. La coentreprise ne sera pas à 50/50 mais à 51/49 en faveur de Stellantis qui détiendra les droits exclusifs de fabrication, exportation et vente des produits Leapmotor en dehors de la Chine ! Le Président de la coentreprise sera en plus nommé par Stellantis.
« Au fur et à mesure que la consolidation s’opère parmi les start-up chinoises leaders du secteur du véhicule électrique, il devient de plus en plus évident que seules quelques-uns de ces nouveaux acteurs performants et agiles, tels que Leapmotor, finiront par dominer les principaux segments en Chine, » a déclaré Carlos Tavares, CEO de Stellantis. « Nous estimons que le moment est idéal pour contribuer activement à la stratégie d’expansion internationale de Leapmotor, l’un des nouveaux acteurs les plus remarquables du secteur des véhicules électriques, qui partage avec nous le même esprit d’entreprise axé sur la technologie. Grâce à cet investissement, nous apportons une réponse innovante pour compléter notre stratégie, en bénéficiant de la compétitivité de Leapmotor à la fois en Chine et au niveau international. Je souhaite remercier M. Zhu Jiangming ainsi que nos équipes respectives pour leur engagement et leur contribution à la création de cette nouvelle opportunité pour nos deux sociétés. »
L’électrification de l’automobile a totalement rebattu les cartes, en tout cas pour les marchés comme l’Europe, les USA et la Chine. Ici, on a un mouvement intéressant en cela que jusqu’à présent, les constructeurs chinois faisaient leur croissance internationale seuls, ou avec des rachats (smart, Volvo, etc.). Ici, Stellantis investit dans un constructeur à forte croissance, en avance de phase.
Dans le même temps, Stellantis poursuit sa stratégie dite « asset-light ». Cela consiste à se désengager des joint-venture de production sur place et d’importer les marques du groupe en Chine. Toujours critique envers le tout électrique, Carlos Tavares et les dirigeants de Stellantis s’adaptent à cette nouvelle donne, dussent-ils investir avec un constructeur chinois, souvent désigné comme le loup que l’on fait entrer dans la bergerie.
Pour certains la Chine allait envahir et détruire l’industrie auto européenne et pourquoi pas mondiale …mort de rire !
C’est la politique du capitalisme productiviste à coup de milliards qui gagne comme d’habitude dans le monde !
Les uns vont s’indigner et d’autres ricaner …et finalement pour conclure que les quatre ou cinq constructeurs poids lourds occidentaux …vont s’occuper de mettre la main sur trois ou quatre chinois qui ont des difficultés à s’introduire hors de la Chine pour faire du service sérieux et le SAV …le tout pour rassurer le client qui considère et à raison que les chinois sont mauvais en export !!
Mettre la main sur les bons chinois, voilà le secret …et les autres seront largués !
Les Chinois vendent plus de VE que les constructeurs français… ça c’est une anomalie !
En plus…
« La Chine porte un coup dur à l’Europe sur les voitures électriques »
https://www.automobile-magazine.fr/voitures-electriques/article/40561-la-chine-porte-un-coup-dur-a-leurope-sur-les-voitures-electriques
Le langage corporel, au vu de cette photo, est sans doute cruel: Celui qui utilise sa seconde main pour tenir le bras de celle qu’il sert et a le sourire le plus forcé des deux est à mon sens le baisé de l’histoire! Ça loupe rarement, Macron en atteste!
Tavares criait au loup dans la bergerie. Maintenant, c’est lui qui aide le loup à rentrer dans la bergerie. D’un point strictement financier, ce n’est pas idiot. D’un point industriel, c’est une vision à court terme. Mais le long terme, ce n’est pas forcément le souci de Tavares: après moi, le déluge!
Incroyable oui, Stellantis fait comme VW, mais en choisissant plutot un joueur de troisieme ligue.