Le choix logique
Après avoir connu une certaine instabilité pendant quelques saisons, l’écurie américaine Haas a opté pour la continuité la saison prochaine, en annonçant que Nico Hulkenberg et Kevin Magnussen continueront de courir pour eux pour une deuxième saison consécutive en 2024. De toute façon, Haas n’avait pas trop de possibilités et préfère l’expérience à la jeunesse pour aider la structure à développer sa voiture.
Evincé de la F1 par Renault fin 2019, Hülkenberg a été un pigiste de luxe pour Force INdia puis Aston Martin entre 2020 et 2022, puis il a effectué son retour à plein temps cette saison, réalisant de belles prestations, surtout en qualifications, l’Allemand atteignant la Q3 six fois en 12 courses et marquant le meilleur résultat de l’équipe – septième au Grand Prix d’Australie.
Revenu l’an passé chez Haas, Magnussen a marqué deux des trois points de l’équipe – deux 10e places en Arabie Saoudite et à Miami – lors de sa sixième saison avec Haas, mais son bilan est plus compliqué.
Cette paire est néanmoins l’une des plus expérimentées, les deux pilotes comptant 346 départs en Grand Prix à eux deux, et c’est cette expérience que Haas espère pouvoir aider à amener l’équipe au niveau supérieur – l’équipe américaine actuellement huitième au championnat des constructeurs, la même position dans laquelle elle a terminé la campagne 2022.
« Je pense qu’il est prudent de dire que nous avons eu un duo de pilotes extrêmement solide cette saison en Formule 1 et qu’en fin de compte, il n’y avait aucune raison de chercher à changer cela à l’avenir », a déclaré le directeur de l’équipe, Guenther Steiner.
« Kevin est évidemment une personne très connue pour nous, et je suis ravi qu’il revienne pour ce qui sera sa septième saison sous les couleurs de Haas. Avec 113 départs pour notre seule équipe, nous savons où se situent ses points forts et sa connaissance et son expérience de notre organisation s’y marient également très bien.
« De l’autre côté du garage, Nico s’est tout simplement intégré sans bruit ni fanfare et s’est révélé être un membre précieux de l’équipe. Il approche les 200 départs en Formule 1 et nous sommes très heureux de bénéficier de cette expérience au volant.
« Nous avons dû résoudre nos problèmes cette saison concernant le VF-23, nous ne nous en cachons pas, mais nous avons été extrêmement chanceux d’avoir eu deux pilotes dont les retours sont inestimables pour nous aider dans nos objectifs d’ingénierie.
Les deux hommes ayant eu quelques accrochages verbaux piquants par le passé, certains craignaient une cohabitation difficile entre « M-Mag » et « Hulk », mais finalement le duo fonctionne bien.
« Kevin et Nico se sont bien entendus dès le départ et ensemble, ils ont tous deux marqué des points. En particulier, Nico a excellé en qualifications, se retrouvant en Q3 à six reprises.
« Ne pas avoir couru en Formule 1 à plein temps depuis 2019, cela montre à quel point il est professionnel et à quel point il prend soin de lui physiquement. Il convient également de noter la quantité d’énergie que les deux pilotes apportent, ils ont été fantastiques non seulement en termes d’engagement au sein de l’équipe, mais surtout en termes d’activations de nos partenaires et d’opportunités face aux fans.
Le plateau 2024 se referme un peu plus
En tous cas, avec la carrière à rallonge d’Alonso, le retour (encore en régime probatoire) de Ricciardo et la confirmation du duo Magnussen-Hulkenberg, les places pour les jeunes sont de plus en plus compliquées à débloquer, d’autant plus que les équipes rechignent à élargir le plateau comme le souhaite la FIA…
Du côté du plateau 2024, 4 volants sont encore en « suspens » : chez Alfa Romeo, seul Bottas est confirmé mais Zhou devrait poursuivre, à la fois parce qu’il progresse, devance souvent son chef de file et que sa nationalité reste intéressante d’un point de vue marketing. Chez Alpha Tauri, ni Tsunoda ni Ricciardo n’ont été encore validés. Le japonais a progressé et fait de son mieux avec un voiture rétive, même si le bail traditionnel des 3 ans de formation arrive à son terme et que Helmut Marko n’est pas du genre à faire dans le sentimetal. Ricciardo doit encore prouver qu’il mérite cette seconde chance, et il faut se remuer car Red Bull dispose de poulains dans les starting-blocks, comme Liam Lawson en Formula Nippon. Enfin, le contrat 2024 est toujours en négociations entre Lewis Hamilton et Mercedes, mais on imagine que sa finalisation traîne sur des détails…
Belle démonstration que la F1 est plus que jamais complètement renfermée sur elle-même. On est dans un système enfin rentable, donc il faut pas que ça change.
On va avoir une génération de pilotes sacrifiée parce que les teams ont peur du changement.