Elle fut pendant plus de 20 ans la voix et la représentation de la Ligue contre la violence routière. Fille de républicains espagnols exilés, elle était psychologue et orthophoniste de formation. Contrairement à la légende urbaine tenace, elle n’a pas fondé l’association qu’elle présidait, ni n’en a pris la tête suite au décès d’un enfant. Cela vient d’une confusion avec la co-fondatrice, Geneviève Jurgensen qui elle a bien perdu deux filles de 4 et 7 ans en 1980.
Chantal Perrichon c’est une vie à militer. D’abord au MLF (mouvement de libération de la femme), mais aussi pour mettre en lumière le souci de l’amiante à l’Université de Jussieu, ou d’autres combats plus large que la sécurité routière. Militante de la première heure au sein de l’association, Chantal Perrichon en a pris la présidence en 2002.
Gênante jusque dans les Ministères
Elle est alors devenue la tête de proue (et de Turc) d’un mouvement visant à ralentir toujours plus les véhicules. L’argumentaire est simple, moins on va vite et moins les accidents sont graves. Ce combat, elle le mènera jusqu’à convaincre le Premier Ministre Edouard Philippe de passer de 90 à 80 km/h les départementales sans distinction. Elle fustigera d’ailleurs l’assouplissement de la mesure en fonction des routes.
Elle sera même poursuivie par l’ancien Ministre des Transports et Président de l’Assemblée des départements, pour « injure publique » pour avoir déclaré à propos du débat sur les 80 km/h en 2019 : « Nous allons payer le prix du sang de la pseudo-responsabilité des élus qui préfèrent leur mandat à la sécurité des citoyens ». Elle a été relaxée par le tribunal de Clermont-Ferrand qui a estimé qu’elle ne dépassait pas les limites de la liberté d’expression.
Depuis 2020 elle avait des soucis de santé. Soucis qui l’ont menée à abandonner la présidence après 20 ans de mandat. Elle cède le fauteuil de président à Jean-Yves Lamant en décembre 2022. Elle était depuis présidente d’honneur de la LCVR. Elle s’est opposée frontalement au « lobby de la bagnole » comme l’association 40 millions d’automobilistes. Elle est morte le 20 juin, quelques semaines avant Claude Got, un autre chantre de la sécurité routière, pourfendeur zélé de la vitesse (quitte à tordre les faits).
A la LCVR, il va falloir se réinventer sans elle. Elle incarnait tellement l’association que sans elle, elle risque de retomber dans l’anonymat des associations de sécurité routière.
A propos de la Ligue contre la violence routière
Association loi 1901, la LCVR a été créée en 1983 sur les fondations de l’Afvac (Association des familles des victimes des accidents de la circulation). Quatre personnes de l’AFVAC, quatre femmes, quatre mères endeuillées par la mort routière ont décidé de lancer la LCVR : Annick Brétagnol, Francine Cicurel, Geneviève Jurgensen et Odile Lesage.
Cette caractéristique des fondatrices est le marqueur mais aussi le « fardeau » de la LCVR qui se voit souvent reprocher un manque de distance vis-à-vis des drames routiers. Pour autant, la LCVR a obtenu des avancées en matière de sécurité routière en ne cessant de militer et de dialoguer avec les politiques, seuls capables de faire évoluer les lois et les règles de circulation.
Militant historiquement dans les écoles, les collèges et les lycées pour sensibiliser à la sécurité routière, la LCVR n’a pas que des fans dans les populations qu’elle entend protéger. Ainsi, LCVR a milité pour le port du gilet rétro-réfléchissant pour les cyclistes, mais aussi le port du casque obligatoire. Cela ne plait pas chez certains cyclistes qui y voient là un « victim blaming » à savoir, reprocher à la victime la faute de son « bourreau ».
La LCVR est contre l’assouplissement de la perte d’un point pour les excès de vitesse de moins de 5 km/h et fustige toujours l’assouplissement de la limitation à 80 km/h que les départements peuvent remonter généralement, ou au cas par cas à 90 km/h.
Elle aura consacré une partie de sa vie à une cause juste, et peut s’enorgueillir d’avoir des milliers de vies sauvées à son actif. C’est sûr qu’il aurait été plus facile de brosser les automobilistes dans le sens du poil, comme beaucoup d’autres.
Les vitesses moyennes vont automatiquement baisser avec l’arrivée des VE……
Ca va devenir un non sujet à terme
Gênante surtout pour elle même… dans la seule interview ou elle ait lâché pourquoi ses 2 filles seules étaient mortes dans l’accident, probablement causé par son beauf d’ailleurs vu que le tiers avait été blanchi au tribunal.
Dans les personnes de sinistre mémoire sur le sujet, Got aussi a passé l’arme à gauche. Je me souviens encore de lui, en pleine interview sur l’A13 coincé sur la voie du milieu sorti de St Cloud…
J’étais au courant de son décès. Bon débarras.
Pour ceux que ça choque, il faut comprendre que c’était une extrémiste complètement sourde au dialogue. Ces idées étant forcément justes, tous ceux contre étaient potentiellement des meurtriers en puissance.
C’est pas avec des tarés pareils qu’on fait avancer les choses.
Mme Perrichon, Mr Got, mauvaise année pour la sécurité routière. ?
Et donc le rapport avec le décès de Madame Perrichon ?