François Castaing, né le 18 mars 1945 à Marseille, est l’un des plus beaux parcours français dans l’histoire de l’automobile. Il fréquente l’Ecole Nationale Supérieure des Arts et Métiers, l’une des cinq meilleures écoles d’ingénieurs de France créée par Napoléon Ier au début des années 1800, qui souhaitait doter la France d’ingénieurs de premier ordre. Castaing a été admis en 1964 par un concours d’entrée.
L’aventure Gordini puis Renault
Alors qu’il était encore étudiant, il effectue des travaux de recherche pour Amédée Gordini, travaillant en 1968 sur les moteurs des 24 Heures du Mans. A son retour du service militaire au printemps 1970, Gordini avait été repris par Renault et Castaing accepte le poste de directeur technique du pole compétition de Renault, basé à Viry-Châtillon. C’est lui qui convainc Renault de choisir l’audacieuse architecture du V6 Turbo, qui n’a encore jamais été utilisée en F1. Il impulse aussi des méthodes de direction et d’organisation plus efficaces que celles qui étaient en usage chez Gordini ou Alpine. Sous sa direction, en défendant bec et ongles le projet F1 turbo malgré les réticences de la Régie face aux premiers échecs, Renault va non seulement remporter les 24 Heures du Mans mais aussi connaître le succès dans le programme de Formule 1.
d’AMC à Chrysler
Fin 1979, l’année même où la Renault F1 Turbo triomphe enfin, Castaing est promu à un poste clé dans la direction technique de l’American Motor Corporation, partenaire de Renault aux États-Unis. Vice-président de l’ingénierie et du développement des produits, il joue un rôle essentiel dans le développement du SUV Jeep Cherokee En 1987, Renault revend AMC à Chrysler qui devient la division Jeep/Eagle de la firme de Detroit. Castaing devient responsable du design chez Chrysler en 1988 puis vice-président pour l’ingénierie des véhicules. Là aussi, il modernise et restructure les méthodes de production, permettant aux équipes d’ingénieurs de réduire le temps de conception des modèles tout en rationalisant les plateformes techniques. Il soutient aussi le projet F1 de Lamborghini, qui est alors contrôlée par Chrysler, mais le « deal » avec Ron Dennis et McLaren ne se fait pas en 1993.
En 1996, Castaing a été nommé vice-président exécutif de Chrysler International Operations et, là encore, contribue à relancer une marque moribonde, notamment en appuyant le développement de la Viper et de sa déclinaison sportive, la Viper GTS-R, qui connait la gloire notamment avec Oreca. Après la fusion Daimler-Benz avec Chrysler en 1998, il devient conseiller technique du président Bob Eaton jusqu’à sa retraite en 2000. En 2010, il a été intronisé au Temple de la renommée de l’automobile.
Un article en hommage pour pareil parcours est légitime !
Bravo M Castaing et bonne route suivante.
Hugues de Chaunac lui a rendu hommage, l’aventure Viper en Endurance n’aurait pas été possible sans M. Castaing.