Stellantis dévoile IBIS, une batterie « révolutionnaire »

20 ou 30 ans plus tôt, les constructeurs se tiraient la bourre sur l’optimisation de la consommation, l’efficience d’un turbo ou l’amélioration de l’injection. Aujourd’hui, c’est l’efficience des batteries qui devient le nouveau cheval de bataille des géants de l’automobile.

La France doit avoir son mot à dire

Saft, qui fait partie du groupe TotalEnergies, s’est associé via sa filiale ACC (Automotive Cells Company) à Stellantis pour la construction ses giga factories Une équipe de 25 ingénieurs et chercheurs spécialisés ont dévoilé un prototype qui porte le nom de code IBIS, acronyme anglais qui donne dans la langue de Molière le Système Intégré de Batteries Intelligentes. IBIS est soutenu par le Plan d’Investissement d’Avenir, piloté par l’ADEME (Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie) et coordonné par Stellantis. Les principaux acteurs du projet sont Saft, E2CAD et Sherpa Engineering, ainsi que les laboratoires de recherche du CNRS et de l’Institut Lafayette.

Normalement, à partir d’une borne de recharge, un courant alternatif se dirige vers le chargeur intégré à la voiture, lequel envoi un courant continu vers la batterie, exception faite des superchargeur Tesla ou Ionity où la conversion se fait dans la borne. La batterie se charge ensuite de transmettre à l’onduleur qui, à son tour, alimente les moteurs électriques via un courant alternatif.

Plus simple, plus flexible et plus économique

IBIS prévoit de se débarrasser du chargeur et de l’onduleur, avec un courant alternatif qui va directement de la borne de recharge à la batterie en question. Les batteries génèrent un courant triphasé et les modules sont indépendants les uns des autres, pour améliorer fiabilité et longévité. En effet, les chercheurs ont divisé les cellules par modules, indépendants les uns par rapport aux autres, chacun d’entre eux intégrant une carte électronique de conversion de puissance.

Ainsi, au lieu d’avoir des cellules en série et un système totalement bloqué en cas de défaillance, ce système décentralisé permet de garantir le fonctionnement. IBIS a été aussi pensée pour pouvoir intégrer différentes chimies, y compris les électrolytes solides et pour être flexible dans son utilisation, toutes les cellules n’étant pas forcément sollicitées selon l’usage en temps réel du véhicule.

In fine, en reduisant l’encombrement, l’aménagement intérieur des véhicules pourrait être optimisé, et, en réduisant le coût, Stellantis promet une « électromobilité à la portée de tous », comme un écho aux nombreuses critiques formulées jusqu’à présent par Carlos Tavarès sur l’impact social de l’électrification actuelle et son inaccesibilité à une grande part de la population.

Cette batterie doit être testée à partir de l’année prochaine sur un SUV Peugeot qui servira de véhicule démonstrateur.

 

(9 commentaires)

  1. Cela fait longtemps que je me lamentais que Saft, le Champion des batteries, ne s’essaye pas à « descendre » dans le marché de la VE.
    Ils sont souvent les meilleurs.
    J’ai à peu de chose près, le même sentiment pour l’Hydrogène et les PAC.

    La France peut être encore comme dans les années 60 à 80… Être au top des technologies…
    Problème avec la fin des grands programmes historiques… Qui font encore la richesse d’aujourd’hui … On ne fait presque plus rien.
    Pourtant la France déborde de compétence en tous genres !

    …En attendant, quelle bonne nouvelle !
    Vive la France !

  2. Du calme…la prudence est de mise !!!
    Tant que les spécialistes de tout bord …n’ont pas les caractéristiques en main, le résultat des tests et autres démonstrateurs …le cocorico est inutile !! Ne pas oublier l’industrialisation après !!
    Nous attendons depuis dix ans que les batteries solides soient industrialisées !!
    Tous les constructeurs sont maintenant conscients…pas de batteries fiables..c’est pan dans gueule assuré et retour de bâton !!

  3. J’ai l’impression que le projet a été finement pensé, avec un système ouvert et non pas exclusif, et en repensant la chaîne complète, ils ont trouvé des idées.
    C’est une bonne approche. La fabrication des batteries est gourmande en matériaux et très polluante, toute simplification va vers plus d’économie et d’éco-responsabilité.
    Le concept des modules indépendants est intéressant. Ça signifie que la durée de vie de la batterie est potentiellement infinie, en remplaçant au fil du temps les modules déficients. De plus, chaque module de remplacement pourra intégrer des nouvelles technologies de stockage d’électricité.
    Si c’est vraiment ce que ça semble être, c’est une sacrée évolution très prometteuse !

  4. De belles initiatives que je salue forcément. Bon maintenant concrètement ça veut dire tout ça ? Une batterie moins chers de combien ? Pour quand ? Plus d’autonomie ou une charge plus rapide ?

  5. C’est une bonne nouvelle pour la France qui rappelons le, possède toujours un des meilleurs instituts de recherche au monde. (CNRS)
    Maintenant, il faut faire en sorte que ça passe en phase industrielle et que le pays préserve sa souveraineté sur des technologies stratégiques.

  6. J’ai du mal à voir la corrélation entre multiplication des cartes de convertisseurs AC/DC ou DC/AC et une baisse des prix… Au contraire, en multipliant ces cartes, on augmente le coût.

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