Stellantis menace de se retirer du Royaume-Uni
Stellantis a ainsi évoqué la possibilité de fermer ses sites britanniques si le coût de la fabrication de véhicules électriques au Royaume-Uni devenait « non-compétitif et non-durable », par rapport « aux véhicules venus du Japon et de Corée du Sud ou fabriqués dans l’UE. Le constructeur a parallèlement prévenu les députés britanniques d’un risque de « désavantage concurrentiel majeur »,notamment sur les véhicules électriques.
Pour éviter d’en arriver là …. le groupe automobile n’y va pas par quatre chemins, demandant ni plus ni moins qu’un aménagement de l’accord commercial avec l’UE post-Brexit.
Deux importants sites de production au Royaume-Uni
A l’heure actuelle, le groupe dispose de deux sites majeurs de fabrication au Royaume-Uni. L’un est situé à Ellesmere Port, dans le nord de l’Angleterre, et l’autre à Luton, au nord de Londres.
« Nous serons impatients d’investir dans Ellesmere Port si cela constitue une opportunité de faire des affaires » avait déclaré en mars 2020, Carlos Tavares, le patron de Stellantis, faisant référence à l’usine de PSA située dans le nord-ouest de l’Angleterre qui construit l’Astra de Opel / Vauxhall.
Ajoutant alors qu’il incomberait au gouvernement britannique de s’assurer du maintien de la rentabilité et de la viabilité d’exporter des véhicules vers le Royaume-Uni.
« Nous pourrions demander au gouvernement britannique une compensation » avait par ailleurs indiqué Carlos Tavares. Estimant contraire à l’éthique que les employés d’Europe continentale paient les barrières douanières sur le marché britannique. »
En juillet 2021, Stellantis a annoncé un investissement de 100 millions de livres sterling (84 millions d’euros) pour transformer son site de Vauxhall à Ellesmere Port, en usine de production de véhicules électriques.
L’usine d’Ellesmere Port « deviendra le premier site de production Stellantis dédié aux véhicules utilitaires légers (VUL) et véhicules particuliers (VP) électriques des marques Vauxhall, Opel, Peugeot et Citroën », avait alors précisé le constructeur automobile dans un communiqué. Ajoutant alors que sa production serait destinée au marché britannique et à l’export.
Stellantis inquiet face au durcissement des « Règles d’Origine
Stellantis s’inquiète tout particulièrement du durcissement des « Règles d’Origine », prévues dans le traité commercial post-Brexit avec l’UE.
Selon les termes de l’accord, à partir de 2024, au moins 45% de la valeur des pièces d’un véhicule devra provenir de l’UE ou du Royaume-Uni pour pouvoir être exempté de droits de douane.
La flambée des prix des matières premières perturbe la donne
Or, comme l’a précisé Stellantis aux députés britanniques, s’il s’estimait au départ pouvoir respecter le seuil de 45 %, la flambée des prix des matières premières a changé la donne. « Les prix des matières premières qui ne sont pas originaires (de l’UE ou du Royaume-Uni) augmentent considérablement, de sorte que nous sommes désormais incapables de respecter ces règles d’origine », précise ainsi le constructeur. Pour remédier à la situation, le groupe automobile souhaite exhorte l’exécutif britannique et l’UE à se mettre d’accord pour repousser à 2027 l’entrée en vigueur des nouvelles règles.
Vives inquiétudes au Royaume-Uni
Des informations sur de possibles fermetures d’usines Stellantis ont suscité des inquiétudes au Royaume-Uni mercredi.
Le chef de l’opposition travailliste, Keir Starmer, a ainsi réagi sur le sujet, apportant même son soutien à Stellantis. Estimant qu’ «un meilleur accord post-Brexit» était nécessaire.
«Cet avertissement de Stellantis est un rappel brutal que l’industrie automobile britannique est confrontée à un avenir très incertain», a quant à lui déclaré le groupe de réflexion Energy and Climate Intelligence Unit (ECIU). Lequel redoute que la situation conduise à la perte de milliers d’emplois et «la dévastation de l’économie locale».
Le syndicat Unite a quant à lui fait part de ses critiques. «Le gouvernement a été prévenu depuis plus d’une décennie qu’il devait investir dans des usines de batteries pour assurer une transition en douceur vers la production de véhicules électriques au Royaume-Uni, mais il n’a pas agi»,a-t-il dénoncé.
Stellantis rassure sur le sort de Ellesmere Port
Stellantis a toutefois rappelé mercredi, qu’il avait investi dans le site d’Ellesmere Port. Confirmant que ce dernier démarrera dès 2023 la fabrication de petits fourgons électriques».
Prouvant par ces propos sa volonté de poursuivre son activité sur le sol britannique.
Notre avis, par leblogauto.com
Ces inquiétudes voient le jour alors qu’en janvier dernier, le dépôt de bilan de la société britannique Britishvolt, dédiée à la construction d’une vaste usine de batteries pour voitures électriques avait provoqué moult réactions outre Manche. Et moult craintes …. l’avenir d’une telle filière sur le sol britannique s’avérant remise en cause. La Giga-Factory devrait néanmoins voir le jour, l’entreprise ayant au final été reprise par la start-up australienne Recharge Industries en février dernier.
Reste que la flambée des coûts des matières premières est loin d’arranger la situation …. une énième conséquence de la crise ukrainienne ….
Sources : AFP, Reuters, Stellantis
En bon capitaliste qui connaît ses gammes, Tavares se plaint un jour de trop d’impôts et le lendemain demande des financements des États : toutes les occasions étant bonnes à prendre, il tentera jusqu’au bout de soutirer de l’argent au gouvernement britannique, l’excuse du brexit étant trop belle
Le Brexit est en train de ruiner la Grande-Bretagne. Quand on voit la catastrophe sociale en cours, Stellantis risque d’être le premier d’une longue liste.
Quel intérêt de produire britannique, si c’est plus coûteux et taxé ?
C’est un ahurissant retour aux années 80 et à la dictature Thatcher.
Le Brexit a bon dos, pourquoi réaliser des investissements en 2021 (5 ans après le vote) si c’est pour chouiner 2 ans après ? C’est un chantage qui a très peu de chances d’aboutir car l’UE ne lâchera pas, le royaume uni doit assumer son choix.
Le nombre d’immigrés a explosé et les britanniques qui voulaient leur money back n’en ont toujours pas vu la couleur. On leur aurait menti ?