On a lu : Hot Rod Magazine, l’histoire officielle

Signifiant littéralement « bielle chaude », Hot Rod désigne d’abord un phénomène de customisation et de transformation des automobiles, en quelque sorte l’ancêtre du tuning, né aux Etats-Unis dans les années 20 et 30. A l’époque, on modifie beaucoup de Ford T, qui sont très nombreuses et donc bon marché, ce qui facilite la possibilité de se procurer des pièces.

Un art mécanique de vivre

Ce phénomène s’amplifie pendant et après la Seconde Guerre mondiale, avec la démobilisation de nombreux jeunes GI, dont beaucoup ont reçu des formations en mécanique grâce à la mécanisation poussée des armées. On transforme les carrosseries, on adapte des moteurs V8 plus récents de l’époque, provenant de voitures récentes et accidentées (ou même parfois volées). Ce phénomène de culte du Hot rod marque profondément la culture de la jeunesse américaine de l’époque, que l’on appelle alors la Kustom Kulture. C’est dans ce contexte que Robert E.Petersen fonde le magazine Hot Rod en 1949 (le plus connu au monde d’après le titre, puisque évidemment les américains se voient toujours comme le nombril de la terre), qui va dès lors accompagner l’essor de cet univers automobile et suivre ses évolutions : l’arrivée des Muscle cars dans les années 60 puis des véhicules de loisirs comme le Meyers Manx, le besoin de se réinventer dans les années 70 sur fond de crise économique et pétrolière, puis l’émergence dans les années 80 et 90 du Street Racing, immortalisé au cinéma plus tard par le phénomène Fast and Furious (en tous cas le premier épisode) et l’élargissement des véhicules, et notamment le goût prononcé pour les voitures japonaises.

Le magazine et leurs acteurs ont évidemment joué un rôle majeur dans le développement de cette culture, sa promotion et aussi a structuration, puisque Hot Rod magazine a organisé de nombreux évènements, dont le très réputé Hot Rod Power Tour à travers les Etats-Unis, alors que l’éditeur de Hot Rod, Wally Parks, joue un rôle institutionnel crucial en fondant dès 1951 la NHRA, qui va permettre de sécuriser et de professionnaliser peu à peu le milieu du Dragster et du Hot Rod qui à ses débuts, un peu à l’image de la NASCAR, avait un côté quelque peu rebelle et sulfureux. Hot Rod continue toujours sa route 75 ans après sa fondation, en s’adaptant aux nouveaux défis du temps, que ce soit la digitalisation des médias ou l’électrification de l’automobile et les nouvelles tendances telles que le Restomod. Mais la culture ne dépérit pas, en témoignent les moteurs « crate » spécialement destinés au custom que les constructeurs proposent régulièrement ou le succès d’évènements comme le SEMA Show.

 

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