Essai e-Fuel de Porsche

Du Chili à l’Allemagne

La force du vent dans ce coin d’Amérique du Sud alimente une usine qui par électrolyse transforme l’eau en hydrogène, qui avec le CO2 de l’air fait du méthanol. Une étape de raffinage finit en suite par en faire du carburant compatible avec un moteur thermique. Quid du CO2 rejeté par la voiture? Il est équivalent à celui retiré de l’air pour la fabrication du carburant, alors que celui d’un hydrocarbure classique s’ajoute selon Porsche. 

 

Sinon, dans la réalité, c’est comment? En se mettant au volant de la 718 Cayman GT4 RS, on vous rassure d’emblée… il n’y a aucun impact au moment de mettre le contact. Le bolide démarre absolument de la même façon qu’avec du SP98 dans le réservoir. Le six cylindres chante tout aussi bien, sans perdre une once de ses envoutantes vocalises, même au ralenti. Nous voilà d’ores et déjà rassurés sur ce point… 

L’électrique selon Porsche

Pour ceux qui refusent de faire rimer performance avec électricité, nous vous invitons à essayer un Taycan, si possible dans sa version Turbo comme nous. On vous laisse juger le look, que de notre côté on adore. Question sensations, il faut comprendre que l’on en a pour son argent. La réactivité est sans commune mesure avec ce que l’on connait déjà en thermique. Et Porsche n’a pas oublier de faire… une Porsche. Position de conduite, environnement intérieur, il ne manque rien. 

 

Le son? On a même pas le temps d’y penser, tant il faut se battre avec le sentiment de poussée et les vitesses de passage en courbe qui captent tout ce que l’on a d’attention et de concentration. On peut parler autonomie, mais les chiffres WLTP, en GT3 RS ou en Taycan, on sait très bien qu’on n’y fait guère attention avec une sportive d’un tel calibre. On arrête là le débat, on vous laisse en discuter, le propos n’est pas là aujourd’hui. 

Mais pas que…

Si ce Taycan nous exhibe une vision de l’avenir aujourd’hui, Porsche tenait à nous montrer qu’il peut aussi se conjuguer à l’essence. C’est tout l’objet d’une négociation de Porsche et ses concurrents allemands avec l’Union Européenne qui a conduit à une exception à la fin de la vente des thermiques en 2035. Une seule condition, que les voitures homologuées à partir de cette année-là soient compatibles à un carburant de synthèse. 

 

Ouf! Porsche travaille depuis déjà un moment sur ce type d’énergie. La première difficulté est de la rendre compatible avec n’importe quel moteur thermique d’aujourd’hui et du futur. Il fallait donc un carburant qui ait des propriétés identiques à celle du Sans Plomb 98. Pari réussi? On y vient. Mais d’abord, comment Porsche fabrique un litre de son « e-fuel »? L’histoire se passe au Chili, très loin de Stuttgart. 

Performances préservées

Sur le circuit de glace de Val-Thorens, dans cet environnement fermé et ce terrain à faible adhérence, on monte forcément dans les tours. Déjà, la voiture avec ses montes hivernales est incroyable à conduire comme ça. L’e-fuel à bord ne bride pas spécialement la puissance, et l’on oublie en fait la nature du liquide dans le réservoir. On prend juste notre pied comme on adore le faire avec une sportive aussi pointue! Il nous manque un peu de talent, mais la bande est bel et bien sur notre visage. 

 

Clairement, l’e-fuel est un carburant aux performances parfaitement identiques à ceux d’origine fossile. Il s’avère sans conséquence dans nos surpuissantes 718 Cayman GT4 RS fortes de 500 chevaux, coutant 160 000 euros environ. Le site chilien sera en capacité d’en sortir 550 millions de litres par an dès 2026. Pour l’instant, sa production sert aux tests et à la compétition qui l’utilise depuis déjà plusieurs mois. 

(8 commentaires)

  1. Oh le beau publi reportage… Pas de sens critique sur la présentation du constructeur?

    550millions de litre par an ça fait beaucoup… ou pas :
    – 3,46 millions de Barils par an
    – 9477 barils jours

    Bon… sinon on aurait pu au choix : consommer l’électricité des éoliennes (rendement energie ~ 80%), utiliser le H2 fabriqué avec l’electricité des éoliennes (rendement energie ~ 50%) ou alors rajouter encore 2 transformation dont on évoque pas le rendement énergétique pour le bruler dans un moteur qui plafonne à 40% de rendement.

    Mais vu qu’on a des éoliennes à ne plus savoir qu’en faire… tout va bien

  2. c’est sur que quand on met 160k€ dans une boxster, on peut se payer le litre à 10€ en provenance du chili tout en gaspillant de précieux kWh éoliens. C’est n’importe quoi mais bon ça va faire rever les petrolheads

  3. J’ai quelques questions qui me viennent :
    Pourquoi la production est au chili ?
    Comment vont ils faire pour diviser le prix par cinq?
    L’Efuel fonctionne comme le SP98 donc même pièce ? Ou le moteur est il adapté un peu comme l’E85 (cartographie injection etc..) on peut mettre de l’efuel dans une thermique actuelle ?

  4. L’avenir des RFNBOs (‘eFuels’) c’est probablement d’être mélangé à un carburant pétrolier standard pour abaisser le bilan CO2 global de la flotte actuelle et jusqu’à c2050. Distribuer les RFNBOs séparément (en comptant l’import par tanker, de la distribution par camions, des pompes et réservoirs spécifiques), tout en étant neutre en carbone, pour des véhicules de luxe fabriqués après 2035, c’est une niche dans une niche dans une niche. Je ne suis pas certain que Porsche eux-mêmes iront jusqu’au bout de la démarche quand ils verront la facture pour la distribution.
    Les RFNBOs à grande échelle comme carburant spécifique c’est une vue de l’esprit qui a fort peu de chance d’aboutir. De plus le rendement global c’est 12-18% de l’électricité a la roue ce qui est fort peu compétitif, et ça ne pourra jamais être rentable. Beaucoup d’efforts nécessaires pour un résultat maigrelet, ce n’est pas un truc qu’une entreprise peut justifier sur le long terme.

  5. En rapport indirect avec le sujet… Le sommet de 9 pays d’Europe pour sceller leur ambition commune de décupler leurs capacités d’éoliennes en mer du Nord.
    Objectif : produire du e-Fuel notamment, et l’équivalent de 130 GW d’ici 2030… Nettement avant le nouveau nucléaire
    Qui demanderont 10 à 15 ans supplémentaires pour atteindre la même production et 300 GW d’ici 2050.
    L’indépendance énergétique est bien entendu une grosse motivation des pays européens… Lié aux récents événements.
    Pour mémoire : le Royaume-Uni compte 14 GW d’éolien en mer et l’Allemagne 8 GW, les capacités du Danemark, de la Belgique et des Pays-Bas s’établissent entre 2 et 3 GW, et celles en France et Norvège à environ 0,5…. 28 X moins que le Royaume-Uni.
    La Norvège a beaucoup plus de barrages hydrauliques que la France et du pétrole et du gaz que la France n’a pas ou extrêmement peu.
    Encore un retard abyssal de la France… Retard dû au nucléaire ? Même pas, là aussi les retards sont l’équivalent de 20 ans dans tous les domaines.

  6. Ce soir, le DG de Valeo disait que l’e-Fuel consommait 5 X plus d’électricité pour faire l’équivalent de 100 km dans une VE.
    Le nom « carburant pour riche » a été évoqué à plusieurs reprises.

  7. Pour l’instant avec les e-fuel ont est dans la grosse COM de la part de Porsche …
    Pas la peine de s’exciter..
    Toujours les même conneries de com, comme pour l’hydrogène, elles son où les pompes pour s’approvisionner !
    Ces deux technologies ne sont absolument pas matures !
    Vous voulez une bonne blague (qui a du vrai !!) le pipi des humains va avoir un très grand avenir…il y a des phosphates dedans …!
    Ceux qui on pigé…faites moi un pouce ! Les pouces vers le bas…vous avez perdu votre temps !!!

  8. @wizz
    On peux faire sans aucun doute 1500 km avec une électrique avec les bornes Tesla et une grosse batterie, exemple avec une Tesla T3LR , mais c’est faire comme des connards de portugais (j’en connais chez des proches) qui font des trajets Paris-Porto d’un seul coup et pas mal se sont déjà tué et leur famille avec !!
    La connerie humaine n’a pas de limites !!
    Pour le reste de ce que vous écrivez c’est bon !!

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