Essai Skoda Octavia RS de 245 ch

Le rallye… une autre dimension!

Avec des températures descendant à certains moments de la journée en dessous de – 20, la région de Frösön met à rude épreuve les organismes, et les machines. Les Skoda dépêchées sur place n’en avaient que faire. Elles n’ont subi aucune préparation particulière, à l’exception des pneus cloutés Nokian prévus pour la neige et la glace. 

 

En fait, on nous a surtout demandé de respecter certaines règles relatives au lac gelé. Ici, la glace est épaisse d’au moins 30 centimètres, voire plus de 50 à certains endroits. Toutefois, avec le passage répété des voitures et la température inégale d’un point à l’autre du plan d’eau, des ornières et des flaques se forment parfois. Lorsque l’on s’arrête, on nous invite à laisser 5 mètres entre deux autos, pour répartir le poids sur la glace, et limiter les risques. 

Les pneus, la clé sur cette surface

Skoda avait prévu quelques ateliers, comme des slaloms et surtout plusieurs circuits. Un mot sur nos montures. Deux Octavia RS, une berline rouge et une version Combi avec la fameuse teinte « vert Mamba ». Le moteur, un essence de 245 chevaux, fort d’un couple maxi de 370 Nm, associé à une boite DSG7 et une transmission intégrale. Evidemment, à bord tout chauffe, sièges et volant compris. 

 

Il faut enlever nos surcouches et autres épaisseurs pour se sentir correctement installé dans les moelleux sièges baquets. Les grosses chaussures ne nous facilitent pas non plus la vie. Toutefois, avec une boite automatique, nous n’avons logiquement pas joué du talon-pointe. En fait, on se sent plutôt bien dans ce chaleureux intérieur. Nous n’avons qu’une envie, en découdre sur la glace tout juste couverte d’une mince couche de poudreuse.

Un lac gelé comme terrain de jeu

Sur cette surface où l’on a du mal à marcher sans se retrouver les 4 fers en l’air, nous sommes bluffés par l’assurance apportée par la monte pneumatique. L’électronique jouant également son rôle, la motricité exceptionnelle permet un démarrage plus rapide que sur une route mouillée. Les clous se plantent littéralement dans la glace à l’accélération, évitant ainsi une embardée au décollage. C’est dire l’importance des gommes. 

 

La performance est identique au freinage. On croirait presque la voiture spécialement réglée et adaptée pour ces conditions. Avec les assistances, notre Octavia RS n’a aucune réaction parasite, la conduite s’avère hyper sereine. Que se passe-t-il quand on débranche tout sur une auto aussi aseptisée? Rien qui ne nous mette en danger. On gagne même en maitrise avec une accélération qui n’est pas interrompue par l’électronique.

Une Octavia RS taillée aussi pour l’hiver

Une fois que l’on a compris qu’il faut freiner pour mettre le poids sur l’avant quand on entre en courbe, on s’amuse alors en en sortant en appuyant fort sur la pédale de droite. Nous n’avons même pas besoin d’être rapide sur le contre-braquage. Aussi surprenant que cela puisse paraitre, la glisse est facilement maitrisable. La transmission intégrale accompagne nos mouvements et aide à maintenir aisément un drift, là où avec une propulsion, on se serait déjà planté plusieurs fois dans un mur de neige. 

 

On se sent alors un peu pilote. Cela apporte une assurance et une sérénité appréciables sur les routes hyper verglacées de ce coin de Suède. Ça c’était avant de monter à droite d’Andreas Mikkelsen, pilote de la Fabia Rally2. Avec les Pirelli de compétition aux clous plus longs qu’un ongle d’influenceuse, il nous a rappelés qu’en fait, le pilotage c’est un métier… au cas où l’on en doutait. Il roule vite, avec une facilité déconcertante, avec un sentiment de grip extraordinaire. Comme pour m’effrayer encore plus, il me précise qu’il faut imaginer la même chose, au milieu d’une forêt en passant à seulement quelques centimètres des arbres…

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