F1 2023 : voici la très attendue Ferrari SF-23

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La nouvelle voiture de Ferrari portait initialement le numéro de projet « 675 », avant de recevoir son surnom officiel SF-23, qui poursuit la nomenclature introduite en 2015. La livrée est très proche de celle de l’an passé, avec un beau mariage entre un rouge très intense et le noir des flancs et des ailerons, comme à l’époque des 640 et 641. Côté sponsor, on note la disparition de Velas, dont le contrat a pris fin après la tourmente des cryptomonnaies.

Ferrari avait la meilleure voiture en début de saison 2022, puis elle a perdu en performance, surtout en rythme de course par rapport à la Red Bull et dans l’usure des gommes, sans parler de la fiabilité qui a joué quelques mauvais tours. En fin de saison, la SF-22 semblait même légèrement dépassée en performance par la Mercedes. Le concept était néanmoins très bon, et il n’est pas surprenant de voir dans la SF-23 une évolution logique de sa devancière, mais dont les caractéristiques ont été accentuées.

Les attentes sont donc très fortes. On connaît l’énorme pression, alimentée par les tifosis et les médias, mais aussi tout simplement par le public qui s’attend à voir une Ferrari rapide et jouant la gagne. Les saisons de transition sont terminées et la Scuderia doit vaincre. Le PDG Benedetto Vegna a promis une F1 « inédite en termes de vitesse », mais attention à ces paroles car elles devront immédiatement se vérifier en piste.

Une évolution du bon concept 2022

« Notre voiture 2023 est une évolution de celle que nous avons pilotée l’année dernière, mais en réalité, elle a été complètement repensée », a déclaré le responsable de la zone châssis Enrico Cardile en décrivant les changements. « Sur le plan aérodynamique, nous avons augmenté l’appui vertical pour nous adapter davantage aux nouvelles réglementations aérodynamiques et atteindre les caractéristiques d’équilibre souhaitées. La suspension a également été repensée, pour soutenir l’aérodynamisme et augmenter la gamme d’ajustements qui peuvent être apportés à la voiture à la piste.

« Les changements les plus évidents se situent au niveau de la suspension avant où nous sommes passés à une tige de chenille basse. L’aile avant est également différente, tout comme la construction du nez, tandis que la carrosserie est une version plus extrême de ce que nous avons vu. la saison dernière. »

On observe ainsi une version plus svelte de la Ferrari de l’année dernière, avec le coin inférieur avant des pontons festonnés, suggérant que – comme à peu près toutes les autres voitures lancées jusqu’à présent – une zone de radiateur a été déplacée hors de là et plus haut autour des épaules de la voiture. Le coin avant inférieur du ponton a été ciselé pour créer plus d’espace pour un alignement parfait des prises d’air cruciales pour les tunnels sous le plancher. Elle conserve les contours de la « baignoire » au sommet des pontons, avec une dépression enfoncée facilitant l’extraction de l’air et le canalisant vers l’aile de poutre arrière.

Le réarrangement du refroidissement n’a pas impliqué d’émuler le « canon » de la carrosserie Red Bull vers une sortie d’air extraite par l’arrière. Au lieu de cela, la carrosserie où le capot du moteur et les dessus des pontons fusionnent derrière le cockpit reste largement persienne. Le nez semble légèrement aplati et l’aile avant avec laquelle la voiture a été lancée comportait des séparateurs d’espace à fente qui étaient inclinés de manière à créer des tourbillons, ce qui aidera à accélérer le flux d’air vers les entrées de plancher au bas des pontons.

Un nouveau leader

L’équipe a connu un grand changement avec le départ de Mattia Binotto, qui a payé les errements de la saison passée et sa communication hasardeuse, au profit du français Frederic Vasseur en provenance d’Alfa Romeo. Le nouveau team manager s’efforcera de résoudre les problèmes qui ont mis fin aux espoirs de Ferrari de battre ses rivaux Red Bull à la gloire du titre en 2022, le manque de fiabilité, les erreurs stratégiques et les erreurs de pilotage contribuant tous à leur chute.

Bien qu’il y ait du changement au sommet de l’équipe, le duo de pilotes Ferrari composé de Charles Leclerc et Carlos Sainz continuera ensemble pour une troisième saison, Leclerc ayant récemment déclaré qu’il se sentait « plus mature  » après ses récents revers et ceux de l’équipe. Si la pointe de vitesse du monégasque n’est plus à discuter, il sera attendu cette fois au tournant sur les erreurs de pilotage, car face à Verstappen, il faudra être irréprochable pour viser le titre, surtout s’il veut s’asseoir rapidement à la table de Ferrari comme le leader.

Leclerc sera-t-il aussi plus serein en termes de stratégies et de communication, après les nombreuses crispations entendues à la radio ? En effet, même s’il a marqué le pas en 2e partie de saison et qu’il est fondamentalement un cran en dessous, Carlos Sainz aura à cœur de s’affirmer, et Vasseur a été très clair : pas de pilote n°1 tant que les circonstances ne l’imposent pas.

« Mais ce qui est certain, c’est que l’objectif est d’être champion pour Ferrari et avec Ferrari, et c’est l’objectif pour les deux pilotes. On verra en cours de saison si l’on change notre orientation, mais pour le moment on va partir sur un pied d’égalité entre les deux. »

« On ne peut pas avoir d’autres objectifs en étant Ferrari que de gagner et remporter les titres. L’équipe a fait deuxième l’année dernière dans les deux championnats, et l’ADN du sport auto est de faire toujours mieux, donc on n’a pas d’autre choix que de gagner. »

« Ca ne fait qu’un mois que je suis arrivé, je discute avec les gens afin de comprendre la structure. On ne doit pas perdre de vue que la structure était performante l’année dernière en étant vice-championne du monde. Donc on fera des changements pour les premières courses, et après on prendra le temps d’analyser en détail ce dont il y a besoin. »

« Oui, la priorité pour tout le monde est la fiabilité parce que c’est ce que vous devez avoir à ce stade de la saison. Si vous n’avez pas la fiabilité, vous n’êtes pas en mesure de faire ces trois jours d’essais de pré-saison correctement et vous partez du mauvais pied. »

Vasseur admet qu’il y aura déjà quelques ajustements sur l’approche stratégique dès la première course à Bahreïn le mois prochain.

« Oui, nous allons faire quelques petits ajustements. Mais ce que j’ai dit en janvier, c’est que vous ne voyez que la partie visible de l’iceberg. Et quand vous parlez de stratégie, vous parlez de deux choses en F1 : les stratèges et la stratégie. Ce n’est pas seulement une personne qui appuie sur un bouton. C’est un logiciel, c’est l’équipe à l’usine, et c’est aussi un processus sur le muret des stands. Et il faut donc avoir une image complète des choses plutôt qu’une seule personne sur laquelle vous comptez. »

Ferrari a remporté un titre mondial de F1 pour la dernière fois en 2008, lorsqu’ils ont remporté la couronne des constructeurs, tandis que leur dernier championnat des pilotes a été remporté avec Kimi Raikkonen au cours de la saison précédente.

L’équipe mène actuellement un shakedown avec le SF-23 à Fiorano, avant de plier bagages et de se rendre à Bahreïn pour des essais de pré-saison du 23 au 25 février, la manche d’ouverture devant avoir lieu une semaine plus tard.