Les premiers moteurs à combustion internes, à gaz ou à pétrole, étaient refroidis par l’air circulant autour. Cette façon de faire a rapidement montré ses limites même si elle a perduré dans certains modèles assez longtemps. En 1897, l’ingénieur allemand Wilhelm Maybach invente le radiateur pour automobile. C’est toujours le même procédé que l’on trouve sous les capots moteur de nos voitures modernes.
Evidemment, la technologie a évolué. Le principe de base est de faire circuler un liquide entre le moteur et un radiateur placé si possible à l’avant. C’est cette manière de positionner le radiateur qui a aussi dicté l’aspect des voitures durant de longues années jusqu’à la seconde Guerre Mondiale environ. Mais, dans ce circuit de refroidissement, on ne met pas basiquement de l’eau. Pourquoi ?
Eviter l’ébullition, mais aussi le gel
En premier lieu, pourquoi refroidit-on le moteur ? Car, il chauffe sous l’effet de l’énergie développée par l’explosion contrôlée. Et si en avançant on peut refroidir un peu avec l’air ambiant, cela devient vite limité comme refroidissement, surtout à l’arrêt. Avec le refroidissement liquide, on peut avoir des moteurs plus puissants sans risque de surchauffe qui serait néfaste pour le moteur.
Et c’est de ce fonctionnement que vient la composition du liquide de refroidissement. Il faut que le liquide utilisé ne bouille pas au contact du moteur chaud. Or, le moteur doit avoisiner les 90°, 100° souvent. L’eau est donc limitée, dans son usage. En fait, on va lui adjoindre de l’éthylène glycol ou du propylène glycol, des liquides dit « antigels » qui permettent, quand ils sont mélangés à de l’eau, de repousser la température d’ébullition du liquide.
En fonction des marques de fabricants, et des additifs employés, le liquide de refroidissement va se transformer en vapeur au-delà des 105° et certains liquides spécifiques hautes-performances vont au-delà des 125°. Quant aux propriétés « antigel » du mono éthylène glycol, cela permet au même liquide de supporter des températures largement négatives sans geler, jusqu’à -30° ou en-dessous pour certaines marques spécifiques « grands froids ».
Ainsi, le liquide caloporteur n’a pas seulement un point d’ébullition élevé, mais aussi une température de gel très basse. De quoi affronter la plupart des conditions météorologiques que l’on rencontre dans nos contrées et permettre un bon refroidissement du moteur pour son fonctionnement optimal.
Conseils pour un bon entretien du liquide de refroidissement
A l’eau et à l’éthylène glycol, les fabricants ajoutent aussi des éléments anti-corrosifs. Sans ces agents, l’intérieur du circuit de refroidissement serait envahi rapidement par la rouille, nocive pour le liquide, mais aussi pour le circuit.
L’antigel se dégrade naturellement avec le temps. C’est pour cela qu’il faut suivre les préconisations de la marque utilisée et remplacer le liquide après la durée prévue. Sans cela, le moteur pourrait ne plus être refroidi de manière optimale et cela peut occasionner des pannes. Le système de refroidissement doit également être régulièrement purgé. En effet, avec le fonctionnement, des bulles d’air peuvent entrer dans le système et faire baisser les performances de refroidissement. C’est la même chose que vos radiateurs à eau de domicile.
Inspectez régulièrement le liquide de refroidissement, moteur froid. Attention avec un moteur chaud, il peut y avoir une projection de liquide brûlant à l’ouverture du bouchon de radiateur. Cela permet de vérifier que le niveau est entre le minimum et le maximum recommandé, et que le liquide a conservé son aspect d’origine. S’il est trouble ou même s’il a viré au marron, il est temps de le changer.
L’éthylène glycol ne doit pas être jeté dans la nature ou dans les égouts. Le plus simple est encore d’aller chez un professionnel pour une vidange du liquide de refroidissement. En effet, ils sont équipés pour la récupération et le recyclage des produits dangereux issus de l’automobile. Surtout, si vous avez du liquide de refroidissement, gardez-le hors de portée des enfants et dûment étiqueté comme dangereux. L’éthylène glycol a un goût sucré certes, mais est nocif voire mortel quand il est ingéré.