Né en 1949, Patrick Tambay se destine d’abord à un carrière de skieur professionnel, devenant même champion de France junior de descente en 1968, l’année des exploits de Killy à Grenoble. Au début des années 70, il découvre le sport automobile, notamment en assistant à l’inauguration du circuit Paul Ricard et délaisse finalement le ski, une discipline qui néanmoins lui apportera beaucoup par la suite pour sa préparation psychologique.
Le salut américain
Comme beaucoup de grands talents français de cette époque, Tambay passe par le Volant Elf puis fait ses classes en Formule Renault et en Formule 2, où néanmoins il doit s’éclipser face à d’autres talents tels que René Arnoux et Jacques Laffite. Son avenir immédiat étant bouché en monoplace européenne, il part aux USA, un pays qu’il connaît bien depuis ses années de skieur où il avait fréquenté la sélection américaine. Il s’engage dans le spectaculaire championnat CanAm, qui met en lice des prototypes modifiés ultra spectaculaires. Tambay écrase la saison 1977 au volant d’une Lola-Chevrolet de l’équipe de Carl Haas (qui fondera plus tard avec Paul Newman la fameuse équipe de CART Newman Haas), ce qui lui ouvre les portes de la F1.
Ses premiers grands prix se disputent avec des équipes Surtees et Theodore très modestes, mais ses bonnes prestations lui ouvrent les portes de McLaren, où il remplace un certain…Gilles Villeneuve, recruté par Ferrari. Les deux hommes deviendront des amis très proches, et le destin, tragique, entrecroisera leurs carrières respectives.
Les deux saisons avec McLaren en 1978 et 1979 sont désastreuses car l’équipe britannique est en plein déclin. Remercié par McLaren, Tambay est sans volant et repart en CanAM en 1980, où il remporte un nouveau titre de main de maître. C’est un succès qui relance une nouvelle fois sa carrière en Europe, le français revenant chez Théodore en 1981. En cours de saison, il est recruté par Ligier qui doit remplacer un Jabouille diminué, mais la collaboration est un fiasco, avec de nombreux abandons et une relation difficile entre lui et Guy Ligier.
L’homme des « victoires providentielles » de Ferrari
En 1982, Tambay est une nouvelle fois sans volant en F1 et se résigne à repartir aux USA, mais le destin en décide autrement. A Zolder, Gilles Villeneuve se tue pendant les qualifications. A la surprise générale, Enzo Ferrari le choisit pour le remplacer. Situation étrange pour Patrick Tambay, qui doit assurer la relève au pied levé de son ami décédé. A Hockenheim, un autre drame frappe la Scuderia avec l’accident de Didier Pironi. Le dimanche, Tambay s’impose dans l’émotion et apporte un peu de consolation à une Scuderia éprouvée.
En 1983, Tambay vit un autre moment fort à Imola, quand il remporte le grand prix de San Marin sur la Ferrari frappée du n°27 de Gilles Villeneuve, qui s’était senti volé un an plus tôt sur ce circuit par la victoire à l’arrachée de son équipier Pironi qui n’avait pas respecté les consignes. Tambay doit faire face à une ferveur inouie des tifosis, qui envahissent la piste et s’agglutinent autour de lui, car il est tombé en panne d’essence dans le tour d’honneur. Assailli par des tifosis déchaînés, il doit être évacué par les Carabinieri ! » tu as vengé Gilles », voilà ce que beaucoup de monde lui dit après cette victoire.
Malgré ses bons résultats qui permettent à Ferrari de décrocher le titre mondial constructeurs en 1983, Tambay est remplacé par Alboreto et trouve refuge chez Renault, qui vient de se séparer avec amertume d’Alain Prost. Il réalise quelques coups d’éclats, mais Renault est en déclin et la fiabilité lui joue des tours. Le losange se retirant fin 1985, il trouve refuge dans l’écurie américaine Beatrice Lola lancée par Carl Haas, qu’il connaît bien du temps du CanAm, mais la saison est décevante et Tambay décide de mettre un terme à sa carrière en F1. A la fin des années 80, il s’essaye au Dakar puis aux sport-prototypes, courant au Mans avec Jaguar, avan d’entamer une reconversion de consultant sportif. Il commente les grands prix sur Canal +, la Cinq puis le Kiosque Satellite avant de collaborer très longtemps avec RMC Sport.
Triste nouvelle, un grand pilote nous quitte
Je le connaissais personnellement. La bio oublie de signaler qu’il fut très longtemps un élu du Conseil général du 06 et qu’il y a fait un travail remarquable.
Ces dernières années il vivait très petitement et lutait contre une longue maladie. C’était une force de la nature, ça c’est certain.
une grille en H
mes respects!!! (par rapport au truc derrière le volant)
Je ne suis pas de la génération où je l’ai connu en tant que pilote. Mais j’ai quelques souvenirs de lui en tant que spécialiste de la F1 qui allie grande expertise et qualités humaines. Je sais aussi qu’il était proche de Villeneuve. Jacques a été un de mes pilotes préférés.
Paix à son âme. Qu’il repose en paix.
Un sportif brillant et sympathique, que j’avais plaisir à soutenir.
Adieu champion