Et ainsi renaît Moskvitch : merci la Chine

La marque Moskvitch est officiellement mise en faillite en 2006 après des années à péricliter. Il faut dire que les véhicules étaient hors d’âge et totalement dépassés. Cette fois, l’Histoire internationale fait revivre la marque avec un véhicule moderne. Moderne certes, mais pas forcément à la pointe de l’industrie automobile. C’est en faite un JAC JS4 (alias Sehol X4) même pas replâtré. Le moteur essence est visiblement identique au JAC.

Il présente plutôt bien ce Moskvitch 3 avec des signatures LED, un écran tactile, etc. Et c’est un crossover. Fini les vieilles berlines à coffre de l’ex-ère soviétique. Mais est-ce que tout est rose pour autant ? En fait, selon des sources citées par Reuters, les véhicules présentés lors de la présentation en grande pompe sont en grande partie faits de pièces venues de Chine, certains ont même été assemblés là-bas. La pleine production ne serait pas encore prête à Moscou.

Maxim Klyushkin, le patron de l’usine, refuse de confirmer le nom du partenaire, ni même si c’est un « partenaire » chinois. Mais c’est une attitude un peu ridicule tant la ressemblance avec le JAC saute aux yeux. Evidemment, côté Russe, on glorifie cette résurrection et on promet même l’ABS. On rappellera que l’ABS a été viré des Avtovaz car la Russie n’arrivait plus à s’en fournir. L’usine a été officiellement renommée Usine Automobile de Moscou Moskvitch.

La marque a ressorti le logo d’il y a près de 20 ans. Le prix de vente est encore inconnu.

Notre avis, par leblogauto.com

Pour l’image de la Russie, cette relance de Moskvitch est bonne. Mais, si on gratte le vernis, on risque de voir que les premiers véhicules viendront directement de Chine. Et les sanctions internationales prises contre la Russie suite à l’invasion de l’Ukraine continueront de rendre l’approvisionnement en pièces détachées compliqué pour l’industrie automobile du pays.

Officiellement, les premiers véhicules de production arriveront en décembre. Et dans les faits ? L’avenir le dira. KamAZ indique avoir rétabli des chaînes d’approvisionnement en pièces. Sans doute via la Chine qui n’a jamais adopté les sanctions financières et commerciales.

Moskvitch a de grandes ambitions et pourrait lancer un deuxième modèle la « Corrida » dans le cours de l’année 2023. Cette fois, ce serait l’Iran qui serait le partenaire avec Iran Khodro qui fournirait un véhicule semi-assemblé (en SKD) avec finition à Moscou. La Corrida serait une IKCO Tara reliftée. Cette IKCO Tara est une Peugeot 301 (ou Citroën C3-XR) recarrossé. Un jeu à plusieurs bandes finalement.

(5 commentaires)

  1. Après l’Afrique… La Russie, la nouvelle colonie économique Chinoise !
    Bravo Xi Jinping, une victoire de plus sans avoir tiré un coup de feu. ?

  2. En 1956, c’était l’inverse pour l’aviation, le 1er MiG-17F fabriqué sous-licence sous le nom de Dongfeng-101 (encore un Dongfeng, ça ne s’invente pas !), sortait des chaines de montage en Chine … il deviendra le fameux Shenyang J-5 et donnera des sueurs froides aux pilotes de F-4 Phantom Américain, 20 x plus couteux, en combat tournoyant au Vietnam.

  3. Moskvich, c’était annoncé ailleurs depuis un moment, ici précisément dans l’électrique.
    https://t.me/EurasianChoice/16471 06/07/22 17:03
    https://t.me/truekpru/83114 06/07/22 16:35
    La sortie de ce modèle, thermique, est en fait un peu anecdotique, surtout concentré pour la Russie n’ayant aucun problème avec le coup de l’essence.
    Pour le reste, gamme Moskvich électrique, conçu -très- rapidement sur base chinoise, évolueront ensuite sur ses techno et design. Conçu pour chez lui, mais aussi en partie pour un certain de nombre de marchés adaptés à ce type de produit, et demandeur de produits russe, notamment concernant ces pays voulant adhérer aux BRICS, pour sortir de la sphère monétaire occidentale, devenu des partenaires maintenant non fiable potentiellement confiscatoire des avoirs.

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