JV Stellantis / GAC (Chine) : dépôt de bilan

Jeep victime de la concurrence et de la législation

Lancée en 2010, la coentreprise, qui fabrique des 4×4 de la marque Jeep sur le territoire chinois, a dû faire face à la concurrence très rude du marché automobile local ainsi qu’à des législations contraignantes. D’autres constructeurs étrangers, tels que Renault ou Hyundai, ont également abandonné l’idée de produire localement en Chine.

Au final, la JV n’aura vendu que 12.288 véhicules chinois entre janvier et septembre 2021. Alors même que ses deux usines locales ont une capacité de production de 328.000 unités par an ….

En janvier dernier, Stellantis a échoué à prendre une participation majoritaire à 75 % dans GAC. Le constructeur souhaitait alors tirer partie d’un récent changement législatif en Chine permettant aux constructeurs étrangers d’acquérir plus de 50 % des parts d’entreprises chinoises.

Stellantis : dépréciation de la valeur de l’investissement dans la JV GAC/FCA

Stellantis a tenu à préciser avoir « totalement déprécié la valeur de son investissement dans la co-entreprise GAC-FCA » dans ses résultats financiers du premier semestre 2022. Une charge de dépréciation hors trésorerie d’environ 297 millions d’euros sera ainsi comptabilisée.

Le constructeur a également précisé qu’il continuerait d’assurer le service des clients chinois de la marque Jeep.

GAC, qui a approuvé le dépôt de la procédure de faillite, a indiqué de son côté que la JV avait des engagements financiers représentant près de 111% de ses actifs, lesquels s’établissent à 7,3 milliards de yuans (un milliard de dollars).

Initiative du divorce : Stellantis et GAC se renvoient la balle

C’est en juillet dernier que Stellantis avait mis fin à la co-entreprise, soit quelques mois seulement après avoir annoncé son intention d’y porter sa participation de 50% à 75%.

Les deux partenaires avaient chacun leur tour accusé l’autre d’être à l’initiative du divorce. Le Directeur Général de Stellantis, Carlos Tavares, avait de son côté estimé que GAC avait rompu la relation de confiance entre les deux groupes, GAC s’était quant à lui déclaré « profondément choqué » par ces propos.

Difficile de se projeter en Chine selon Tavarès

Mi-octobre, durant le salon automobile de Paris, Carlos Tavares avait à nouveau fait part des difficultés du groupe à se projeter en Chine en raison des incertitudes sur les relations du pays avec le reste du monde.

« Dans un monde où la géopolitique se tend entre la Chine et le reste du monde, il n’est pas indispensable de créer une vulnérabilité en ayant des activités de ‘manufacturing’ en Chine » avait-il déclaré.

Stellantis importera désormais ses 4×4 en version électrique, ces derniers seront vendus via des concessionnaires spécialisés. A noter que Jeep est vu comme l’une des principales voies de développement du groupe en Chine, lequel table sur 20 milliards d’euros de chiffre d’affaires d’ici 2030.

Le groupe automobile n’a toutefois pas exclu de généraliser un modèle « asset light » en Chine, remplaçant la fabrication de voitures dans des usines détenues en JV ou en nom propre par des contrats de sous-traitance ou de l’import.

Sources : Reuters

(4 commentaires)

  1. moins PSA vendait en Chine, mieux PSA se comportait

    là, dépot bilan, on ne peut pas vendre moins que ça
    surement que Stellantis est au firmament….

  2. Une nouvelle pour tous les anti-Stellantis…

    Chiffre d’affaires en hausse de 29 % au troisième trimestre
    Une hausse 13 % de ses ventes
    En Europe, les livraisons de véhicules sont en hausse de 14 %.
    Des marges dignes de BAM 14 %
    Le groupe a maintenu ses prévisions de marge « à deux chiffres » pour 2022.

    Même s’il n’a pas de Relation de cause à effet… Le constat que j’ai fait déjà depuis des années… Moins Stellantis ou PSA vend en Chine… Mieux ils se portent … Se confirment totalement, plus que jamais !

  3. Stellenatis pour être honnête n’avaient aucune chance en Chine. Je ne parle même pas des éléctriques, encore faut il qu’ils s’en sortent avec les thermiques locaux. L’avantage objectif aurait été le diesel mais la technologie appartient au passé.

    Vendre une Jeep en Chine, alors qu’il y a toute l’industrie automobile chinoise (facilement une 50 aine de marques) sans parler des américains, des allemands. La concurrence est trop rude.

    Maserati aurait pu utiliser son nom, éventuellement alfa mais la vraie question qu’il faut voir est quel est le porte feuille en brevets de stelleantis ? Je dis brevets en éléctrique et en éléctronique embarquée ?
    Quel est la capacité du groupe à proposer quelque chose qui les rend plus concurrentiels ?

    Je suis assez pessimiste.
    Il restait en effet deux stratégies :
    -Se retirer
    -Céder des actifs (comme Renault) mais encore faut il un constructeur chinois suffisamment puissant veuille y prendre part. Cela aurait été possible pour l’accès au marché européen
    Pas besoin d’aller chez les géants chinois mais s’associer avec des petites marques chinoises qui ont besoin d’un coup de pouce. Posséder par exemple aiways serait bénéfiques. Quoique je suis étonné qu’ils aient pas laissé des auto comme la fiat 500 éléctrique qui avait du potentiel, certes limité mais existant

    Le groupe daimer a au moins 20 % de ses actifs qui sont chinois et en sens inverse, les allemands possèdent du geely. Ses participations croisées permettent aux deux groupes de rester raisonnables et d’avoir des intérêts communs dans les deux marchés.
    Renault semble vouloir jouer cette carte et travail avec les chinois sur des projets comme mobilize ou encore en sous traitant à BYD.
    C’est compliqué pour l’industrie automobile française en Chine mais ce n’est pas nouveau.

    Il faut voir, ce que peuvent faire les sous-traitants français en Chine ou les fournisseurs de pièce. On peut citer quelques exemples d’entreprises françaises performantes dans ce domaine comme valeo, faurecia, michelin
    SGL nous parlait à juste titre de saft qui est un fournisseur aux trains chinois et aux avions. Pour l’automobile des partenariats gagnants gagnants ne sont pas impossibles. Il y a aussi les moteurs d’avions civils. Il y a une grande coopération Chine/france qui a bénéficié aux deux pays (je pense aussi à eurocoptère). Les chinois peuvent en contre partie aider les filières française dans le logiciel, l’intelligence artificiel etc. Il n’y a pas que le fabriquant automobile.

    Donc à défaut de faire imposer les constructeurs automobiles, il faut accompagner les équipementiers français qui sont performants et qui ont leur mot à dire dans le marché chinois (il m’a aussi semblé voir les MG 4 européenne équipées de pneus michelins mais j’imagine qu’ils n’ont pas l’exclusivité)

    Pour finir sur une note positive, à défaut de réussir en tant que constructeurs, les français ont leur coup à jouer en tant qu’équipementiers, domaine où ils excellent (enfin il me semble). A nous de bosser.
    Et c’est plus productif que de critiquer l’Allemagne, qui est non seulement plus riche mais moins endettée. Sans elle, la zone euro aurait disparu. Il faut être honnête. La presse Allemande est très dure à notre égard (niveau d’endettement). Evitons de leur donner des leçons. Nous n’avons qu’à organiser des voyages avec les grands équipementiers français. Les Allemands travaillent avec les chinois sur les puces de conduite autonome. Ils leurs vendent sap et siemens et les chinois leur cède des puces IA. Faisant pareil (à notre échelle) c’est mieux que de se lamenter

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