Une grande histoire qui s’est mal terminée
Né en 1937 de la volonté du gouvernement suédois de défendre sa souveraineté, le constructeur aéronautique Saab investit l’automobile en 1949. Pendant des décennies, Saab a su se forger une dore identité et a marqué l’industrie automobile, avec des modèles à l’aérodynamisme inspiré de l’aviation, de nombreuses innovations pour le confort et la sécurité, tout en étant un des pionniers du turbo dans les années 70. Puis, rachetée par GM en l’an 2000, Saab a connu le coup de grâce avec l’effondrement de GM lors de la crise économique de 2008, dont elle ne se relèvera jamais.
Racheté par Spyker en 2010, de nouveau en faillite en 2011, Saab est reprise par la startup suédois NEVS en 2012 avant d’être de nouveau en cessation de paiement en 2014. En 2016, NEVS reprend l’appareil productif restant pour s’orienter vers la mobilité électrique, tandis que le nom SAAB disparaît définitivement du monde automobile, seule le Saab de l’aéronautique et de la défense continuant, bien que la séparation avec Saab Auto soit très ancienne.
En 2012, lorsque SAAB a été vendu au consortium sino-suédois NEVS, la société Saab Automobile Parts AB, qui gère les pièces détachées pour le parc existant, a été créée de manière indépendante pour répondre à son obligation de garantir pendant 10 ans la fourniture de pièces détachées malgré la disparition de la marque. Saab Automobile Parts a ensuite été nationalisée puis a pris le nom d’Orio, pour étendre la fourniture de pièces détachées à d’autres marques, en plus de Saab Automobile. Orio a été revendue cet été, le gouvernement suédois se débarrassant ainsi d’un « boulet » qui a eu de grandes répercussions politiques.
Scandinavia Asia Corporation (SAC) représentait la marque suédoise depuis 1980 et a pris sur elle de continuer à servir ses clients longtemps après que Saab ait été retirée des parvis du monde entier. Il semble difficile de garder un concessionnaire avec des présentoirs et des voitures qui ne sont plus produites et qui n’auront pas de remplaçantes, mais pourtant SAC possède et exploite encore six centres de service à travers Taiwan qui sont uniquement dédiés à Saab, avec 12 autres ateliers agréés ailleurs.
Encore plus impressionnant, c’est que leur nouvel emplacement a été ouvert l’année dernière. Les ventes se poursuivent également, même si, en l’absence de nouvelles voitures, SAC se limite au commerce de modèles d’occasion. SAC va se démener pour continuer de fournir les pièces d’entretien.« Nous avons fait de notre mieux pour maintenir Saab en vie sur la route à Taïwan », a déclaré Salo Yang, vice-président de SAC. « Offrir un service pour Saab est notre responsabilité car toutes les voitures Saab à Taiwan ont été vendues par SAC. Faire vivre la marque est notre devoir.
SAC continue de fonctionner avec les pièces restantes disponibles auprès de GM et d’autres fournisseurs tels que Orio. SAC a aussi refabriqué ses propres pièces pour que les voitures des clients continuent de fonctionner. Mais jusqu’à quand ? Pendant ce temps, NEVS a eu bien du mal à décoller et vend pour l’instant uniquement en Chine.
Excellent! Au début j’ai lu le titre trop vite et zappé le « Taïwan ». J’ai cru qu’on parlait de cette ancienne concession SAAB abandonnée d’ile de France (me semble t-il) qui fait le bonheur des passionnés d’urbex. J’ai cru qu’elle rouvrait ses portes 😀
A l’heure du tout électrique, ouvrir une concession SAAB, c’est de la science-fiction !
Ils sont fous, ces taïwanais !
Je confirme qu’ils sont dingues des Saab à Taiwan. C’est probablement l’endroit où on peut en croiser le plus au monde (après la Suede peut-être), surtout des 9000. Avec les Volvo et quelques Merceded et BMW, ce sont d’ailleurs les seuls modèles anciens qui ont résisté à l’épreuve du temps et du climat.
Taïwan, aurait plus besoin de Saab Gripen E en nombre… (et vraiment suédois, eux) ?
En attendant, je leur prendrais bien la Viggen bleue…
Voilà une entreprise qui dans 10 ans sera la référence mondiale des voitures anciennes Saab.
On ne peut que saluer ces passionnés. ?
Ces gens ont toute mon admiration. Franchement sympa de voir Saab survivre un peu d’ une certaine maniere.
Il faudra aussi les embaucher bientot comme consultants pour DS Automobiles. 😀