Hausse du nombre de tués sur la route en août 2022

Selon le baromètre de l’Organisme National Interministériel à la Sécurité Routière (ONISR), le nombre de tués sur les routes métropolitaines en août 2022 s’est établi selon le bilan provisoire à 305. C’est 32 tués de plus qu’au même mois, en 2021 soit une hausse de 12%. Par rapport à 2019, la hausse est plus modérée : +12 tués ou +5%. Il faut remonter à 2015 (7 ans) pour trouver un mois d’août « pire » que celui de 2022. Depuis le début de l’année 2022, le nombre de tués est de 3 317 soit une hausse de 622 tués par rapport à 2021 (+23%). Comparé aux 8 premiers mois de 2019, la hausse est de 73 tués soit 2%.

Du côté des accidents, on en dénombre 3 995 soit une baisse de 359 (8%) par rapport à 2021. Par rapport à 2019 la baisse est de 258 soit 6%. En revanche, depuis le début de l’année, il y a eu 919 accidents corporels de plus qu’en 2021 soit une hausse de 3%. Par rapport à 2019, c’est en baisse de 4% soit 1 622 accidents de moins. C’est tout de même un total de 34 678 accidents.

Moins d’accidents, mais plus de morts

En ce qui concerne les blessés, les forces de l’ordre en ont comptabilisé 5 184 en août 2022 contre 5 757 en 2021. C’est 573 de moins ou 10% de baisse. Par rapport à 2019, on est à -428 soit -8%. Depuis le début de l’année 2022, il y a eu 43 416 blessés répertoriés soit une hausse de 912 par rapport à 2021 (+2%) et une baisse de 2 381 blessés (-5%) par rapport à 2019.

Evidemment, la pandémie de Covid-19 et les confinements ont perturbé les statistiques. C’est pour cela que l’on compare à 2019 quand il y avait touristes et trafic routier à plein régime. Pour la première fois depuis la pandémie, le nombre d’automobilistes tués sur les 12 derniers mois (1 637) dépasse l’année 2019 en entier (1 622). C’est sans doute un signal à regarder. Cette année il y a eu le retour des touristes, et les Français qui sont partis en congés, l’ont fait essentiellement en France.

D’ailleurs, cela se traduit par une hausse du trafic de 5% entre août 2021 et août 2022. Selon le dataviz du CEREMA, les samedi d’août ont même montré une hausse de 10% par rapport à l’an dernier. Qui dit plus de trafic dit souvent plus de morts (et inversement).

Attention à l’automne

C’est ce « trafic » en hausse qui fait que les cyclistes paient un lourd tribut avec 243 tués sur les 12 derniers mois contre 213 sur tout 2019. Evidemment, ce sont surtout les automobilistes, poids-lourds et motocyclistes qui tuent ces cyclistes et font donc la hausse. Mais, cela traduit le plus grand engouement pour ce mode de déplacement depuis la crise Covid. On va vers l’automne et ces usagers très vulnérables (comme les piétons) vont devenir encore plus « invisibles » quand on sera entre chien et loup, le soir ou le matin. Redoublons donc tous de vigilance et surtout, montrons-nous patients pour doubler.

Pour rappel, hors agglomération, la distance pour dépasser un cycliste est d’au-moins 1,50 m. Pour donner un ordre de grandeur, une Peugeot 205 c’est 1,56 m de large ! Il faut donc laisser la place d’une 205 entre vous et le cycliste dépassé. Si ce n’est pas possible et bien on ne double pas ! Simple ! En ville, la distance minimum (minimum !) est de 1 m. Rien n’empêche de ne pas dépasser un cycliste, surtout si c’est pour se retrouver au feu rouge plus loin.

L’automne c’est également le temps des orages brutaux et soudains qui rendent la chaussée glissante et empêche de bien voir. C’est le temps des feuilles par terre (et elles ont déjà bien commencé de tomber avec la sécheresse) et donc des glissades. Enfin, c’est le temps de la baisse de luminosité et des animaux qui sortent des champs et des bois pile quand on rentre chez soi (ou qu’on en part le matin). Septembre et octobre voient toujours un net rebond des accidents de la route.

(23 commentaires)

  1.  » devenir encore plus « invisibles » »: oui donc les vélos devraient avoir obligation de feux avant arrière comme les deux roues motorisés. Mais bon ça fait pas rêver hein….
    PS: les trotinettes vous les comptez dans quelle catégorie ?

    1. Les patinettes sont des EDPm (engins de déplacements personnels motorisés).

      6 usagers des EDPm en août (dont les 2 ados tués sur une voie de bus). 19 depuis janvier 2022.

      Cela devient très problématique car cela va bientôt dépasser les usagers de poids-lourds tués (31 depuis le début de 2022).

      Pour les cyclistes, lumière ou pas, gilet ou pas, il y a un moment où on les voit très mal, ce moment où on a le soleil dans les yeux le matin et/ou le soir et où même une lumière ne suffit pas.

      Mais, c’est aussi valables pour les piétons qui ne se baladent pas avec des lampes sur le bas côté des routes ou des rues dans les villages sans trottoir.

      Perso je fais encore plus gaffe à cette période quand il fait déjà sombre, que c’est la fin des activités para-scolaires et que les lampadaires ne sont pas forcément encore allumés. Surtout une journée grise humide.

  2. Cette histoire de distance à laisser différente entre ville/campagne pour doubler un cycliste m’a toujours laissé un peu perplexe je dois dire: Si on n’a pas la distance requise, c’est qu’il y a un obstacle médian (séparateur de voie ou autre) ou qqun en face et qu’on a donc dû ralentir… à la vitesse du cycliste… et que ces 1.5m n’ont dans ces conditions plus guère de sens, puisqu’au moment ou dépasser sera possible la vitesse relative du passage sera la même qu’en ville.

    On ferait mieux de spécifier ces distances pour un dépassement sans (gros) ralentissement ou avec: 1.5m en ville quand on dépasse à 50km/h ne paraissent pas délirants, surtout que l’état des chaussées est de moins en moins top (plus encore en ville qu’ailleurs) et peut obliger à 2 roues à plus de petits écarts… et que ce budget enrobé manquant passe dans des obstacles latéraux de plus en plus nombreux et forts dangereux à la moindre déstabilisation finissant en chute.

    Pour ma part, je laisse toujours des écarts plus importants… et les rares fois ou il m’est arrivé de devoir y déroger, c’est que j’ai été vraiment surpris: Je prends sur mes 25km de trajet une section de départementale au milieu des champs qui reste non équipée de pistes, avec donc des cyclistes. Le pb étant classiquement que dans une circulation chargée nocturne, le 1er véhicule de la file voit et se déporte mais bien entendu sans avoir mis un peu avant le clignotant désormais en option qui serait utile à ceux qui suivent pour anticiper ce qu’il est encore seul à pouvoir voir. Le second fait de même avec un peu de retard de perception s’il peut passer (sinon il pile, avec parfois des conséquences derrière)… et le troisième avec encore un peu plus de retard se retrouve potentiellement dans une situation un peu tendue, s’il y a qqun en face et que les conditions d’adhérence ne sont pas top.

    La sécurité routière, c’est aussi faire en sorte d’être prévisible. D’ailleurs je remarque pour ma part que c’est généralement la minorité de gens ayant encore une conduite globalement dynamique qui s’y emploient encore… et qui sont aussi les plus visés par la politique du radar. Le reste, c’est juste l’évolution en marche…

    1. @Lym : heu non. Désolé mais c’est n’importe quoi sur les distances.

      Même une voiture qui double à 25 km/h un cycliste qui roule à 20 km/h (différentiel de 5 km/h donc) doit laisser 1m min en ville et 1,5 hors ville.

      Pourquoi ? Car le cycliste peut faire un écart (chaussée non plane, grille d’égout, etc.). Le véhicule aussi peut faire un léger zig zag.

      Un cycliste qui est accroché et passe sous les roues se fout de savoir s’il n’y avait que 5 km/h de différence ou 50.

      La règle est simple et applicable. C’est un peu comme ceux qui considère qu’un vélo ou un cyclo doit forcément se foutre au fossé ou dans le caniveau pour qu’ils passent. Non ! On attend gentiment. Ce ne sont pas 30 secondes qui vont changer quoi que ce soit, si ce n’est l’intégrité physique des autres.

  3. Je n’ai pas vu dans les statistiques la part des cyclistes car mathématiquement plus de cyclistes = plus d’accidents.

    La lumière devrait effectivement être obligatoire à l’avant comme à l’AR, avec les leds c’est très simple idem pour les trottinettes. Enfin, si on veut protéger les piétons, il faudra aussi s’occuper des conducteurs de 2 roues sur les trottoirs et dans les zones piétonne ou mixtes piétons/ 2 roues, car le bilan n’est pas bon.
    La cohabitation est bien compliquée.

    1. « C’est ce « trafic » en hausse qui fait que les cyclistes paient un lourd tribut avec 243 tués sur les 12 derniers mois contre 213 sur tout 2019. »

      Les patinettes électriques ont déjà l’obligation d’un feu avant et arrière tout comme les vélos.

      Citons l’Etat : « La nuit, ou le jour lorsque la visibilité est insuffisante, tout vélo doit être équipé des 2 feux suivants (ainsi que la remorque, si nécessaire) :
      – Feu de position émettant vers l’avant une lumière jaune ou blanche non éblouissante
      – Feu de position arrière qui doit être nettement visible de l’arrière lorsque le vélo est utilisé. »

       » il faudra aussi s’occuper des conducteurs de 2 roues sur les trottoirs et dans les zones piétonne ou mixtes piétons/ 2 roues, car le bilan n’est pas bon.
      La cohabitation est bien compliquée. »

      Certes la cohabitation est difficile et les piétons sont souvent les derniers de la classe de la protection entre les GCUM, les 2RM, les vélos, les EDPm. Mais…le bilan définitif de l’accidentologie de l’ONISR donne :

      En 2021, on a eu 5 piétons tués dans une collision avec un vélo ou un EDPm. C’est 5 de trop, mais c’est à rapporter aux 414 piétons tués…A peine plus de 1%.

      En revanche, on a 231 piétons tués par un automobiliste…et 42 par un utilitaire léger soit 273 sur 414. Soit 66% 🙂
      La cohabitation compliquée n’est sans doute pas là où l’on pense.
      Surtout un EDPm qui percute un piéton va le blesser potentiellement, sans doute grièvement.
      Un véhicule type automobile qui percute un piéton va le tuer de manière quasi certaine à 60 km/h ou au-delà (85% de risques de mort si la percussion à lieu à 50 km/h, 10% à 30 km/h).

      1. Thibaut, merci pour ces précisions. Les statistiques sont en faveur des 2 roues.
        Je ne serai que blessé, sans doute grièvement tout de même, dans un espace ou je me croyais en sécurité après avoir garé mon auto.
        Et pour prouver ma mauvaise fois passagère, si nous roulons tous en vélo, les piétons seront tués à 100% par des cyclistes
        Concernant la protection des cyclistes et autres 2 roues le port du casque pourrait grandement améliorer le bilan.

  4. C’est pour cela que je pratique du VTT et non du vélo de course sur nationale les routiers sympa et les chauffard ne ralentisse plus et te frôle, sur les nationales en vélo c’est de la roulette russes.

    1. Oui, mais pour le moment rien n’indique que les accidents en plus par rapport à 2019 soit sur ces portions repassées à 90.

      Soyez bien certain que si c’était le cas, l’ONISR le soulignerait car ils se sont montrés hostile à cette possibilité offerte de repasser à 90.

      D’ailleurs certaines études de vitesse indiquent que cela n’a rien changé. Au passage à 80, bcp sont restés à la même vitesse moyenne (souvent à 100 plus que 90 d’ailleurs). Ce qui change c’est le PV…

      Cette année, on a eu aussi un très bel été et cela a poussé certains à faire des weekend bord de mer ou autres. Le Dataviz montre une belle hausse du trafic le weekend comme indiqué.

      Un autre phénomène à prendre en compte c’est le vieillissement plus rapide du parc roulant.
      La France avait une particularité en Europe c’est d’avoir un âge moyen des véhicules roulants moins élevé qu’ailleurs. Ce n’est plus le cas et avec la baisse des ventes de véhicule neuf, on a un parc qui avance en âge. Et donc des véhicules moins surs en termes de sécurité passive, active, etc.

      On peut aussi avoir un phénomène d’économies faites sur le dos de la sécurité. Les pneus par exemple, ou les freins que l’on néglige, qu’on laisse aller au-delà du témoin d’usure, etc.

      Enfin, on peut tous remarquer une grande nervosité des gens sur la route. Bien plus qu’il y a qq années. Cette nervosité amène à des dépassements dangereux, des gestes outranciers et plus.

  5. Les accidents de travail mortels on eux aussi augmentés mais on en parle pas….
    Les accidents domestiques sont au dessus des 10 000 morts il paraît, la aussi on en parle pas.

    1. A-t-on ces chiffres par unité d’habitant (ou unité de km équivalent de transport) que ce serait bien.

      Car si on a autant de morts qu’en 2015, a-t-on autant de gens ou plus sur les routes ?

  6. Moi mon analyse sur les accidents de la route, il y a des responsables à sa, ceux qui gèrent les routes fonds tout pour entraver le trafic, limité à 80 on ce traine derrière des voitures à 70 , sa énerve le plus patient. Des routes départementales avec des bandes blanches continue sur des kilomètres alors que nous sommes en milieu rural, des giratoires à la place de tourne à gauche comme par le passé, des dos d’ânes et plateaux surélevé , qui sont de véritables Marches d’escaliers, voyez vous quand on regarde tous ce qui entrave une bonne circulation on peut comprendre certains comportements, donc la faute à qui ?

  7. Je constate depuis la rentrée une augmentation du nombre de cyclistes, par rapport à la période mai-juin, avant les vacances, mais aussi une augmentation de comportements agaçants ou dangereux de ces mêmes cyclistes.
    Dernier exemple en date, lundi dernier, sur une 2 voies en centre-ville peu rapide, 2 vélos, un sur chaque voies ! Et alors que la rue arrivait à un rétrécissement, celui voie de gauche a pris tout son temps pour se rabattre. J’ai réussi à le dépasser quasiment à sa vitesse, environ 10 km/h, mais sans respecter la distance de sécurité, parce que je suis allergique aux cons.
    Mon comportement n’a pas été intelligent, mais ce manque de respect des autres usagers de la route m’a interloqué.
    Et j’ai failli en tuer un il y a quelques semaines, un débile lancé sur un vélo de course qui a grillé un feu rouge de plusieurs secondes, alors que je franchissait une intersection. Ce qui lui a sauvé la vie, c’est le stop-and-start de ma voiture, qui m’a fait démarrer plus d’une seconde après le passage au vert. Ce taré n’est passé qu’a quelques centimètres de mon capot. Et impossible de le voir arriver à cause des maisons encadrant ce carrefour.
    Alors oui, les cyclistes sont fragiles, mais ça serait bien qu’ils en aient conscience, vu le comportement de certains, ce n’est pas le cas de tous, et ça serait pas mal qu’ils respectent le code de la route, ce qui éviterait un certain nombre d’accidents et des morts stupides.

    1. Je dénonce depuis longtemps ce comportement de cycliste convaincu de sauver la planète ou d’être le juste parmi les méchants.
      (forcément, il m’arrive de faire du vélo avant que vous ne réagissiez comme souvent sans discernement).

      Le problème n’est souvent pas la pratique du vélo, mais l’attitude de celui derrière le guidon. Ceux-ci qui s’auto erigent en chevalier blanc de la bonne pensance verte nauséabonde du moment.

      Autant je trouve que la ville doit s’adapter à ce moyen de transport, autant peu de monde (automobiliste, piéton, moto, autres cyclistes) ne peut, je crois, supporter cette arrogante attitude basée plus sur une selle dure qu’une pédale un peu molle et invitant au simple plaisir du voyage, à bicyclette… Comme quand on partait de bon matin…

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