L’amortisseur, élément clé d’une bonne tenue de route

A l’origine, les véhicules étaient à essieux rigides et le moindre chaos de la route remontait dans tout le véhicule et le chargement. Surtout avec des roues en bois, sans pneumatiques pour participer à l’amortissement. C’est d’ailleurs de là que vient le nom du dispositif : amortir les mouvements, les réduire et les effacer.

Pour cela, on a commencé à installer des ressorts à lames sur les essieux. Ces véhicules hippomobiles avec ces dispositifs étaient réservés à une certaine catégorie de personnes riches pour les voyages « au long court ». Le principe de l’amortisseur est de « suspendre » la caisse du carrosse pour en décorréler le mouvement par rapport aux essieux. Cette suspension permettait un confort plus important que dans les chariots rigides. Avec le temps, ces suspensions se sont répandues.

Les systèmes de suspension à lames sont composés de plusieurs bandes métalliques courbées et assemblées. Ces suspensions pouvaient être simples ou doubles (dites à pincettes). Ces systèmes simples et robustes ont été introduits à la fin du XVIIe siècle et sont toujours utilisés. En effet, on peut les trouver sur de nombreux utilitaires, fourgons ou pickups, à l’arrière. Robustes, relativement peu onéreux, ils supportent de lourdes charges.

Illustration des amortisseurs de chocs tirée de piecesauto.fr

Les systèmes à piston et ressort hélicoïdaux

L’automobile a connu de grandes évolutions au niveau des suspensions. Il y a eu tellement de tentatives d’améliorer les systèmes qu’il est impossible de tous les lister. De nos jours, les plus répandus sont les « pseudo-MacPherson » du nom de Earle MacPherson, ingénieur américain qui a développé un nouveau système de suspension pour la Ford Vedette en Europe.

D’un simple bras, on a désormais un triangle de suspension mais le principe reste le même, amortir indépendamment chacune des roues. En effet, les systèmes précédents suspendaient l’essieu en entier. Un mouvement sur une roue rejaillit sur la roue opposée, via d’essieu. Or, de cette suspension et de son amortissement dépend la tenue de route du véhicule.

Si au début le but était de filtrer les chaos de la route, la suspension est devenue indispensable pour que la roue « colle » à la route et assure la direction et la tenue de route. Et le corolaire d’une bonne suspension est un bon amortissement.

La suspension absorbe la bosse, le trou, l’irrégularité de la route. L’amortissement absorbe l’énergie de la suspension pour éviter une entrée en résonance, des phénomènes de rebond des roues, etc. L’amortisseur par un frottement hydraulique, pneumatique, ou autre va dissiper l’énergie du choc de la roue provoqué par la route.

Permettent un contact optimal avec le sol

Là encore de nombreux systèmes ont existé, ou existent encore. Mais, le plus répandu est désormais l’amortisseur à piston (cf. illustration) qui utilise de l’huile emprisonnée pour atténuer le mouvement. Plus la viscosité de l’huile est grande et plus l’amortisseur sera dur. Des lois d’amortissement vont dépendre le confort de la caisse automobile. Trop souple, le confort sera là, mais sera dégradé par des mouvements de caisse en virage (roulis) au freinage ou l’accélération (tangage), ou autres. Trop dur, le véhicule transmettra les défauts et pourra être inconfortable. Pire, il peut perdre en adhérence.

Résultat, les ingénieurs calculent les règles les plus adéquates pour un véhicule. Ces lois ne sont pas les mêmes selon le poids du véhicule, ses dimensions, mais aussi sa destination, familiale, routière, sportive, etc. Citroën a longtemps été considérée comme la marque reine de la suspension à la fois confortable et capable d’éviter le roulis avec ses suspensions oléopneumatiques. Depuis, les systèmes à ressort hélicoïdaux et pistons ont faits d’énormes progrès et leur coût modeste les a imposés. De nos jours, les systèmes les plus huppés sont les suspensions pilotées. L’électronique calcule en temps réelle la meilleure loi d’amortissement, roue par roue, et l’applique via des amortissements dont les caractéristiques sont donc « pilotables ».

Cet amortisseur, il faut en prendre grand soin. Comme tout système mécanique, il fatigue et perd de son efficacité. Or, si l’amortisseur ne remplit plus ou mal son rôle, les roues vont alors rebondir sur les chaos de la route. C’est le seul point de contact entre la voiture et la route. Si la roue quitte la route, alors il n’y a plus de contact, ou en « pointillés ». C’est pour cela qu’on les fait vérifier régulièrement et qu’il ne faut pas hésiter à les changer quand ils sont usés. Une voiture sans tenue de route idéale finit immanquablement au fossé, tire tout droit dans un virage, freine sur une distance plus importante, etc. L’accident guette !

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