BYD (Chine) : Warren Buffet réduit la voilure, avant un retrait ?

Warren Buffet réduit la voilure dans BYD

L’action du constructeur chinois de voitures électriques BYD avait d’ores et déjà plongé mercredi après que son plus important actionnaire, la société Berkshire Hathaway, qui appartient au milliardaire Warren Buffett, a réduit sa participation alors que les rumeurs allaient bon train sur son éventuel retrait.

La valeur de l’action de BYD a chuté jusqu’à 13% mercredi à la Bourse de Hong Kong, au lendemain de la publication d’un document réglementaire montrant que Berkshire a réduit sa participation de 20,04% à 19,92%.

Vendredi, un nouveau paquet d’actions a été vendu. La participation retombant ainsi à 18,9%.

Les actions de BYD ont baissé de 18,1 % depuis la semaine dernière, lorsque Berkshire Hathaway a annoncé pour la première fois sa vente d’actions.

Berkshire Hathaway a vendu environ 600 millions de dollars d’actions de BYD en moins de 2 mois

Berkshire Hathaway a vendu environ 600 millions de dollars d’actions de BYD, constructeur chinois de véhicules électriques, en moins de 2 mois … multipliant au passage ses gains par 35 …

En 2008, le conglomérat du célèbre investisseur a dépensé 232 millions pour acquérir 225 millions d’actions du constructeur de véhicules électriques. Il a inscrit la totalité de la position sur le système de compensation de la Bourse de Hong Kong le 12 juillet, puis l’a réduite de 8 % à 207 millions d’actions en septembre.

Berkshire a payé environ 1 dollar par action lorsqu’il a investi dans BYD et a vendu près de 18 millions d’actions à un prix moyen pondéré de 35 dollars, sur la base de la fourchette de négociation de l’action au cours des dernières semaines.

Vers un retrait total de Warren Buffet ?

Les opérations de cession d’actions et les craintes que Buffett et son équipe continuent à vendre ou même éliminent entièrement leur participation ont provoqué une chute de 30 % du cours de l’action de BYD depuis le 11 juillet, la veille de l’apparition de la participation de Berkshire dans le système de compensation.

Effets boule de neige

La décision de Berkshire de réduire sa participation dans BYD cette année a été annoncée par le partenaire commercial de Buffett, Charlie Munger, lequel a vendu, aux grands jours, en décembre dernier, 50 millions de dollars d’actions du constructeur automobil. Munger a été présenté à BYD par un gestionnaire de fonds spéculatifs nommé Li Lu, dont le fonds a également vendu plus d’un quart de ses actions BYD l’été dernier, et a peut-être entièrement quitté la position depuis lors. Munger a persuadé Buffett d’investir dans BYD en défendant son DG, Wang Chuanfu, le comparant à Thomas Edison, Henry Ford et Bill Gates.

BYD : croissance fulgurante

Les ventes d’actions de Buffett font baisser la valeur des actions de BYD alors même que le constructeur automobile chinois enregistre une croissance fulgurante pour l’année jusqu’à présent.

BYD domine le marché chinois des véhicules à énergie nouvelle (NEV), une catégorie qui comprend les hybrides rechargeables et les véhicules 100% électrique. Selon les données de la China Passenger Car Association, BYD a été le premier vendeur de NEV en Chine au cours des sept premiers mois de 2022, avec 29 % de part de marché, loin devant Wuling (une joint-venture entre deux constructeurs automobiles chinois et General Motors) avec une part de 9 % et la part de 7 % de Tesla.

L’activité batteries de BYD est également en croissance. La société a pris la deuxième place des ventes mondiales de batteries pour véhicules électriques en juillet, dépassant le fabricant coréen de batteries LG Energy Solution, selon un rapport de la société sud-coréenne de technologies renouvelables SNE Research.

Notre avis, par leblogauto.com

Warren Buffet souhaiterait-il se désengager de BYD suite à une divergence de vue, ou, plus simplement, s’estime-t-il satisfait de sa coquette plus-value et qu’il est temps de vendre ?

Sources : Reuters, Insider, Fortune

(4 commentaires)

  1. « Warren Buffet souhaiterait-il se désengager de BYD suite à une divergence de vue, ou, plus simplement, s’estime-t-il satisfait de sa coquette plus-value et qu’il est temps de vendre ? »

    On peut ajouter :
    -Une économie mondiale fragilisée, une crise énergétique qui risque de nuire à terme sur les ventes de VE et c’est le moment de vendre alors que BYD est au top.

    -Un nervosité due aux tensions sino-américaines (voir une pression des usa) :
    -rappelons qu’il y a un conflit sur les cotations des boites chinoises à well street (qui est apparemment réglé)
    -Des pressions aussi bien américaine que possiblement chinoises
    -Un risque de conflit imminent dans la zone
    -Un début d’attaque spéculative sur des actifs chinois
    -Un début de découplage financier plus important

    Les investisseurs n’aiment pas ce genre de risque, ça les rend très nerveux et ils vendent. C’est une époque bizarre car jamais autant de capitaux n’ont circulé entre les deux pays, jamais les tensions aussi fortes. On ne peut pas toujours tout lire. Les usa veulent découpler mais encore une fois, c’est une boite de pandore très dangereuse.
    Il est actuellement impossible de lire l’état de la zone euro et pour le cas chine/usa; il y a une zone de turbulences très importantes dont on ne sait pas comment sera la sortie. Les usa ne sont pas non plus sereins sur cette affaire et les chinois ont des soucis internes aussi à gérer

    Comme disait Vedrine, nous sommes dans un monde chaotique (ce qui ne veut pas dire apocalyptique, chaotique veut dire qu’il n’y a pas d’ordre mondial clairement établi, ça peut être un mode de fonctionnement qui dure encore plus longtemps tout en évitant une guerre ou pas puis apparaitra une sorte de nouveau consensus)

    Tout ce qui se passe dans le monde depuis 20 ans au moins est liée aux tensions sino-américaines (quasiment tout, même la guerre en ukraine) mais ce n’est jamais visible au premier plan. Ce n’est que depuis Trump que c’est devenu plus bruyant médiatiquement.

    La question pour les usa et la Chine sera soit collaboration (ce que veut la Chine et la région asiatique à mon avis car elle gagne plus le temps passe) soit la confrontation (c’est une option chez les usa, renverser la table, mais il est aussi probable que les américains eux-mêmes décident qu’il faut collaborer. Les élites américaines n’ont pas encore tranché et perdent du terrain sur la Chine sur plusieurs aspects. Ils sont en réaction, alors qu’il vaut mieux être pro actif. Par exemple; ils ont voulu contrer les routes de la soie par un autre projet qui ne prend pas. Cette phase risque de durer des années avant qu’un nouvel équilibre soit atteint, peut être porté par les nouvelles générations car les usa resteront une superpuissance. C’est leur la contestation de leur statut par la Chine (on dirait presque malgré elle, comme disait on, elle s’est réveillée) qui rend nerveux les élites dirigeantes.
    Je suis un optimiste, je pense que le monde n’a jamais été aussi prospère. Accepter une Chine plus forte peut avoir ses avantages. Elle peut par exemple, dans une discussion avec les usa, immédiatement sonner la fin de la guerre en Ukraine et stabiliser l’est avec l’ouest.

    Il faut enclencher des mécanismes diplomatiques et une feuille de route pour les décennies à venir. La relation entre ces deux nations donnera le ton sur lequel notre monde évoluera. Ils ont en la responsabilité.

  2. Après un x35, n’était il pas simplement le temps de vendre pour investir dans un prochain x35 plutôt qu’un +10% sur 5 ans ?
    (supputations puisque personne sait).

    Mais surtout, n’y a-t-il pas aussi une main invisible politique ? Au moment où BYD livre des batteries à Tesla, c’est peut-être aussi un signe.

  3. Les nouveaux constructeurs automobiles sont utilisés comme de simple fonds spéculatifs, on l’a vu avec d’autres marques récentes.
    La fée électricité est copine avec la fée financière.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *