Fuites d’hydrogène : pire que le CO2 ?

L’hydrogène : une molécule très petite qui peut facilement s’échapper dans l’atmosphère

L’étude de l’Environmental Defense Fund évalue l’impact climatique, sur différentes échelles chronologiques, du déploiement de l’hydrogène, en établissant différents scenarii tenant compte plusieurs taux de fuite.

Selon les conclusions de ses travaux, les émissions d’hydrogène peuvent fortement compromettre les avantages climatiques offerts par cette source d’énergie, notamment dans les décennies qui suivront son déploiement.

« De nombreux projets liés à l’hydrogène sont actuellement lancés aux quatre coins du globe. Rien qu’aux États-Unis, des investissements très importants accélèrent sa future démocratisation. Néanmoins, les conséquences néfastes que pourrait engendrer l’hydrogène au niveau climatique sont grandement sous-estimées. Cette molécule est en effet très petite (près de huit fois moins qu’une molécule de méthane). Elle peut donc aisément s’échapper dans l’atmosphère », expliquent les scientifiques d’EDF.

L’hydrogène, un gaz à effet de serre plus puissant/néfaste que le CO2

Une étude publiée en avril dernier par le département britannique de l’Economie, de l’Énergie et de la Stratégie industrielle (BEIS) a par ailleurs révélé que l’hydrogène était un gaz à effet de serre deux fois plus puissant qu’on ne le pensait auparavant. Selon ce rapport du gouvernement britannique, l’action de l’hydrogène est même 11 fois plus puissant (comprenez néfaste) que celle du CO2 durant un siècle et 33 fois plus puissante sur une période 20 ans.

La molécule d’hydrogène exercerait une action indirecte sur le climat. Réagissant avec d’autres gaz à effet de serre présents dans l’atmosphère , elle augmente leurs potentiels de réchauffement global (PRG). Des résultats qui confirment l’alerte lancée précédemment par d’autres scientifiques.

Alors que l’effet néfaste induit par l’hydrogène sur le méthane et l’ozone dans la troposphère – la couche la plus basse de l’atmosphère – était déjà connu, les auteurs du rapport, des scientifiques du National Center for Atmospheric Sciences et des universités de Cambridge et de Reading, ont considéré pour la première fois dans leurs calculs du PRG de l’hydrogène, l’influence ignorée jusqu’ici de ce gaz sur la vapeur d’eau et l’ozone présents dans la stratosphère.

« Toute fuite d’hydrogène entraînera indirectement une augmentation du réchauffement climatique, et atténuera les réductions d’émissions de gaz à effet de serre qui pourraient résulter du remplacement de combustibles fossiles par de l’hydrogène », soulignent les chercheurs.

Améliorer le calcul des émissions de bout en bout

« Le sujet des fuites d’hydrogène mérite donc qu’on s’y attarde davantage », estiment par ailleurs les chercheurs d’EDF. « Cela permettrait de faire progresser l’étude des effets indirects de l’hydrogène sur l’environnement et d’améliorer le calcul de ses émissions depuis sa production jusqu’à son application finale » concluent-ils.

Réduire les fuites au maximum : une priorité

Au final, la molécule d’hydrogène pourrait s’échapper très facilement des installations de transport de gaz fossile, telles que les pipelines et les conduites, si celles-ci étaient utilisées pour transporter de l’hydrogène, en particulier autour des joints, dans les raccords, les stations de compression, etc.

« La minimisation des fuites doit être une priorité si l’hydrogène est adopté comme source d’énergie importante », conclut le rapport britannique. Transport par camion citerne : la plus mauvaise solution

L’étude britannique indique par ailleurs que le transport par camion-citerne d’hydrogène liquide est la plus mauvaise solution : 13,2 % du volume transporté s’échappe dans l’air pendant l’opération.

Le stockage d’hydrogène comprimé dans des réservoirs en surface est responsable de pertes à hauteur de 6,52 %, dans les piles à combustible elle est de 2,64 % et de 0,89 % dans les stations de distribution. Pendant les autres opérations de production, transport et stockage, les fuites sont inférieures à 0,53%.

Notre avis, par leblogauto.com

L’hydrogène, la panacée ? alors que certains le pointaient d’ores et déjà du doigt, compte-tenu de son bilan énergétique global, c’est désormais son aspect environnemental lui-même qui pose débat … le secteur serait-il mis en avant actuellement avant tout pour profiter de subventions et créer de l’emploi ? au risque d’impacter encore plus notre pauvre planète déjà bien mise à mal ?

 

(10 commentaires)

  1. si j’accepte de payer ma part de pollution, avec le kérosène plus cher de 7cts, alors est ce que je peux continuer à voyager en avion?

  2. Maintenant, le côté technique/scientifique (en espérant que je ne sois pas trop rouillé des neurones)

    Quelque chose ne va pas dans cette nouvelle : hydrogène et son effet de serre.

    Si je me souviens bien, un gaz à effet de serre est une « molécule asymétrique »
    Par exemple, on sait que la vapeur d’eau est un gaz à effet de serre
    On écrit H20
    ou encore H-O-H

    https://image.shutterstock.com/image-illustration/h2o-water-molecules-structure-bond-260nw-2028025670.jpg

    Mais en vrai, il y a un angle entre les 2 liaisons, de 104.5°, ce qui fait que son centre de gravité donnera quelque chose d’asymétrique

    Idem pour le CO2
    On écrit CO2
    ou encore O=C=O, qui semblerait symétrique
    Mais en vrai, les 4 bras de l’atome C ne sont pas dans le même plan

    https://i.stack.imgur.com/obDAn.jpg

    Voici la molécule CH4, méthane
    On voit que ça forme une pyramide
    Si un atome O va prendre 2 bras, alors on comprend tout de suite que le premier atome O va prendre 2 bras dans le sens vertical, et l’autre atome O va prendre les 2 autres bras dans le sens horizontal. Ce n’est pas symétrique

    De même, le méthane, CH4, n’est pas une molécule symétrique

    Donc tous les gaz qui ont 3 atomes ou plus, sont généralement des gaz ayant un effet de serre

    Concernant les gaz ayant 2 atomes, alors ça dépend
    Le monoxyde de carbone, CO, est asymétrique
    L’atome O va prendre 2 bras
    2 autres bras sont libres
    Et les atomes C et O ne sont pas identiques
    Donc le monoxyde de carbone est asymétrique, et est un gaz à effet de serre (même s’il va rapidement s’oxyder encore une fois, pour devenir du CO2…)

    En revanche, O2 est une molécule symétrique
    Idem pour N2, ou Cl2 (di-chlore), ou ….du H2

    Voilà.
    Sauf si ma mémoire me joue des tours, alors ceci est un fake news
    Le di-hydrogène, H2, n’est pas un gaz ayant un effet de serre

    Il pourrait être un gaz à effet de serre…..indirectement, en s’oxydant avec l’oxygène dans l’air, de devenir du H20, la vapeur d’eau, qui est un gaz à effet de serre. Mais ceci est peanut, sauf si on émet des milliards de milliards de tonnes de H2. Ce jour là, ce ne sera plus l’effet de serre qui nous inquièterait, mais plutôt le manque d’oxygène dans l’air

    Et puis, de toute façon, la vapeur d’eau est un gaz à effet de serre, mais auto-régulant
    -il fait froid. Les nuages sont bas, et bloquent efficacement les émissions IR (infra rouge) émis par la Terre (sol, mer….). Le climat se réchauffe
    -il fait chaud. Les nuages se forment en altitude, et réfléchissent une partie des rayons du soleil vers l’espace (on a plus froid lorsque le soleil est couvert par le passage d’un gros nuage dense). Le sol, la mer, reçoit alors moins de rayons solaires, reçoivent moins d’énergie, ré-émettent alors moins de IR. Le climat se refroidit

    Le CO2 est différent.
    Il bloque les IR émis par le sol, comme un nuage en basse altitude
    Mais le CO2 est transparent aux rayons solaires (plutot dans les UV). Il ne fait pas d’ombre, ne renvoie pas vers l’espace une partie des rayons solaires

    Voilà
    De cette news, H2 un puissant gaz à effet de serre, scientifiquement, j’ai un très très très gros doute

    1. Bonjour Wizz,
      je ne suis pas sûr de votre démonstration: le CO2 est une molécule linéaire et symétrique (en tout cas c’est comme ça qu’il était quand j’étais à l’école, et encore ce matin il me semble…).
      Du coup le postulat (Si je me souviens bien, un gaz à effet de serre est une « molécule asymétrique ») de départ de la discussion me semble un peu fallacieux, et par conséquent il ne faut pas écarter le fait que le H2 puisse être un GES.
      D’ou la pertinence de cet article

      La mémoire peut être capricieuse, rien ne vaut une bonne source ?

      1. Pardon une imprécision dans le message précédent, le H2 n’est pas un GES en tant que tel, mais potentialiserait des GES d’après cet article…

  3. Il me semble intéressant aussi d’explorer la dangerosité potentielle de tant d’H2 circulant, soit dans des camions, soit dans des pipelines, sans compter le plein de H2 des véhicules ! Ce gaz réagit très violement avec l’oxygène de l’air s’il est présent en quantité suffisante. Ni flamme, ni étincelle ne seront nécessaire pour que le boum survienne. Il suffit que le dégazage ait lieu dans un espace un peu fermé pour que cette concentration soit atteinte et alors …
    Alors pensez svp à ce que donnerait un bus H2 heurté violement par un véhicule cherchant à échapper à la police dans un quartier un peu ancien, par exemple à Marseille tiens, et vous obtiendrez un mode d’alimentation de moteur qui bénéficiera du soutien inconditionnel du lobby des sociétés d’aménagements fonciers ! Youpie des terrains à bâtir en plein centre …
    Alors H2, pas H2 ? Moi je me pose vraiment la question. Je me la poserai moins si le H2 était distribué en forme liquide, bien que des risques persistent, mais moins que dans des versions à distribution gazeuse.
    Qu’en pensez vous ?

  4. C’est quand même curieux de voir tant de gens applaudir les Japonais, Coréens et Allemands dans de nombreux domaines… Surtout l’automobile et de changer d’avis brutalement dès que l’on parle de H2 dans une voiture !
    Comme par mauvais hasard, la France est justement bonne dans le domaine et il faudrait abandonner avant même d’essayer…
    J’ai déjà entendu cela pendant 20 ans sur le nucléaire…
    On connaît le résultat !

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