Hydrogène vert : Lhyfe remonte la pente, mais…

Lhyfe a fait son IPO (introduction en bourse) fin mai, à 8,40 €, dans la fourchette basse de l’estimation. De suite, l’action a dévissé, tapant un plus bas à 6,66 € soit -23,2% mi-juillet. Depuis, l’action remonte peu à peu et a terminé vendredi à 8 € sur le marché Euronext. Pour Lhyfe, l’année 2022 va être d’importance puisque la société doit mettre en service son premier électrolyseur flottant. Cet électrolyseur sera alimenté par une éolienne flottante.

L’ammoniac vert, une industrie en forte croissance

En produisant de l’hydrogène offshore et renouvelable, Lhyfe compte attirer des industriels clients qui utilisent le H2. Si ce prototype est concluant, d’autres, fabriqués en association avec les Chantiers de l’Atlantique devraient voir le jour. En gros, les clients de Lhyfe sont de deux types : les industries qui utilisent le H2 dans leur processus, ceux qui croient au H2 pour les transports.

L’industrie qui utilise du H2 dans son processus, c’est par exemple la production d’ammoniac. A partir d’azote (ou nitrogène N) et de dihydrogène (H2) on produit du NH3 alias le nitrure d’hydrogène ou esprit alcalin. Cet ammoniac est dit vert quand sa production utilise du H2 renouvelable et de l’énergie elle-aussi renouvelable. Cette filière est plus intéressante pour l’hydrogène que celle des transports très gourmands en énergie et au rendement global moins bon. L’intérêt de la filière industrielle est que les électrolyseurs peuvent être mis à proximité de l’industrie et éviter l’étape énergivore de la compression par exemple. Cet ammoniac est ensuite utilisé mondialement dans plein d’industries qui cherchent à décarboner leur production. Ce H2 offshore de Lhyfe peut y participer.

Le transport au H2, toujours pas convaincant

L’autre industrie qui peut être intéressée par le H2 de Lhyfe et consorts, c’est le transport. C’est celui dont on parle le plus, surtout pour l’automobile car, utilisé en combustion ou dans une pile à combustible, il permet de rendre « propre » l’utilisation d’un véhicule. Mais, c’est sans compter sur le rendement global dont on a déjà ici parlé plusieurs fois. Les collectivités peuvent aussi être intéressées pour remplacer leur véhicules thermiques par des électriques à hydrogène, avec les mêmes contraintes évoquées.

On verra dans quelques mois ce qu’il en est de l’hydrogène en France. McPhy qui a communiqué sur son bilan du premier semestre, a annoncé un chiffre d’affaires de 5,2 millions, stable par rapport à 2021. Pour autant, le Résultat Net ressort à -19,7 millions d’euros contre -8,6 millions d’euros un an auparavant. McPhy s’est lancé en 2008 sur une solution d’hydrogène stocké sous forme solide. Plus simple à manipuler et qui ne s’enfuit pas des réservoirs, l’hydrogène solide est une piste pour effacer certains inconvénients du H2 gazeux.

Depuis, le groupe s’est développé sur le marché des équipements de production et distribution d’hydrogène bas-carbone, prometteur. McPhy est désormais spécialisé dans le design, la fabrication et l’intégration d’électrolyseurs alcalins sous pression et de stations hydrogène. Malgré tout, McPhy déçoit les investisseurs boursiers et son cours s’en ressent. Son plus haut historique a été atteint en janvier 2021. Depuis, l’action a reculé de plus de 67% par rapport à ce plus haut et même plus de 40% de baisse depuis début 2022.

Notre avis, par leblogauto.com

L’hydrogène vert en France n’est pas un long fleuve tranquille. Pour l’automobile, il vaudrait mieux explorer d’autres voies et laisser le H2 « vert » à l’industrie qui l’utilise directement. Lhyfe avec ses solutions « offshore » ou « on-site » (on s’installe sur le site industriel client) a de l’intérêt pour l’industrie.

Quant au H2 dans les transports, on ne croit réellement qu’aux trains H2 par exemple où le poids de l’ensemble gomme les inconvénients sans les effacer totalement.

(2 commentaires)

  1. C’est pourtant pas compliqué, une centrale nucléaire, quelques électrolyseurs à côté et boom de l’hydrogène vert quasi à volonté!

    Je sais l’exemple est très réducteur, mais en fait le plus compliqué ce n’est pas forcément de produire l’hydrogène, c’est surtout d’alimenter en électricité les électrolyseurs.

    1. l’hydrogène est très utilisé en chimie
      on dit souvent que la vallée du Rhone est le couloir de la chimie
      alors, ça tombe bien…

      https://www.irsn.fr/FR/connaissances/Installations_nucleaires/Les-centrales-nucleaires/reacteurs-nucleaires-France/PublishingImages/IRSN_BDC-SUR_Carte-Parc-Reacteur-France.jpg

      les industriels ont besoin d’approvisionnement régulier, avec un petit stock tampon et non un stock pour plusieurs semaines
      ça tombe bien, on connait à l’avance les périodes où les réacteurs nucléaires sont en surproduction : toutes les nuits

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