L’AFITF est une agence d’Etat peu connue. Ici, nous vous en avons parlé à l’occasion de l’EcoTaxe. C’est cette agence qui devait récupérer le bénéfice de la taxe. Cet ajout de 2 milliards d’euros environ au budget de l’AFITF devait, à la base, lui permettre de lancer plus de programmes. Hélas, dans la mise en oeuvre, la Ministre Royal avait dépouillé l’AFITF de cette manne puisque ce qui entrait grâce à l’EcoTaxe repartait avec une baisse de la dotation de l’Etat.
Bref, l’ancien Premier Ministre, Jean Castex, est promu à la tête de l’Agence. Entre ses mains, on a potentiellement des tas de projets qui concernent les infrastructures fluviales, portuaires, etc. Autant de possibilité de faire baisser le transport routier polluant pour le remplacer par du fluvial par exemple. L’ancien président de l’AFITF n’est autre que Christophe Béchu, fraîchement nommé le lundi 4 juillet Ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires.
Le fluvial est toujours le mal aimé en France
Dans ses premières paroles, on pense déceler la volonté de relancer le ferroutage. Mais, ce ne sont que des paroles. D’autres – comme Reporterre – s’inquiètent déjà de la Présidence d’une personne qui a lancé pour 18 milliards d’euros de projets routiers. Sa position sera sans doute un délicat équilibre entre le train et la route. Il y a hélas fort à parier que le fluvial sera le parent pauvre des projets. C’est d’autant plus dommage que la France peut s’enorgueillir de disposer de canaux et de voies navigables qui pourraient permettre de faire baisser la facture carbone de bien des marchandises.
Lignes de train de nuit, de ferroutage, de fluvial ? Ou simplement encore et toujours du routier ? Est-ce qu’il pourrait jouer un rôle dans les discussions avec les concessionnaires autoroutiers ? Pour 2022, l’AFITF a un budget de 4,6 milliards d’euros répartis comme suit :
- ferroviaire 1,45 Md€
- routier 1,3 Md€
- transport collectif 1,46 Md€
- fluvial 210 800 000 €
- ports maritimes 93 550 000 €
- exceptionnel et litoral 47 400 000 €
Comme on le voit dans le budget de cette année, le fluvial reste le parent pauvre de l’AFITF. Plus d’un tiers du budget de l’Agence provient de la TICPE (taxe intérieure sur la consommation des produits énergétiques) que nous payons par exemple en achetant du carburant ou du gaz et du fioul.
Le transport de marchandise via les voies navigables émet selon les études 2 à 4 fois moins de CO2eq (équivalent CO2) que le transport routier. Les plus anciennes péniches ne sont « que » deux fois moins énergivores que les camions. Les péniches les plus récentes jusqu’à 4 fois moins. Le ferroviaire est le champion de l’économie d’énergie. Mais, le transport routier, par sa souplesse et sa rapidité garde la cote chez les transporteurs. Le domaine public fluvial français comprend environ 18 000 km de voies d’eau dont 8 500 km sont navigables. Ces dernières se décomposent en fleuves, rivières et canaux aménagés.
A propos de l’AFITF
L’AFIT France est un établissement public national ayant pour mission de participer au financement de grands projets d’infrastructures de transport et de mobilités, dans le respect des objectifs du développement durable et selon les orientations du Gouvernement.
Jean Castex !
C’est qui ?