50 ans déjà : l’Audi 80, la métamorphose des anneaux

Nouveau positionnement

Au début des années 70, Audi est un constructeur certes réputé pour construire des voitures robustes mais encore très éloigné de son image premium et sportive d’aujourd’hui. Ne disposant que d’une vieillissante Audi 75- dont les origines remontaient à la DKW F-102, rebadgée Audi après que la Daimler-Benz eut cédé Auto Union à Volkswagen en 1965 – et d’une grande Audi 100, l’Audi 80, connue en interne sous le nom de « B1 », doit élargir et compléter la gamme du constructeur sur le segment vital des berlines moyennes. C’est une voiture familiale fiable et moderne, mais sans fioritures. D’un design très classique, plutôt fade mais avec des proportions très bien équilibrées, et optimisée pour contenir le poids et avoir une faible consommation, ce qui tombe à point nommé en ces temps de choc pétrolier, la 80 est encensée par la presse pour ses qualités routières et remporte le titre de voiture de l’année. C’est aussi le premier modèle qui doit incarner le fameux slogan de la marque, « Vorsprung durch Technik » (le progrès par la technologie) introduit en janvier 1971 à grand renfort de publicités par Audi NSU Auto Union AG. 

L’Audi 80 célèbre sa première mondiale l’année où se tiennent les Jeux olympiques d’été à Munich : en juillet 1972, la voiture est présentée aux médias et en septembre – après les Jeux olympiques – aux concessionnaires. La B1 contribue à l’émergence du segment de la « berline compacte » ou série B en abrégé, à l’instar de l’Alfasud d’Alfa Romeo qui sort à la même époque. 

Une sportivité qui s’affirme

Avec la nouvelle génération de moteurs et ses nombreux points forts techniques, l’Audi 80 devient rapidement un succès commercial pour l’entreprise basée à Ingolstadt : à la fin de la production à l’été 1978, plus d’un million de modèles B1 seront sortis de la ligne d’assemblage. La capacité de production de l’usine d’Ingolstadt n’étant bientôt plus suffisante pour répondre à la forte demande, les usines Volkswagen de Wolfsburg et d’Emden sont impliquées dans la production.

L’Asso di Picche, concept-car coupé dessiné par Giorgio Giugiaro et réalisé par le carrossier Karmann, démontre le potentiel sportif de la B1 dès 1973. L’Audi 80 GT passe en série en 1973, avant d’être remplacée par l’Audi 80 GTE en octobre 1975 : Son moteur a une puissance de 110 chevaux. Les performances de conduite du nouveau modèle haut de gamme laissent déjà entrevoir la dynamique qu’Audi allait bientôt déclencher. En 1976, la B1 reçoit une mise à jour du modèle qui donne à la berline des phares à gros blocs, l’alignant visuellement plus étroitement sur la nouvelle génération de l’Audi 100. Légère et économe en carburant, l’Audi 80 devient très populaire, surtout après la crise pétrolière de 1973. ; la voiture est également un succès aux États-Unis, où elle est vendue sous le nom de « Fox ». 

Vorsprung durch Technik

La technologie du modèle introduit de nombreuses nouvelles solutions et se retrouvera bientôt dans de nombreux modèles du groupe Volkswagen. Avec un empattement de 2,47 mètres et une longueur de 4,18 mètres, Le modèle de base à deux portes ne pèse que 835 kilogrammes. Pour la première fois, on implante un rayon de roulis de direction négatif dans un véhicule européen produit en série – une solution qui améliore considérablement la stabilité lors du freinage.  Les roues avant sont contrôlées par des jambes de force McPherson et des triangles. Audi propose du confort dans la voiture et des équipements haut de gamme pour l’époque, comme des repose-têtes aux sièges avant et un dégivrage pour la lunette arrière.

D’abord commercialisée en berline deux portes, puis en quatre portes l’année suivante, l’Audi 80 bénéficie d’un large éventail de motorisations. Quatre moteurs sont disponibles au lancement sur le marché ; Entièrement nouveaux, trois quatre cylindres à arbre à cames en tête (1,3 litre, 1,5 litre et 1,6 litre) proposent quatre niveaux de puissance : 55 ch (80 L), 75 ch (80 S et LS), 85 ch (80 GL) et 100 ch (80 GT). Le point fort de la conception du moteur quatre cylindres est la commande des soupapes par arbre à cames en tête avec entraînement par courroie crantée et poussoirs hydrauliques sans entretien. Le responsable du développement technique, Ludwig Kraus, a l’idée d’une série de conception modulaire, concevant le moteur à quatre cylindres à arbre à cames en tête (OHC). Développé par l’ingénieur Franz Hauk et son équipe, le moteur est connu en interne sous le nom d’EA 827 et devient le moteur le plus largement construit du groupe VW.

En 1975, le 1600 cm3 troque son carburateur Solex pour une injection Bosch K-Jetronic et gagne dix chevaux. La 80 GT, la plus puissante des Audi 80, devient ainsi 80 GTE (pour Einspritzung, injection). Cette mécanique de 110 ch sera montée l’année suivante sur la Volkswagen Golf GTI.

(5 commentaires)

  1. 835kg… Ce chiffre souligne combien il en est globalement allé des autos comme de la blondinette sur la photo d’époque, hélas!

  2. J’aime beaucoup… Pour l’ancêtre de la voiture moyenne familiale du segment D, la longueur : 4,18 mètres !!!
    Dire que 99 % des emplacements de parking et de garage conçu à cette époque sont toujours en service actuellement.
    Maintenant, j’entends qu’une auto de 4,69 m, est une « compacte » !?… Ah bon, Ok.

  3. en B1 ma préférée est la 80 S tant elle a surpris toute la concurrence de l’époque. Donnée pour 70 CV avec un carbu simple corps elle avait le rendement des BM 2002. légère, sure ( 1 des 1ères autos avec le déport négatif ) ce qui autorisait à rouler comme un fou sans trop sortir de la route. En ce temps là, on se servait des autos sur la route. J’aime toujours ces autos B2 principalement. Très bonne qualité de fabrication.

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