L’injection est presque aussi vieille que l’automobile. Elle est en tout cas aussi ancienne que le moteur à combustion interne (dit à explosion) puisque le premier système fut breveté par Rudolph Diesel lui-même au début des années 1890.
Toutefois, elle a mis du temps à s’imposer cette injection. Il faut dire qu’elle a eu face à elle le carburateur. On était alors à une époque purement mécanique, et le carburateur était plus simple à mettre en place, à créer, et à régler. Pour autant, l’injection, toujours mécanique, a commencé à connaître ses heures de gloire par le sport automobile avec les monoplaces aux 500 miles d’Indianapolis, en Formule 1 et dans différentes formules intermédiaires. On est alors dans les années 50.
Les premiers injecteurs pour voiture de M et Mme « Touelemonde », on les doit à priori à un Français, Georges Regembeau (Regimbeau en fait). Il adapte une Citroën Traction en lui mettant un injecteur de sa fabrication, ainsi qu’une boîte de Vitesse RG à 6 rapports à commande électro-hydraulique qui pouvait être automatique ou manuelle. On est en 1950 !
A la fois pour des raisons de performance, mais déjà pour des raisons de pollution, les grands constructeurs vont se pencher sur l’injection. Après des débuts un peu chaotiques, l’injection s’impose, par le segment des voitures haut de gamme et via un grand nom : Bosch.
Illustration tirée de piecesdiscount24.fr
L’électronique, le grand chambellan de l’injection
Evidemment, l’avènement de l’injection viendra aussi grâce à l’électronique. De plus en plus présente à la fin des années 60, l’électronique va permettre une multitude d’amélioration de l’injection. Le sport automobile continue de jouer son rôle de précurseur et de laboratoire de recherche. Surtout, elle permet de « jouer » sur les temps d’injection de façon beaucoup plus précise et multiple qu’avec un système mécanique.
Désormais, l’injection est une véritable science automobile avec une multitude de techniques combinées ou non. Le but ? Améliorer encore et encore la combustion à l’intérieur du moteur. En faisant cela, on améliore le rendement, la puissance délivrée, mais on réduit surtout la pollution. Et l’injection s’adapte au régime moteur par exemple. Elle s’adapte aux caractéristiques et au caractère du moteur, mais également au carburant.
Le grand principe de l’injection, c’est d’être piloté par l’électronique (le calculateur ou ECU) pour injecter la dose précise à l’instant précis, de carburant, sous forme d’un brouillard ou de gouttelettes, pour qu’il se mélange intimement avec l’air aspiré par le moteur. Le tout est envoyé dans le cylindre, compressé par le piston et l’explosion du mélange repousse le piston, faisant tourner bielles, vilebrequin et au final les roues après un passage par l’embrayage, la boîte de vitesse et la transmission.
Le mélange idéal de carburant dépend d’énormément de paramètres comme la température de l’air, celle du moteur, la charge demandée, le régime moteur, mais aussi la composition du carburant. Avec les carburants essence+éthanol par exemple (E85, E10, E5), il faut en permanence sonder la composition du carburant pour adapter la cartographie moteur et donc l’injection.
A ne pas négliger dans l’entretien de sa voiture
Injection directe, indirecte, multipoint, monopoint, rampe commune (ou common rail), etc. autant de termes concernant ladite injection de carburant auxquels on ne prête plus guère attention pour nos voitures modernes. Pourtant c’est un maillon essentiel de la lutte contre la pollution automobile, mais aussi la sobriété des voitures thermiques. Il n’y a pas que le véhicule électrique dans la vie et les constructeurs doivent continuer d’investir dans l’injection et tous les systèmes satellites comme les soupapes, les bougies (une ou deux étincelles), la post-injection, etc.
C’est un élément auquel il faut évidemment faire attention dans votre voiture si vous voulez la faire durer longtemps et proprement. Si on ne pense que rarement à faire vérifier les injecteurs, ceux-ci peuvent s’encrasser avec un mauvais carburant ou une mauvaise carburation. Comme toute pièce électro-mécanique, elle s’use et peut demander à être remplacée. Le coût de la pièce est variable, mais vaut largement l’investissement. Votre voiture retrouvera une seconde jeunesse et surtout vous en prolongerez la vie. En plus, c’est bon pour les poumons de vos concitoyens.