Alfa Romeo : un projet de berline de segment E confirmé

Après la survie, l’attaque ?

« Sans Stellantis, nous serions morts. Propulseurs électriques, logiciels, 5G, ADAS, grâce à Stellantis nous avons tout à notre disposition et en échange nous pouvons apporter au groupe notre expérience ». Jean-Philippe Imparato ne cesse de souligner à quel point la naissance de l’entité Stellantis a été décisive pour assurer l’avenir d’Alfa Romeo, en souffrance depuis trop longtemps. Maintenant qu’une certaine rentabilité est revenue, la marque peut envisager de développer un plan produit plus ambitieux. A terme, le constructeur d’Arese ne mettra sur le marché que des modèles 100 % électriques, avec un premier lancement à l’horizon 2025 et une gamme électrifiée à l’horizon 2027/2028. Des caps à prendre avec des pincettes face aux incertitudes actuelles.

A propos de cette grande berline de segment E, qui visera en priorité le marché américain et chinois, l’élément de base pourrait être encore la plate-forme Giorgio, qu’ Alfa Romeo  conserve finalement mais avec une intégration aux nouvelles plateformes Stellantis, en l’occurrence ici la STLA Large :  avec des longueurs de 4 650 à 5 400 mm, les modèles construits sur cette plateforme peuvent Eêtre dotés d’une transmission intégrale à deux moteurs, avec des puissances importantes et une autonomie allant jusqu’à 800 km. Maserati ne semble pas prêt à remplacer la Ghibli, ce qui pourrait ainsi libérer un créneau à Alfa Romeo sur le segment des très grandes berlines. Cette berline de segment E se joindrait ainsi au SUV du segment E- souvent nommé Castello – qui serait capable de rendre le Biscione compétitif dans des territoires clés pour l’expansion internationale comme les États-Unis, la Chine et le Moyen-Orient.

Plusieurs rumeurs ont déjà fuité, faisant ressurgir des noms du passé gravés dans le marbre du panthéon des Alfistes, comme une nouvelle GTV ou une nouvelle Alfetta. En termes de forme de carrosserie, la sportivité voulue par la direction passerait par un profil de berline 4 portes coupé, à la manière de la Mercedes CLS ou de l’Audi A7. De son côté, Imparato a expliqué qu’au cours des prochains jours, il s’assiérait autour d’une table avec Carlos Tavares, Alejandro Mesonero et Jean-Pierre Ploué afin de leur montrer une forme plus concrète.

Faire renaître la lignée

Alfa Romeo pourrait ainsi renouer avec une lignée interrompue en 2007. Censée reprendre l’héritage de la 2600 des sixties, l’Alfa 6 semblait déjà dépassée en 1979 quand elle est sortie. Malgré un développement entamé au tout début des années 70, son lancement avait été retardé par le choc pétrolier et les difficultés financières de la marque, tant et si bien que, 6 ans plus tard, sa ligne anguleuse, son gabarit trop étroit et l’appétit du V6 2.5 à 6 carburateurs avaient eu raison de son succès, malgré un niveau de finition assez poussé. Un peu plus de 12.000 exemplaires furent produits.

Ce fut ensuite au tour de la 164, produite de 1987 à 1997. Elu plus belle voiture de l’année 1988, elle souffrit cependant du relatif désamour des puristes, qui goutaient peu au passage à la traction du Biscione -plate-forme commune avec les Lancia Thema, Saab 9000 et Fiat Croma, et des critiques affectant son manque de motricité et de dynamisme du train avant. Elle s’écoula néanmoins à plus de 273.000 exemplaires. On a même eu droit à une version extrême V10 Procar, avec un bloc développé à l’origine pour la F1, mais qui resta à l’état de prototype.

Enfin, de 1998 à 2008, on profita de la belle 166, qui fut l’une des dernières à porter fièrement le « V6 Alfa Romeo Busso » dans une dernière évolution portée à 3 179 cm3. Ce moteur sera le dernier à être intégralement étudié et développé dans le centre d’Arese. Il développe 240 ch à 6 200 tr/min et un couple de 289 N m à 4 800 tr/min.

(27 commentaires)

  1. SGL va être content.

    Si ils veulent réussir, qu’ils prennent en compte les erreurs de la 164(super) don’t l’intérieur désuet et de la 166 plutôt jolie à l’intérieur mais au faciès assez particulier (en plus de la traction des 2).

    Déjà un bon point si ils considèrent le dessin de Thorsten-Krisch.

    Mais tout en appréciant fort la marque,… à part des coupés, je ne crois pas à la réussite d’une berline, même en 3 générations pour se faire une image. Laissez cela à Maserati qui a autre chose comme caractéristiques permettant un succès sur une berline.
    Ce n’est qu’un avis et je comprends l’idée de rentabiliser des plate-formes… aux dépends de la marque ?

    1. Alfa sort un SUV… On n’est pas content !
      Alfa sort une berline… On n’est toujours pas content !
      Alors déjà, il faudrait savoir ?
      On veut qu’alfa sorte un coupé, sachant que ce n’est absolument pas rentable… C’est entretenir une danseuse dans une gamme, ce n’est pas possible au sein de gammes nombreuses qui marchent bien comme les BAM… Pas vraiment le cas d’Alfa !?

    2. J’aimais beaucoup la 166 avec la 406 coupé. Maintenant on a de gros SUVs qui sont impossibles à conduire sur les petites routes anglaises.

      1. Les routes anglaises sont notoirement défoncées, un SUV y est plus adapté qu’une petite voiture de sport avec sa suspension en bois.

      1. Ce n’est pas évident… Certes.
        Mais il faut entretenir la figure de proue du vaisseau Alfa !
        Le partage de plateforme permet cela… à l’image des SUV de luxe du groupe VW qui fonctionne du tonnerre.
        On commence à voir les avantages de la fusion, dont je parlais déjà des années avant la création de Stellantis.
        Après Rome ne s’est pas faite en un jour.

  2. Eh les gars vous avez tous raison…tout cela ne va pas se vendre des masses !!
    Le petit riche qui a 60/80000 boules à foutre dans une caisse de ce segment …il ne saura pas de quoi tourner la tête !
    Il y a trop d’offre…et même le petit super riche d’un segment supérieur voit arriver aujourd’hui des States la Lucid Air …qui commence par aller chercher le pognon en Allemagne et…puis en Norvège…la France en dernier, on des fauchés !!
    Il sera plus prudent d’attendre de voir les Alfas en concession pour voir de quoi cela retourne…et de si peu nous verrons pas des VE chez Alfa digne du segment (Tesla S par exemple), mais un PHEV Alfa de 300CV ou plus sera sympa…pour frimer en silence dans les centres ville !!
    Notez les gars que désormais c’est super ringard de pétarader du pot échappement à moins de frimer comme dans les vidéo sur YouTube de GMK à Monaco !!
    Pire, même si vous avez gagné au Loto…il faut avoir l’âge de ses vertèbres pour « descendre » et s’extraire d’une Ferrari ou d’une Lambo…plus ses trois garages !!
    Finalement Leblogauto est un site « d’intellectuels » de la voiture…et en me baladant dans le 93 récemment je m’entend dire par beaucoup: les gens ont peur des hybrides, ont ne comprends rien…l’essence et le diesel ça va !!!
    Un gars à la pompe me dit: Ah t’as une hybride…combien t’as payé ton boitier…des pompes au superéthanol…n’en a pas beaucoup par ici !!
    Si je lui parle de PHEV…je suis un martien !!

  3. je vois pas pourquoi Imparato dit que Alfa a retrouvé la rentabilité. avec des giulia et des stelvio qui s’écoulent au compte goutte, sa déclaration ressemble plutôt à la méthode coué. d’ailleurs on est toujours dans le bla-bla ; j’attends les modèles.

    1. Pourquoi vous dites ça !??? @Twin Spark
      Vous êtes directeur financier chez Alfa ? … Vous avez accès aux chiffres ?
      Qu’est-ce que l’on remarque depuis au moins un an !?
      Tous les constructeurs vendent moins et font plus de marges… Même Renault, Alors pourquoi pas Alfa ?
      S’il le dit… C’est peut-être la vérité ?
      Vendre plus de voiture à perte ne rapporte pas grand-chose, me semble-t-il !?

    2. TOUS les modèles sont à perte….jusqu’au moment où les ventes ont permis d’amortir, de récupérer les couts d’investissement

      Une voiture ne peut pas être vendue en dessous de son prix de revient : sinon il sera impossible d’amortir les couts de R&D.
      LA SEULE manière à une voiture de couter plus chère que son prix de vente, c’est lorsque les ventes s’écroulent, en dessous du cout d’équilibre de l’usine (payer les couts fixe de production comme foncier, salaire, machine…..)

      Donc de manière générale, moins on vend de véhicules et plus on s’approche des pertes

      Parfois, on entend ceci « un constructeur a vendu moins de véhicules et a fait plus de marge ». Ceci est faux à iso-comparaison (voir l’explication ci-dessus). Ceci est vrai qu’à condition de changer de modèles, de délaisser les modèles trop concurrentielles, à faible marge.

      Exemple:
      -avant, je vends 200.000 citadines à très très très faible marge
      -maintenant, je vends 100.000 gros SUV full options
      -> là oui, je vends moins de véhicules et fais plus de bénef

      -avant, je vends 200.000 citadines à très très très faible marge
      -maintenant, je n’en vends plus que 100.000
      -> là non, je vends moins de véhicules et perds de l’argent

      -avant, je vends 200.000 citadines à très très très faible marge
      -maintenant, je n’en vends plus que 25.000, alors que le seuil minimum est de 50.000 pour payer les couts fixes
      -> là non, je vends moins de véhicules et perds de l’argent doublement (globalement, ne récupèrera pas les couts R&D), ET vends les voitures à perte (ne couvre pas les frais fixes de l’usine)

      1. alors oui, Alfa vend moins de véhicules qu’avant. Mais cela ne veut pas dire que Alfa va faire des bénéfices, plus de marge. Moins de voitures chez Alfa signifie abandon des Mito et Giulietta. Le soucis est que le volume des Giulia et Stelvio sont au raz des paquerettes, ne permettant pas d’amortir les couts R&D de la plateforme, du moteur, etc….

      2. Oui, effectivement, on peut dire que tous les modèles sont à « pertes » au départ.
        J’imagine qu’un modèle 100 % nouveau peut trouver sa rentabilité qu’en fin de carrière… 7 ou 9 ans.
        Mais un modèle qui reprend la plateforme et les GMP existants, peut être rentable dès 4-5 ans même avec des évolutions.
        Maintenant, tout cela est secret… On finit par le savoir 20 ans plus tard comme la marque prospère ou disparaît.

    3. @SGL
      Twin Spark n’a pas tout à fait tort, ce n’est pas en un an qu’Alfa Romeo va retrouver sa rentabilité. La gamme est maigre et le Tonale, censé relancer la marque, vient à peine d’être présenté. Donc, soit il y a eu une casse sociale (ce n’est pas le cas), soit la rentabilité est pré-fusion (je n’y crois pas trop). Reste la solution évoquée par Twin Spark.

      1. Mais oui @Zafira, @Twin Spark, a sûrement raison, mais il était trop affirmatif « que » dans le sens négatif.
        Le doute existe sur le fait qu’ils perdent beaucoup d’argent.
        Je pense qu’ils en perdent moins et qu’ils ont un plan pour en gagner… Mais en réalité, je n’en sais rien !
        Pas plus, pas moins, que @Twin Spark et vous.
        … Enfin par rapport à l’ère de SM et de rien faire… Il y a franchement du mieux ! 😉

        1. « … Enfin par rapport à l’ère de SM et de rien faire… Il y a franchement du mieux ! ? »
          Enfin du mieux, tout est relatif. Pour l’instant, le seul modèle présenté par la marque depuis la fusion, c’est le Tonale… modèle conçu justement avant ladite fusion.
          Je ne pense pas qu’Alfa Romeo soit devenu rentable d’un coup de baguette magique. Ou alors cette rentabilité a commencée avant la fusion (mais j’insiste, je n’y crois pas). Sinon, attendons deux/trois ans pour y voir les premiers effets.

          1. Ah, mais @zafira500 tout à fait d’accord !
            La Tonale, c’est du made in FCA à 90 %… Les 10 % sont les modifications de « dernières minutes » fait par Stellantis.
            Une bonne voiture 100 % réclame 5 ans au minimum.
            Donc la synergie totale des groupes ne se verra pas avant 3 années minium… Stellantis n’a pas 2 ans, donc pas avant 2025 à priori.
            « Je ne pense pas qu’Alfa Romeo soit devenu rentable d’un coup de baguette magique. » Moi non plus… Mais néanmoins, ils ont pu déjà limiter les pertes depuis un an… Et ça, c’est presque sûr !
            Mais 95 % d’améliorations techniques et financières sont à venir, mais patience ! Rome ne s’est pas faite en un jour…

  4. Je vois bien que pour certains ici…pétarader du pot d’échappement il est hors de question de s’en priver !! L’essence et le gasoil ne sont pas assez chers !!
    J’en ai croisé hier une 420 diesel BMW, avec un pot et quatre sorties !!
    La civilisation marche vers le nord et pas vers le sud !! Elle ne va pas vers leste…surtout pas vers la Russie…et alors vers la Chine…

  5. on parle encore Alfa Roméo ! ceci pour dire que la passion des chevaux de feu serait encore tiède ? Je jette un lien déjanté avec un pilote de légende, toujours de ce monde . Tous le connaissent ici, n’est- ce pas ?
    https://www.youtube.com/watch?v=POAtjiDEgyk
    Les temps ont changé . Alfa Roméo n’est pas gommé. Une nouvelle auto est promise qui plus est , pas comme les autres surélevées. La Giulia reste le modèle que je regarde . ça ne veut rien dire du tout, tant je vis à contre courant. Allez: la même en plus petite, je rêve ! 4 cyl hybride propulsion , petite connotation blason sportif.
    L’étude , fabrication, négoce des autos à une époque où la globalisation promettait le meilleur pour l’homme est un challenge impossible ou presque. Alfa Roméo en sait quelque chose. Le blason a toujours besoin de mécène.

  6. Chauffe, chauffe Marcel …Demandez aux comptables !!
    Merco a bien surmonté les pertes de la Smart…mais sur le dos de qui ???

  7. En espérant qu’il n’y colle pas des moteurs minables comme dans les DS mais des vrais moteurs premiums.

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