Ventes en hausse pour Faurecia : vive Hella

Comme tout le monde dans l’industrie automobile, Faurecia est touché par à la fois la crise des semi-conducteurs (les clients ralentissent les commandes), mais aussi les restes et résurgences de la crise sanitaire de la covid-19, et maintenant la guerre en Ukraine et ses incertitudes. Faurecia, devenu Forvia avec le rachat de Hella n’est pas dupe des bons chiffres du premier trimestre 2022.

Par mesure de prudence, le versement de dividendes est suspendu pour 2022. Les actionnaires devront formellement approuver la mesure lors de l’AG des actionnaires. Au T1 2022, Forvia a réalisé 5,3 milliards d’euros de chiffre d’affaires, en hausse de 32,9%. 1,1 milliard d’euros provient de l’activité de Hella qui n’a été intégré comptablement qu’au 1er février.

Toutefois, si on prend le périmètre de Faurecia seul, les ventes progressent de 1,1% à 4 milliards d’euros. C’est tout de même à souligner dans un contexte de production automobile mondiale en recul de 4,2% dans le même temps. L’alerte vient surtout du mois de mars où l’activité plonge de 6% globalement et 20% en Europe à cause principalement de la guerre en Ukraine. La Chine soutient un peu la croissance (+6%) malgré la relance des restrictions dans certaines zones du pays.

Les constructeurs automobiles, comme les équipementiers, doivent désormais s’adapter plus rapidement, être plus flexibles faces à des crises mouvantes, et aux effets plus ou moins forts selon les mois. Forvia demeure donc prudent en tablant sur des ventes 2022 entre 23 et 24 milliards d’euros. Le nouveau groupe prévoit une marge opérationnelle entre 4 et 5%, et un flux net de trésorerie disponible (net free cash flow) à l’équilibre.

A propos de Forvia

Faurecia est né de la fusion, en 1998, de « Bernard Faure », fabricant de sièges automobiles et de ÉCIA (Équipements et composants pour l’industrie automobile), filiale de PSA Peugeot Citroën. Faure-ÉCIA…

Au fil des années, cette filiale de PSA est « libérée » par la maison mère dont la participation diminue au gré des ventes d’actions, ou de rachats. Ces rachats permettent de réduire un mal qui touchait aussi PSA : la dépendance à l’Europe. Début 2021, pour sceller la fusion avec FCA Chrysler Fiat, PSA doit se séparer de Faurécia. Les 39% que le groupe détient encore sont redistribués à ses actionnaires et Faurécia est détaché de l’historique maison mère.

Juste après, Faurécia annonce racheter 60% de son concurrent allemand Hella avec une option sur le capital restant. L’opération de 3,4 milliards d’euros est rapidement menée et le groupe Forvia est créé. Faurécia monte à 81,5% (pour 5,4 milliards d’euros) de participation. Les activités sont complémentaires avec une présence historique dans les sièges, les tableaux de bord, l’électronique mais aussi la mobilité « propre » pour Faurécia, et les éclairages et l’électronique pour Hella.

Quant à Forvia, ce n’est pas un acronyme. C’est la volonté de montrer que le groupe va de l’avant (« forward » en anglais) et qu’il veut « conduire la transition de la mobilité sur

les routes » (« via » en latin). C’est le 7ème plus grand groupe de technologie automobile au monde.

A propos de Hella

L’histoire de Hella remonte à 1899 quand Sally Windmüller fonde la Westfälische Metall-Industrie Aktien-Gesellschaft (WMI). La société des bougies et des lampes à pétrole pour voiture. La marque Hella apparait en 1908. Ce sont des phares à acétylène. Plus brillants que la génération précédente, ces phares prennent une marque proche du mot « heller » en allemand qui signifie justement « plus brillant ».

La marque deviendra le nom de la société, en tant que « Hella KGaA Hueck & Co. ». Les Hueck dirigeaient l’entreprise. Comme bon nombre d’équipementiers, Hella s’est rapproché au fil de son histoire de concurrents, les a acquis, absorbés, etc. Elle a finit par se faire racheter en 2021 par Faurecia.

Un commentaire

  1. Pas une bonne nouvelle pour la concurrence (Valeo, Automotive Lighting, …).
    PO était sur les rangs pour le rachat, ainsi que les allemands Mahle et Knorr-Bremse. Comme quoi, la préférence nationale chère à certains ne fera jamais le poids face à la logique économique, en l’occurrence au profit d’un groupe français.

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