Michelin maintient ses objectifs malgré les crises

Les ventes de Michelin au premier trimestre 2022 se sont établies à 6,481 milliards d’euros. C’est en croissance de 19% par rapport au T1 2021. Un chiffre qui doit un peu aux remplacements de pneus de tourisme plus qu’aux ventes en première monte (+2%). Mais, aussi et surtout au marché poids-lourds qui progresse de 4% hors Chine (en baisse de 37%). Au premier trimestre 2019 (pré-covid), Michelin annonçait 5,8 milliards d’€ de chiffre d’affaires. Cela représente une hausse de 11,5% par rapport à ce T1 2019.

Toutefois, si les ventes progressent, c’est surtout un fort rattrapage sur le prix des pneus qui permet à Michelin d’afficher ce +19% en valeur ! En effet, les prix ont été renchéris par la hausse du prix des matières premières et de l’énergie. L’effet prix c’est +11,9% ! Les Activités hors pneus sont aussi en forte croissance à +11,9 %.

Les hausses de prix permettent donc à Michelin d’afficher une forme insolente, ou de limiter la casse de l’inflation selon le point de vue. La position « premium » de Michelin permet de jouer plus librement sur les prix. Mais, cela aura forcément ses limites. Le fait que les pneus en première monte (sortie d’usine) chutent de 14% est significatif à la fois d’une baisse de la production automobile, mais aussi que les constructeurs regardent ailleurs pour cette première monte. Sur certain modèle « entry » ou « achat malin » (low cost) Michelin est loin d’être le premier choix. Le manufacturier s’y est fait. En effet, 3/4 de l’activité est en seconde monte. Cette activité est moins cyclique, et bénéficie de la bonne image de marque du Bibendum.

Toujours porté par la seconde monte

« En 2022, dans un contexte très incertain, les marchés devraient afficher une légère croissance, dans la partie basse des fourchettes initialement prévues : entre 0 % et + 4 % en Tourisme camionnette, de + 3 % à + 7 % en Poids lourd (hors Chine), entre + 6 % et + 10 % pour les Activités de spécialités ».

« Dans ce scénario, hors intensification des effets systémiques, Michelin maintient sa guidance avec un résultat opérationnel des secteurs annuel supérieur à 3,2 milliards € à parités constantes et un cash-flow libre structurel supérieur à 1,2 milliard € ».

Hélas, si Michelin confirme une « bonne » forme financière pour 2022, sur le front de l’emploi en France, cela devrait continuer de grincer des dents. Il faut bien récupérer les marges…

Un commentaire

  1. Michelin : bel exemple de pricing power.
    Dommage qu’il y a peu d’entreprises de cet ordre en France… Enfin, surtout, depuis que l’on sous-traite en Asie…

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