Russie : la manne pétrolière au coeur du discours politique

Pour rappel, le New York Times a laissé entendre jeudi que l’Union européenne préparerait un embargo sur les exportations russes de brut. De quoi faire repartir à la hausse les cours du pétrole. Le baril de Brent repassant alors au-dessus de la barre des 110 dollars.

Un arrêt plus que jamais nécessaire selon Le Maire

Il est « plus que jamais nécessaire » de cesser les importations européennes de pétrole russe, a répété mardi sur Europe 1 Bruno Le Maire.

« Nous avons toujours dit que nous voulions un embargo sur le charbon, c’est fait, et un embargo sur le pétrole russe », a fait valoir le ministre de l’Économie et des Finances.

« Quand vous voyez ce qui se passe dans le Donbass » – une région de l’est de l’Ukraine visée depuis lundi par un nouvel assaut russe selon le président ukrainien Volodymy Zelensky – « plus que jamais, il est nécessaire d’arrêter les importations de pétrole depuis la Russie », a souligné M. Le Maire.

« Je suis convaincu que la réalité de la situation en Ukraine fera bouger les lignes. Si on est attachés comme nous à la liberté et à la protection du peuple ukrainien, il faut aller au bout de son raisonnement et ne pas financer la guerre » en achetant du pétrole à la Russie.

Arrêter de financer la guerre menée par la Russie

En 2021, Moscou a fourni 30% du brut et 15% des produits pétroliers achetés par l’UE. Un approvisionnement dont certains pays européens sont particulièrement dépendants.

Bruno Le Maire espère convaincre ces pays membres, « dans les semaines qui viennent, qu’il faut arrêter d’importer du pétrole de Russie ». « Quelle est la première source de devises depuis plusieurs années pour le pouvoir de Vladimir Poutine ? Ça n’est pas le gaz, c’est le pétrole », a assuré le ministre. « Arrêter l’importation de pétrole de Russie, c’est faire mal au financement de la guerre en Ukraine », a-t-il poursuivi.

Un arrêt des importations de pétrole techniquement complexe à mettre en place

Un éventuel arrêt des importations de brut en provenance de Russie pourrait prendre « des mois », ont cependant averti vendredi plusieurs sources européennes.

« L’adoption de mesures sur le pétrole impose de déboucler les contrats existants, de trouver des alternatives et d’éviter leur contournement. Cela ne va pas se faire du jour au lendemain. Il faudra au moins plusieurs mois », a expliqué un responsable européen impliqué dans les discussions.

Vers une mise en débat au mois de mai ?

Mais outre l’élection française, le calendrier est également ralenti par la Pâque catholique du 16 avril et la Pâque orthodoxe du 24 avril, observée comme un jour férié en Europe, ce qui signifie que les mesures seraient mises en débat fin avril ou début mai au plus tôt.

Un sommet des dirigeants de l’Union européenne sur l’Ukraine est déjà prévu pour la fin du mois de mai, mais des responsables ont déclaré qu’il était possible que des événements sur le terrain en Ukraine, en particulier après le lancement de l’offensive russe dans l’est, provoquent un avancement de la réunion.

L’approche la plus probable est un calendrier qui différencie les types de produits pétroliers et les méthodes de livraison, avec un consensus autour de la faisabilité d’un embargo plus rapide sur le pétrole transporté par pétroliers, par opposition au pétrole arrivant en Europe par pipelines. Cette concession est destinée à embarquer l’Allemagne.

Une période de transition minimale d’un mois fera partie de l’interdiction pétrolière actuellement en discussion, ont par ailleurs déclaré des diplomates et des responsables.

Trouver une offre alternative

Une telle stratégie implique pour les pays de l’UE la nécessité de trouver une offre alternative. Une tâche d’autant plus difficile que l’Opep+ a refusé d’utiliser ses capacités de production supplémentaires pour suppléer au pétrole russe.

Les experts s’attendent à ce que la majorité des pays de l’UE puisse suivre cet embargo, même si, pour certains membres de l’Union, il est difficile à ce stade de se passer des hydrocarbures russes. La preuve en est : la Russie a exporté davantage de pétrole brut que le mois dernier. Certains pays ont cessé d’en importer mais d’autres en ont acheté davantage, tels que l’Espagne et la Turquie (hors UE).

Notre avis, par leblogauto.com

Si des sources proche du dossier laissaient encore entendre récemment que l’Union européenne mènerait les dernières négociations en interne pour finaliser son « projet » d’arrêter les importations de pétrole russe, une foi l’élection présidentielle terminée, histoire de ne pas désavantager Macron, la mesure étant synonyme de hausse des prix et de baisse du pouvoir d’achat, Bruno Le Maire n’a pas viré sa cuti …

Le ministre prêche toujours autant pour sa « paroisse », mais de manière détournée …. en criant au loup sur Poutine et axant son argumentation sur son mode de financement … Une position différente de celle de Marine Le Pen …

Histoire d’encrer un message subliminal dans le cerveau des électeurs : votez pour Le Pen, c’est quelque part votez pour Poutine …. ? voire considérer que la manne pétrolière n’a pas d’odeur … ?

Le pétrole : le nouveau enjeu de la campagne présidentielle …

Sources : AFP, Europe 1

(3 commentaires)

  1. Bien embarrassant de dépendre de pays politiquement incorrects pour son énergie et pour de nombreuses années encore.
    On présente ces pays comme fréquentables pour se donner bonne conscience jusqu’au jour ou ça devient compliqué.

  2. L’europe à du pètrole et gaz de schiste . Préparons des puits pour le futur , sans les exploiter , mais , serviront de contre poids et de réserves , afin de ne pas dépendre encore de l’oncle sam.

  3. A contre courant médiatique, je suis optimiste et vois une reprise des relations diplomatiques obligatoires après ce passage aux urnes . D’abord les mondialistes sont cuits.

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