Thierry Breton incite à produire des véhicules thermiques … pour l’export

L’objectif ? pouvoir répondre aux besoins des consommateurs des pays non membres de l’Union européenne qui ne sont pas « contraints » par de telles restrictions.

Un important marché potentiel dont les constructeurs européens ne peuvent se priver.

Thierry Breton incite les constructeurs à poursuivre l’exportation de véhicules thermiques

« J’incite l’ensemble de l’écosystème automobile, d’une part à assurer la transition électrique afin d’être prêt pour 2035 (dans l’UE), mais aussi à continuer à exporter des véhicules thermiques ou hybrides dans les pays qui en auront encore besoin pendant de nombreuses années ou décennies« , a indiqué Thierry Breton, dans le cadre d’un déplacement en Italie où il a rencontré le président de Stellantis.

Fabriquer en Europe des véhicules thermiques pour le reste du monde

S’exprimant devant plusieurs acteurs de l’automobile italienne Thierry Breton a par ailleurs déclaré vouloir que « les grands groupes comprennent bien leurs responsabilités et qu’ils continuent à fabriquer en Europe des moteurs thermiques pour le reste du monde, plutôt que de délocaliser brutalement pour des raisons qui ne seraient pas compréhensibles« .

Des véhicules électriques difficilement exportables faute de bornes de recharge

Selon le commissaire européen, les véhicules thermiques devraient être encore nécessaires un bon bout de temps pour satisfaire la demande des pays d’autres continents non dotés de programmes aussi contraignants que ceux mis en place par l’Union européenne.

Thierry Breton estime ainsi que ces marchés non négligeables devraient demeurer fidèles à ce type de motorisation … et ce, d’autant plus qu’elle ne nécessite pas la mise en place d’ une lourde infrastructure de bornes de recharges.

Précisons que plus de la moitié de la population africaine n’a pas du tout accès à l’électricité …. La plupart des services publics d’électricité croulent déjà sous les dettes et sont loin de pouvoir construire des milliers de bornes de recharge ou gérer une nouvelle source importante de demande.

Les pannes fréquentes dans certains pays pourraient limiter la demande des consommateurs pour les voitures électriques, coupant l’accès aux transports. Par exemple, au Nigéria, l’accès moyen à l’électricité est d’environ 12 heures par jour et il n’y a pas de bornes de recharge publiques connues dans le pays.

Des solutions de contournement comme les stations de recharge solaires et l’échange de batterie (plutôt que de recharger une batterie) pourraient aider, mais aussi augmenter le coût global.

VE : que 12 % des voitures neuves en Afrique vers 2030

Le commissaire européen a tenu à souligné que la part de marché de l’électrique se limiterait à 12 % des ventes de voitures neuves en Afrique vers 2030, et à 40 % aux Etats-Unis ou en Inde. Et encore, certains analystes trouvent ces projections fort optimistes en ce qui concerne l’Afrique et l’Inde.

Les données sont rares, mais brossent un tableau sombre. En Afrique du Sud, seulement environ 1 000 des 12 millions de véhicules du pays sont des véhicules électriques. Au Kenya, il s’agit d’environ 350 des 2,2 millions de voitures du pays.

Plusieurs pays africains dotés de projets d’expansion du marché VE

Plusieurs gouvernements  de pays africains ont toutefois mis en place de grands projets d’expansion, vus comme un moyen de créer des emplois, de lutter contre la pollution de l’air en milieu urbain et de faciliter la suppression des coûteuses subventions aux carburants.

Le Kenya souhaite ainsi que 5% des importations de voitures soient des véhicules électriques d’ici 2025 et réduit de moitié les droits d’importation des véhicules électriques. Le Ghana, le Rwanda, les Seychelles et Maurice ont également réduit les frais d’importation. L’Égypte prévoit de fabriquer 20 000 véhicules électriques dans le pays par an à partir de 2023. La Namibie veut 10 000 véhicules électriques sur les routes d’ici 2030.

Notre avis, par leblogauto.com

Une réflexion menée par Thierry Breton pleine de bon sens … Les constructeurs automobiles européens pourraient offrir une voie royale à leurs concurrents en se concentrant sur les véhicules électriques et en délaissant la production de voitures avec moteur thermique. Et ce, alors que des pays hors du continent européen, dotés de vastes marchés automobiles ne sont pas en mesure pour le moment de basculer massivement vers les VE.

Mais se pose alors la question du lieu de production : Europe or not Europe ? Thierry Breton plaide pour une fabrication sur le continent européen. Histoire de préserver l’emploi mis à mal par l’essor de la motorisation électrique et limiter autant que faire se peut un transfert technologique qui pourrait créer une dangereuse dépendance vis à vis des pays africains ou asiatiques.

Sources : AFP, Quartz Africa

(8 commentaires)

  1. Il est un peu idiot pour une fois Th Breton…les constructeurs vont produire leurs thermiques dans des pays où ils pourront les vendre. Si c’est pour produire en Europe pour vendre en Afrique ou en Asie, quel est l’intérêt ? Ils enverront les usines (encore plus) au Maroc par exemple, ou dans d’autres pays prêts à inonder les zones limitrophes.

  2. Cette annonce politique tient-elle des propos complétement bidon ?

    Car enfin on ne compte plus les constructeurs qui délocalisent dans les pays à faibles cout de main d’oeuvre.

    Ne-serait ce que stéllantis ou renault qui on annoncé depuis un an plusieurs programme d’usine de voiture en Afrique du nord.

  3. T. Breton ne pense peut-être pas à la France ou l’Allemagne quand il parle d’Europe. Mais peut-être plus à la Roumanie ou la Slovaquie par exemple.

    Même s’il y a encore un gros écart de salaire avec d’autres pays plus pauvres, l’automobile reste une industrie de volumes et d’avoir l’usine, le savoir-faire et tout l écosystème fournisseurs autour ça doit quand même être un actif qui peut se valoriser.
    Surtout si les séries s’allongent avec l’arrêt des développements sur le thermique.

  4. De toute façon cette marche forcée vers l’électrique à batterie est une aberration. Pour atteindre les seuils OMS sur la pollution il faut réduire drastiquement la circulation automobile dans les villes, l’électrification des voitures n’amenant aucun gain pour la pollution aux particules (polluant le plus tueur sans seuil d’innocuité).
    Pour les trajets restants, la aussi la VE en remplacement d’une VT existante est une aberration en terme de GES avec sa grosse batterie très émettrice de GES à la fabrication et un nombre de km faible pour l’annuler, tout en étant plus polluante du fait d’une masse plus importante et donc d’émission de particules plus importante.

  5. « Il est absolument nécessaire de diminuer au plus vite la surpopulation d individus afin de limiter au maximum le réchauffement climatique. »

    Je me suis permis de corriger une fausse affirmation

  6. On savait deja qu’il etzit pas futé mais comme il est invité par des gens du meme niveau ca fait 20 ans qu’on se le tappe.
    Les pays hors europe preferent les japonnaises d’ocasion et se tournent aussi vers les chinoises neuvent 30% moins cher et qui commenxent a avoir une image de fiabilité en thermique.
    L’Eu se tournera vers les VE chinois accessible.

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