Même les cyclistes sont accros aux smartphones

Attention, on ne parlent pas ici de tenir ou manipuler son téléphone en main. C’est l’utilisation au sens large, même celle permise par le code de la route. C’est d’ailleurs un gros biais de ce baromètre. Il y a confusion entre un usage en mains libres (autorisé) et un usage téléphone tenu en main (interdit). Certes, le risque d’accident est tout de même accru avec un simple coup de fil via le bluetooth, mais tout de même.

Selon ce 18e baromètre AXA, on a tout de même des comportements interdits comme le paramétrage du GPS (45 %) ou la lecture et rédaction de message (34 %). Plus basiquement, certains n’hésitent pas à consulter les notifications (24 %) ou carrément (mais plus rarement heureusement) publier du contenu sur les réseaux sociaux (8 %) !

Le smartphone : un phénomène global

Par rapport à 2021, l’usage du téléphone est en hausse de 11 points (de 69 à 80%). Mais, difficile de savoir si les gens admettent plus facilement ce comportement ou si c’est une réelle croissance des usages.

Mais, les automobilistes ne sont donc pas les seuls. En effet, les cyclistes sont 72% en moyenne à utiliser leur téléphone en pédalant. Les utilisateurs de EDPm (engins de déplacement personnel motorisés) sont 84% ! Et ici, il n’y a pas que le GPS qui puisse faire regarder l’écran, il y a des séries (oui !). Pour rappel, faire du vélo ou de la patinette avec des écouteurs intra-auriculaires est interdit (le casque à conduction osseuse est également interdit NDLA) et tenir son téléphone en main est tout aussi interdit qu’en voiture ou à moto.

Outre ces comportements, les usagers de la route avouent rouler trop vite. Et ce, quel que soit l’endroit. La ville est même la zone proportionnellement la plus touchée avec 72% des conducteurs avouent ne pas respecter les « zones 30 ». Et ils sont même près d’un tiers à rouler à 65 km/h au lieu de 50 en agglomération. Globalement 79% des interrogés indiquent ne pas respecter les limitations de vitesse.

Pro-vélo, mais pas pour eux

Pour rappel, si ce n’est pas forcément la cause principale des accidents mortels, la vitesse est un facteur aggravant. Physiquement, passer de 80 à 90 km/h sur une route départementale (soit +12,5% de vitesse) correspond à une énergie cinétique 26,5% plus importante à dissiper en cas de freinage ou d’accident (merci la physique et la formule 1/2*m*V²).

En parallèle des questions de comportement routier, Axa a questionné les gens sur leur attitude vis-à-vis des « mobilités actives ». 70% des automobilistes se disent prêts à changer de mode de déplacement au quotidien. Pour autant, seuls 32% ont déjà sauté le pas, pour au moins un cas dans leur semaine.

Une sorte d’incohérence renforcée par le fait que « 8 Français sur 10 souhaitent voir les  pistes cyclables actuelles perdurer et 1 sur 2 aimerait même en disposer davantage ». Incohérence car dans le même temps, ils sont de plus en plus nombreux à se plaindre des désordres que ces pistes plus ou moins provisoires créent. Et ils sont encore très nombreux à ne pas considérer le vélo comme un véhicule à part entière. Pour rappel, en ville, c’est minimum 1 m de distance pour dépasser un vélo. Quant au respect des « sas vélo », il n’est pas certain que beaucoup d’automobilistes les connaissent et les respectent.

(6 commentaires)

  1. 8% qui publient du contenu de réseaux dits-sociaux, je n’appelle pas cela une rareté pour ma part.
    Quand on pense que la seule conversation serait comparable à une alcoolémie délictuelle (0.8g/l), là on en est probablement aux « 1g dans chaque poche » punis dans ce cadre d’un comparativement ridicule « 3 points/135€, raccrochez quand même avant de repartir, merci pour Bercy et au revoir ».
    Mon propos vise plus les usagers motorisés: Cyclistes/EPDM, je dirais qu’il faut parfois respecter la sélection naturelle…

  2.  » si ce n’est pas forcément la cause principale des accidents mortels, la vitesse est un facteur aggravant »: lol ça n’est aggravant QUE si on a un accident.
    Soit la vitesse est la cause d’accident etc… Et donc on en parle soit elle ne l’ai pas et alors parler de facteur aggravant n’a rien à faire là.
    Tout est aggravant si on va par là, par ex:
    Les vélo ne veulent pas porter de vraies protections (veste pantalon de motard) pourtant en cas d’accident ça leur sauverait la vie.

  3. Je serai curieux de savoir combien de piétons et de cyclistes sont tués par leur téléphone.
    On peut effectivement parler de sélection naturelle. Je vais faire une proposition de loi comme pour les paquets de clopes :
    « Attention, si vous n’avez rien dans le citron, le téléphone tue. »

  4. des velotafeurs plus que des cyclistes en gros ? c’est un peu comme les scooters pour les 2 roues, le boulet. ^^

  5. Téléphone ou casque sur les oreilles, c’est la même chose.

    Combien de piétons, cyclistes, de trottinettes avec leurs écouteurs qui les coupent du bruit de la rue? (il y a des cumulards, casque et téléphone)

    Sur la route, c’est au plus fragile d’être le plus prudent, et au moins fragile de faire attention.

    quand un automobiliste se balade les yeux sur son smartphone et le cycliste les oreilles engoncées dans un casque, ca fait forcément mal à l’un sans que l’un et l’autre ne s’en rendent compte.

    le plus d’occurrence de ce genre d’accident c’est quand même les piétons vs vélo/trot sur les zones mixtes (en tout cas de mon expérience)

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