F1 : Magny-Cours en lice pour un GP d’Europe ?

Destins croisés

En 1991, le circuit de Nevers Magny-Cours se substituait au…circuit Paul Ricard, alors vieilissant, pour devenir l’hôte du grand prix de France. Une concrétisation, sur les terres de Guy Ligier, qui n’avait été possible qu’avec l’appui décisif du président François Mitterrand, ami de longue date de Ligier et dont la Nièvre était son fief électoral. Technique, moderne, Magny-Cours était plutot apprécié des pilotes et fut inscrit au calendrier jusqu’en 2008. Mais face à l’inflation galopante du tarif de la Formule 1, aux problèmes d’accessibilité, au désengagement de l’état à l’époque pour soutenir l’évènement et à l’antipathie d’Ecclestone , qui préférait largement les « sunlights » des métropoles fastueuses d’Orient à l’élevage extensif charolais, le circuit quitta la calendrier discrètement.

Le Castellet a ramené le grand prix de France en 2018 et ce retour a été pour le moins contrasté. La première année fut un désastre organisationnel, surtout pour la gestion des parkings et des flux aux abords d’un site éloigné des autoroutes et seulement desservi par des petites départementales. 2019 a rectifié le tir, puis 2020 a été victime de la pandémie avant que 2021 ne marque le retour du grand prix, avec une petite jauge de pubic et une course enfin intéressante, alors que la piste, malgré la qualité des infrastructures, est loin de faire l’unanimité.

Les négociations ont commencé pour une éventuelle reconduction, avec un engagement de l’état et surtout de la région PACA (pardon, Sud…il faut s’y faire) mais rien n’est moins sûr. Malgré l’inflation du calendrier, les places sont chères et la France n’est sans doute pas prioritaire face à des états qui sont prêts à mettre beaucoup plus d’argent sur la table, à l’image des Emirats, ou face à des destinations plus « bankables » et en adéquation avec la stratégie marketing de la F1, comme l’Amérique, où une 2ème course arrive à Miami, en attendant une potentielle 3ème épreuve.

Alternance européenne ?

Denis Thuriot, maire de Nevers, a pris le sujet à bras le corps. Il propose une alternance avec le Castellet dans le cadre de ce qui pourrait être un grand prix d’Europe. L’éviction du grand prix de Russie suite au déclenchement de la guerre en Ukraine libère en effet un créneau. Le maire de Nevers met en avant le fait que, grâce à plusieurs investissements, Magny-Cours a conservé son grade 1, sésame indispensable pour accueillir la F1. De plus, la capacité hôtelière a été améliorée, ainsi que la desserte routière avec désormais une autoroute à proximité.

Plus qu’une mise en concurrence, Denis Thuriot parle d’une « complémentarité » avec le Castellet et d’une alternance qui, avec un appui financier public, pourrait rendre l’opération plus rentable et supportable financièrement pour les organisateurs. Des contacts de longue date ont été établis avec le gouvernement, des collectivités territoriales et mêmes des responsables européens, puisque Nevers a été le siège, les 8 et 9 mars, d’un sommet dédié à la cybersécurité, ce qui a été l’occasion de rencontrer de nombreux acteurs du secteur des télécoms.

Notre avis, par leblogauto.com

Alors qu’Alpine défend fièrement les couleurs tricolores et que nous disposons, avec Gasly, Ocon, et des espoirs comme Théo Pourchaire, d’une génération de pilotes prometteuse, il serait dommage que la France ne conserve pas un créneau au calendrier. La géopolitique va peut-être donner un coup de pouce…

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