Stellantis va déplacer une partie de sa production de vans et camionnettes de Russie vers l’Europe occidentale et gélera ses projets d’investissements supplémentaires dans le pays à la suite de l’invasion de l’Ukraine, a déclaré son DG Carlos Tavares.
Suspension des exportations et importations de Stellantis avec la Russie
Le constructeur automobile a suspendu jeudi toutes les exportations et importations de véhicules avec la Russie, où il exploite une usine à Kalouga en partenariat avec Mitsubishi.
Selon Carlos Tavares, les usines de Stellantis à Hordain, en France, et à Luton, au Royaume-Uni, pourraient facilement absorber les faibles volumes produits à Kalouga pour l’exportation.
Stellantis a toutefois précisé qu’il continuerait à produire des utilitaires dans son usine de Kalouga, sous-entendu pour alimenter la demande locale. En 2021, plus de 10 000 véhicules utilitaires ont été produits sur ce site au sud de Moscou.
Pour rappel, le groupe automobile possède environ 1,5% des parts du marché automobile russe, contre un peu moins de 30% pour son concurrent Renault.
Le groupe a par ailleurs indiqué « suivre attentivement les réglementations internationales », et adapter son activité aux sanctions internationales prises à l’encontre de la Russie depuis le début de l’invasion de l’Ukraine.
En 2021, Stellantis a vendu près de 100 000 véhicules en Russie.
Pas de nouveaux investissements de Stellantis en Russie
Cette décision annule un plan précédent, annoncé en janvier par Stellantis, visant à utiliser la Russie comme plaque tournante des exportations pour répondre à la forte demande de camionnettes en Europe occidentale.
Le constructeur avait alors déclaré qu’il exporterait des fourgonnettes Peugeot, Opel et Citroën à partir de l’usine de Kaluga, cette stratégie résultant de l’envolée de la demande pour ce type de véhicules alors que les services de livraison à domicile ont explosé pendant la pandémie de coronavirus.
L’usine de Kaluga construit également les modèles Outlander et Pajero pour Mitsubishi.
« De nouveaux investissements en Russie ne sont pas sur la table », a déclaré désormais Tavares aux journalistes vendredi.
L’usine de Kaluga a une capacité annuelle de 125 000 véhicules et a commencé à produire des fourgons en 2017 pour le groupe PSA, qui a fusionné avec Fiat Chrysler Automobiles (FCA) l’année dernière en vue de former Stellantis.
Stellantis avait par ailleurs prévu que d’ici fin 2022, le nouveau Fiat Scudo sera également fabriqué en Russie pour le marché européen.
Kalouga : centre de l’industrie automobile russe
Kalouga, à environ 180 km au sud-ouest de Moscou, est devenue un centre de l’industrie automobile russe. Le groupe Volkswagen y a ouvert une usine d’assemblage en 2007, tout comme Volvo pour ses camions. Parmi les principaux fournisseurs automobiles de la région figurent Continental, Magna International et Visteon.
La Russie interdit les exportations de véhicules
L’annonce de Tavares intervient après que Moscou a décidé d’interdire les exportations de certains biens, notamment des véhicules et des produits agricoles, en guise de représailles contre les sanctions occidentales imposées suite à son invasion de l’Ukraine.
De nouvelles pénuries fort probables
La crise ukrainienne fait grimper le prix des métaux utilisés dans les voitures, de l’aluminium utilisé pour la carrosserie au palladium intégré dans les convertisseurs catalytiques en passant par le nickel de haute qualité pour les batteries des véhicules électriques, augmentant la pression sur l’industrie, déjà confrontée à des coûts énergétiques plus élevés.
Tavares a déclaré qu’il fallait s’attendre à de nouvelles pénuries de matières premières, notamment de nickel pour les batteries de véhicules électriques. « Stellantis n’a pas été tellement touché dans la mesure où notre base d’approvisionnement n’est pas concentrée en Europe de l’Est », a-t-il déclaré.
Notre avis, par leblogauto.com
Stellantis semble à l’heure actuelle très peu exposé aux conséquences directes du conflit en Ukraine sur ses activités et ses finances, sa part de marché étant relativement faible en Russie en 2021. Le groupe emploie 2000 salariés sur le territoire russe.
Reste que le constructeur avait prévu de multiplier les lancements de nouveaux modèles en Russie, et de faire du pays sa plaque tournante pour l’exportation de vans en Europe occidentale. Cette stratégie semble aujourd’hui compromise, ce qui devrait tout de même avoir un impact sur ses comptes à moyen et long termes.
L’usine PSMA Rus de Kalouga, construite en 2010, co-entreprise entre Stellantis, qui détient 70 % des parts, et Mitsubishi, qui détient les 30 % restants, pourrait rentrer dans le périmètre des nationalisations voulues par Poutine.
Russie unie, le parti au pouvoir, a annoncé mercredi qu’un comité gouvernemental avait validé la première étape législative censée conduire à la nationalisation d’actifs d’entreprises étrangères ayant quitté le marché russe.
Dans un communiqué publié sur la messagerie Telegram, le mouvement du président Vladimir Poutine ajoute que le comité de l’activité législative avait apporté son soutien à un texte de loi autorisant le placement sous administration judiciaire des entreprises détenues à plus de 25% par des étrangers issus d' »Etats inamicaux », afin de prévenir des faillites et de préserver l’emploi.
Stellantis maintenant une partie de sa production de Kaluga – pour satisfaire le marché local – pourrait par ce biais échapper aux foudres de Poutine.
Sources : Stellantis, Reuters
Déplacement de la production et uniquement gel des investissements : très bonne décision de PSA Stellantis !
Raisonnable et mesurée.
« En 2021, Stellantis a vendu près de 100 000 véhicules en Russie. »
???
Plutôt moins de 20 000 non?
Décidément, face aux méga sanctions (qui ne sont pas encore finies, on en a encore sous le capot), Vladimir décide de « punir » les occidentaux avec des mini sanctions qui font un peu pipi de chat, là ! Il aura tout raté dans cette histoire