Si les chauffeurs automobile peuvent porter des chapeaux, ou plus souvent des casquettes, nos roues n’en ont pas. En tout cas, pas comme on pourrait l’imaginer. Pour autant, nombre de voitures ont encore des chapeaux de roue sans qu’on le sache ou utilise encore ce terme.
En fait, au début de l’automobile, les roues sont encore des roues en bois, issues du monde de la charrette. Ces roues ont été inventées environ en 2000 avant JC et n’ont que peu évoluer. Mais les bicyclettes ont des roues à rayons et inspirent aussi l’automobile. Bugatti en 1924 présente la première jante en aluminium.
Pour habiller un peu ces jantes souvent à écrou central, les constructeurs proposent alors des « soucoupes » qui viennent se positionner sur le centre et non sur la jante entière. Un exemple qui doit parler à tout le monde est la 2CV dont un « bol » inox peut être installé sur les jantes en tôle. Ces enjoliveurs (appelés ainsi car ils enjolivent la roue) sont alors appelés les « chapeaux de roue ». Voilà déjà pour ces fameux couvre-chefs.
Mais alors pourquoi démarre-t-on sur les chapeaux de roues ? En fait, l’expression à la base était plutôt « rouler sur les chapeaux de roues ». Lorsque quelqu’un roulait trop vite et prenait un virage, les pneus s’écrasaient sur leurs flancs, beaucoup moins rigides que maintenant. Aussi, visuellement, la voiture roulait sur les chapeaux de roues.
L’expression a peu à peu été dérivée vers les accélérations « folles ». Et désormais, on démarre sur les chapeaux de roue. Les enjoliveurs touchent plus souvent les trottoirs que la route, mais l’expression demeure.
Mettre la gomme dans un tombeau ouvert
Une autre expression parle de la vitesse : rouler à tombeau ouvert. En fait, cette expression est plus ancienne que l’automobile. A l’époque où on allait à cheval, l’expression était « galoper à tombeau ouvert ». L’expression signifiait que l’on faisait galoper son cheval si vite que la moindre chute nous romprait le cou et nous précipiterait dans un tombeau qui nous attendait grand ouvert.
Avec le passage à la motion non animale, l’expression s’est transformée pour devenir « rouler à tombeau ouvert ».
Enfin, dans les expressions sur la vitesse automobile, il y a mettre la gomme. Une approche immédiate nous fait forcément penser à la gomme des pneumatiques. Mettre la gomme signifirait laisser des traces de gomme sur la route en accélérant fortement. Que nenni !
En fait, la gomme est un sous-produit de l’essence. En s’oxydant, les alcènes de l’essence se polymérisent et forme de la gomme. Il y a longtemps, quand l’essence n’était pas aussi bien raffinée qu’actuellement, il y avait plus de gomme. Accélérer fortement provoquait alors quelques fumées et dépôts de gomme sur le pot d’échappement et autour.
Illustration : jantes de 2CV Lothar Spurzem, Fabien1309
J’ignorais pour la gomme !
Merci, super intéressant.
à toute blinde, à fonde de blinde = très vite ! – beaucoup d’expressions désuètes aujourd’hui. Jadis rouler vite était synonyme de bon chauffeur; à présent : » ça ne dure pas longtemps «
à fond le caisson !
A fond les ballons?
A fond de balle, a fond les ballons. ^^
Appuyer sur le champignon, ça ne vient pas de la forme de l’accélérateur de la DS ?
Arriver sur un virage pleine balle, sortir un freinage de trappeur debout sur les freins, mettre la poignée dans le coin. La presse moto a beaucoup fait pour fleurir notre langage.
J’aime bien aussi le très poétique « rendre leur liberté aux papillons de carbus ».