Bientôt un V8 à hydrogène pour le Toyota LandCruiser ?

Selon Best Car, magazine auto japonais de confiance, Toyota pourrait doter le gros LandCruiser d’un V8 carburant à l’hydrogène. Attention, ce n’est pas un électrique.

L’hydrogène en carburant, on peut l’utiliser de deux manières. La première sans doute la plus connue depuis quelques années dans l’industrie automobile et des transports, c’est la pile à combustible (PàC). Avec une PàC, le véhicule est en fait électrique. La PàC peut avoir suffisamment de puissance pour alimenter directement le ou les moteurs électriques. Mais, elle peut également être de puissance modeste et alimenter en continu une batterie tampon. C’est la batterie de traction qui alimente le ou les moteurs électriques et c’est elle qui doit avoir la puissance suffisante pour les moteurs.

L’autre utilisation de l’hydrogène, plus efficiente, c’est la combustion. Dans un moteur à explosion/combustion, on injecte à plus ou moins haute pression un mélange de carburant et d’air. Le carburant est classiquement de l’essence ou du gazole. L’injection d’hydrogène consiste à injecter un mélange de dihydrogène (H2) avec de l’air. En se recombinant, le dioxygène de l’air et le H2 forment de l’eau (H20) et dégagent de l’énergie. Certains industriels travaillent sur des moteurs « bicarburant » qui injectent à la fois du gazole et du H2 par exemple pour améliorer le bilan CO2.

Pour Toyota, un moteur à injection d’hydrogène ne serait pas une première puisque la société a déjà fait courir une Corolla en endurance au Japon, ou une Yaris GR avec un moteur 3 cylindres de 1,6 litre modifié pour accepter le H2.

Ici, la première serait, si le scoop de Best Car s’avère, d’avoir un gros véhicule qui pourrait être mis en série à terme. Selon le magazine, le moteur serait un Yamaha. Ce serait un V8 atmosphérique de 5 litres. Best Car avance 335 kW pour 540 Nm de couple. Cela pourrait permettre au LandCruiser de continuer d’avoir de gros moteurs tout en échappant aux fourches Caudines des normes de pollution et des objectifs de CO2.

Le moteur à combustion d’hydrogène, ce n’est pas nouveau

L’hydrogène utilisé dans un moteur « à explosion », cela date des années 70. Au début, l’hydrogène a été utilisé pour améliorer les rendements des moteurs classiques. On injecte de l’hydrogène dans l’air avant qu’il n’entre dans le piston. La plus grande efficacité de combustion du H2 améliore alors le rendement global et limite la pollution. C’est l’enrichissement du carburant par l’hydrogène.

Mais, divers problèmes d’auto-combustion, de retour de gaz, etc. ont poussez à regarder l’injection directe dans la chambre de combustion. C’est l’injection directe à haute pression, somme-toute assez classique pour un moteur moderne. L’avènement de l’électronique permet aussi ce retour en grâce de l’hydrogène injecté. En effet, il faut constamment adapter l’injection à tous les paramètres du moteur.

L’intérêt d’utiliser la combustion de H2 est multiple. Déjà, il n’a pas de carbone et ne dégage donc pas de CO2 lors de sa recombinaison avec l’oxygène. Cela ne rejette en théorique que de l’eau. La très grande réactivité de l’hydrogène fait qu’il brûle largement plus rapidement qu’un carburant classique. Cela limite l’apparition des NOx (oxydes d’azote) qui sont un polluant. Les suies (ou particules fines) sont aussi réduites.

Quels avantages ?

Ainsi, on obtient sur le papier un moteur « propre » (moins sale). Reste la production de l’hydrogène qui pour le moment est principalement issue des ressources fossiles. Mais, d’aucuns envisagent déjà la production d’hydrogène dit « vert » (ou décarboné).

Cela baisse la « facture carbone » du H2 produit, mais n’améliore en rien les rendements. Un moteur à combustion de H2 est environ dans les mêmes rendements (environ 40%) qu’un moteur Diesel. Surtout, il reste le stockage du H2 qui pose le plus de souci. Il faut le compresser à 350 ou 700 bars sous forme gazeuse pour un minimum de densité, ou carrément sous forme liquide. Mais cela consomme de l’énergie de faire cela (sans parler des fuites) et au final, le rendement global diminue drastiquement.

Par contre, cela évite le besoin d’une « grosse » PàC ou d’une batterie tampon. Cela évite aussi d’avoir à exploiter certains éléments rares et précieux pour la PàC. Enfin, le moteur à combustion est une technologie éprouvée par les constructeurs, et le passage à l’hydrogène demande bien moins d’investissements que le passage au véhicule électrique à batterie ou à pile à combustible.

Après avoir exploré la pile à combustible avec la Mirai, Toyota va-t-il prospecté du côté de l’injection d’hydrogène ? Réponse d’ici quelques mois sans doute.

Illustration : leblogauto.com

(8 commentaires)

  1. Pas trop dure @?hibaut Emme de s’occuper des nouvelles sur l’hydrogène ? 😉
    Ils sont têtus ces Japonais !
    Mais ils n’ont pas de pétrole…

  2. Je roule PHEV Toyota …mais ils déconnent de plus en plus !
    Le pétrolier Aramco (le plus riche pétrolier du monde) en Arabie Saoudite va faire chez eux des usines d’hydrogène sale … avec du pétrole !! Ils vont faire aussi des usines pour produire du plastique ! Cette caisse de 5L est pour eux. Des véritables criminels climatiques !
    Il faut que Toyota fasse du fric à tout prix !! La honte.

  3. « Les suies (ou particules fines) sont aussi réduites », dans moteur carburant à l’H2 elles proviennent uniquement de la combustion de l’huile de lubrification et de l’usure des pièces en mouvement.
    « Certains industriels travaillent sur des moteurs « bicarburant » qui injectent à la fois du gazole et du H2 par exemple pour améliorer le bilan CO2 », cela existe pour des moteurs GNV (Volvo par exemple), l’injection limitée de gazole permet d’avoir de l’auto-allumage et de bénéficier de l’avantage des moteurs diesel en terme de couple par exemple.

  4. Christophe nous dit:  » Certains industriels travaillent sur des moteurs « bicarburant » qui injectent à la fois du gazole et du H2 par exemple pour améliorer le bilan CO2″…
    L’industrie auto et les constructeurs vivent de la fabrication et vente de véhicules standard en masse…sinon c’est la perte d’argent…et alors comment ce genre de moteur « bicarburant » pourrait se vendre en masse et être accepté ??? Aucune réalité …dans le temps !
    Moi aussi je peux faire de la SF …et amuser la galerie !!
    C’est pour cela que je dis que Toyota déconne à plein tube, et ils ne sont pas les seuls…et les allemands aussi avec leurs carburants synthétiques !
    Ils nous prennent pour des cons… Avant les guerres lointaines ne réveillaient personne…mais là cela va être dans la douleur en Europe même !!!

  5. 202 commentaires, 3 commentateurs. Va falloir passer en conversation privée messieurs.
    Pour que le reste du monde puisse débattre de l’intérêt d’un carburant hydrogène

  6. Merci toyota et yamaha davoir fait ce moteur v8 hydrogene … v8 5 litres 450 ch ! ce sont des vrais passionnes qui en avait raz le bol de concevoirs des autos electriques de merde… cest pas chez peugeot citroen quils auraient fait un tel moteur en vue de le commercialiser !

    Jespere que les autres marques autos vont prendre exemple sur ce moteur v8 hydrogene toyota et feront tous des 5 , 6, 8 ,10 ,12, 16 cylindres a hydrogene et bien puissants et zapperons ces moteurs electric bruchless bons que dans nos appareils electriques quotidien.

  7. Meme a hydrogene les francais nen veulent pas de ce v8 5l 450ch sa depasse l’entendement pour eux et cest trop bruyant surtout dans les quartiers bobo ou le francais ne supporte pas le moindre bruit mais je crois que les francais seront les seuls a ne pas en vouloir de ce v8 …. pas grave toyota yamaha, la france ce nest pas le reste du monde et ce nest pas le centre du monde….. ce v8 h2o plein de puissance et de couple avec de la vapeur deau a l’echappement conquerira le monde.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *