L’éthanol de maïs finalement pire que l’essence ?

L’éthanol est un alcool primaire (C2H5-OH ou C2H6O) que l’on peut aisément obtenir par fermentation des sucres ou à plus grande échelle par distillation. Utilisé dans beaucoup d’industries, il sert à couper l’essence à base de pétrole pour obtenir différents degrés d’éthanol. Ainsi, le SP95-E5 contient jusqu’à 5% d’éthanol, le E10 jusqu’à 10%. Mais, cela va jusqu’au SuperEthanol E85 qui contient donc 85% de cet alcool.

Obtenu principalement à partir de betterave sucrières en France, ou de céréales, il provient de la canne à sucre au Brésil (avec les problèmes de déforestation qui vont avec). Aux USA, il est issu du maïs (ou corn). C’est cet éthanol issu du maïs qu’une nouvelle étude vient mettre à l’index dans la lutte contre les émissions de CO2 et plus généralement de gaz à effet de serre.

L’éthanol, un enjeu important de la baisse du CO2

Cette étude a été publiée ce lundi, dans « Proceedings of the National Academy of Sciences » (PNAS). Elle contredit radicalement les précédentes études qui considèrent que l’éthanol agricole permet de réduire les émissions de CO2 des carburants. L’étude a été menée par le Dr. Tyler J. Lark.

En fait, l’étude s’est penchée non pas sur l’émission de l’éthanol en lui-même. En effet, on sait que l’émission est moins importante qu’un carburant fossile et surtout, c’est du CO2 dit « renouvelable ». Non, l’étude s’est attachée à regarder les effets de la conversion de champs pour faire pousser du maïs spécifiquement pour l’éthanol. Il en résulte qu’il y a un effet pervers (ou caché) qui fait grimper la note CO2 de l’éthanol de maïs.

L’étude estime à 24% le CO2 émis en plus sur tout le cycle, en tenant donc en compte tout ce qui est mis en oeuvre pour faire pousser le maïs. De plus, ces cultures ont une mauvaise influence sur l’écosystème environnant. « L’éthanol de maïs n’est pas un carburant bon pour le climat » déclare le Dr. Tyler cité par l’agence Reuters.

A cela s’ajoute un autre phénomène. Le prix du maïs, du soja ou du blé ne cessent de grimper. Réserver une partie de la production pour de l’éthanol provoquera immanquablement une tension supplémentaire sur ces prix.

Une étude déjà controversée

Evidemment, cette étude, qui va à l’encontre des précédentes ne manque pas de faire réagir. Le Président de la « Renewable Fuels Association » (association des carburants renouvelables), Geoff Cooper, souligne que l’étude se base sur des pires-cas et fait du « cherry-picking » sur les données (on prend celles qui nous arrange NDLA). Elle serait « complètement fictionnelle et erronée ».

C’est pourtant l’un des axes pivots des « anti » éthanol que de souligne que l’on met en exploitation plus de surfaces agraires pour faire pousser les plantes dont on va extraire l’éthanol. Si on n’augmente pas ces surfaces, cela signifie que l’on prend sur l’alimentation humain ou animale.

Ceux que l’on appelle de façon impropre les « biofuel » ou « biocarburants » (ce sont des agro-carburants NDLA) font partis de différentes politiques nationales pour faire baisser les émissions de CO2 des carburants. Cela permet aussi d’alimenter d’autres filières en éthanol « renouvelable ». Car l’éthanol est un produit très utilisé dans beaucoup de domaines, outre les boissons alcoolisées et les carburants. Citons, entre autres, le médical avec un produit que l’on connait que trop bien depuis deux ans : le gel hydroalcoolique. Mais c’est un bon solvant et il est utilisé en industrie chimique comme un élément dans de nombreuses réactions.

Tout dépend de la façon dont on produit

Alors bon ou mauvais pour la planète cet éthanol agricole ? Eh bien, comme un peu partout, tout dépend du contexte. Si on utilise un champ déjà travaillé, l’éthanol aura un bon bilan CO2. En revanche, si on convertit de la forêt, une friche, etc. alors, comme le suggère l’étude du jour, le bilan CO2 n’est pas bon. L’ajout de pesticides et autre pour améliorer les rendements ajoute au mauvais bilan.

En France, on utilise comme déjà évoqué, la betterave sucrière, ou des céréales (deux filières). Là aussi, des pour et des contre s’affrontent avec soit des études, soit des « alarmes ». On peut citer le syndicat professionnel des levuriers CSFL qui accusent régulièrement la production d’éthanol à partir de betteraves de leur enlever une partie des substrats sucrés pour leur activité de production de levure.

Filière stratégique puisqu’elle permet de récupérer une partie d’indépendance énergétique, l’éthanol en France (comme ailleurs), n’a sans doute pas fini de devoir produire des études. En France, le superéthanol est « détaxé » en grande partie. En effet, la TICPE (taxe intérieure sur la consommation des produits énergétiques) n’est que de 11,83 € par hectolitre contre 68,29 € pour le SP95 et 66,29 pour le SP95-E10. A la pompe, cela se traduit par plus de 65 centimes d’économie par litre.

Cela explique en très grande partie l’explosion des ventes de kits de conversion au bioéthanol. Peu de constructeurs automobiles proposent des véhicules compatibles de série avec l’éthanol. Citons celui qui a l’offre la plus fournie : Ford.

Pour l’étude, c’est par ici.

Illustration modifiée par leblogauto.com

(48 commentaires)

  1. Les études précédentes n’ont jamais étudié le cycle complet ou elles étaient simplement financées… par les producteurs d’agro-carburant ?

  2. on résume:
    – diesel pas bon pour la santé ni pour la planète
    – E85 pas bon pour la planète
    – E95 pas bon pour la santé ni pour la planète
    – GPL, GNV, pas bon pour la planète ni pour nos relations géopolitiques
    – Nucléaire, pas bon pour les allemands
    – éoliennes, pas bon chez moi, mais pourquoi pas chez mon voisin?
    – batterie électrique pas bon pour la planète
    – PV pas bon du tout
    – H2 juste bon à pomper des subventions.

    on va rester chez nous, se remettre à l’équitation et au vélo.

    Pour le blog auto, restera les courses de caisse à savon et de rosalie

      1. Bah, c’est pour cela que tout est des compromis !
        @Jdg, pour les éoliennes, le moins gênant reste les éoliennes en mer… Sauf pour les pécheurs et l’armée.
        Il aura toujours des inconvénients.
        Il faut surtout un peu de tout pour limiter les dégâts dans chaque domaine.

      2. ça a longtemps marché pour le nucléaire, pas bon pour les germains mais bon venue de France. Demain pas bon le nucléaire Européen mais bon venue du continent Africain, Nous les prenons déjà pour la déchetterie Européenne!!

    1. H2, quand y’a marqué Kawasaki à côté, très très bon ! Le 4 cyl. 1000 cm3 à compresseur, j’ai testé, c’est pas du mou de veau ! ?

      1. @Brunozzi : c’est dépendant du pays où l’on fait la batterie en gros.

        Si on suppose que l’on a une batterie made in China ou dans un pays au mix énergétique fortement carboné, on compte entre 150 et 200 kg de CO2eq (équivalent CO2) par kWh produit.
        Ainsi, une batterie de 52 kWh représentera 7 800 à 10 400 kg de CO2eq à compenser. On considère que le reste de la voiture est équivalent thermique ou électrique (pas tout à fait vrai car on ne retranche pas le CO2 pour le moteur thermique, les fluides, etc.).

        Si on prend le mix électrique FR en base carbone, on est vers les 70 g/kWh. Un VE à 15 kWh/100 km émet donc du puit à la roue 10,5 g/km.
        Si on prend un diesel à 5 l/100 km, cela correspond à 132 g/km de CO2.

        On a donc à résoudre en pire cas 10400 + 10,5 X = 132 X >> X = 8 600 km. En moins de 10 000 km en pire cas, on a compensé la dette CO2 d’une batterie faite en Chine.
        Sachant qu’en prime, on use moins les freins (c’est un fait constaté), pas de fluide polluant, etc.

        Si on prend la Dacia Spring et ses 27,4 kWh, cela donne une dette CO2 de 4 110 à 5 480 kg.
        En reprenant notre équation mais en mettant un véhicule diesel à 4 l/100 km (soit 105 g/km de CO2) : 5480 + 10,5 X’ = 105 X’
        Soit X’ = 5 800 km en pire cas.

        Là, j’ai supposé que l’on trouvait un petit diesel…mais vous le savez, c’est rare désormais.
        Donc si on prend la Fiesta 1.1 75 ch essence, elle est officiellement à 121 g/km. X » vaut alors 5000 km.

        Dans tous ces calculs je n’ai pas pris en compte la seconde vie de la batterie, ni le recyclage des véhicules. En gros on considère que la seconde vie de la batterie compense le surcoût CO2 de son recyclage et que le recyclage des deux véhicules (hors batterie) revient au même.

        Maintenant, pour finir de répondre à peu près à la question, si la batterie est faite en France par exemple, le CO2eq par kWh produit plonge sous les 100 kg/kWh.
        Si le lithium était extrait de saumures chez nous, ce serait même plus proche des 80 kg/kWh.

        Prenons 100 g/kWh (merci le nucléaire).
        La dette d’une Megane E-Tech grande autonomie et ses 60 kWh revient à 4,8 tonnes de CO2eq.
        Si on suppose que l’on va dépasser les 12,8 kWh/100 km du WLTP à mettons 16 kWh/100 km, cela donne avec notre mix électrique 11,2 g de CO2/km.
        On a donc 4800 + 11,2 X »’ = 132 X »’ (je prends encore un équivalent diesel à 5 l/100 km) soit X »’ = 4 000 km.

        Ce sont évidemment des ordres de grandeurs pour la France et son électricité nucléaire+EnR intermittentes.

        1. « Ainsi, une batterie de 52 kWh représentera 7 800 à 10 400 kg de CO2eq à compenser »
          « Si on prend la Dacia Spring et ses 27,4 kWh, cela donne une dette CO2 de 4 110 à 5 480 kg. »
          Quand on sait que pour atteindre la neutralité carbone, il ne faut pas dépasser 860 kg CO2eq/an.personne dans le champ interpersonnel, émettre 4 t pour une bagnole juste apte aux trajets boulot-dodo, cela pose un sacré problème, alors plus de 10 t pour une avec une aptitude à peine supérieure.

          1. Ca c’est si vous voulez atteindre la neutralité carbone, sinon on s’en fiche 😉
            La neutralité carbone ne pourra jamais être atteinte avec notre mode de vie, même « acète ».

          2. Au moins cela a le mérite d’être clair, donc in fine la VE c’est juste pour se donner bonne conscience.

          3. @Christophe : non. Cela permet de baisser son empreinte CO2 si on est sur un VE léger et utilisé en toute conscience.

            La neutralité carbone avec nos modes de vie, c’est une source électrique « inépuisable » (factuellement et physiquement faux) qui permet de remplacer par de l’électricité tout ce que l’on a en fossile…
            C’est une illusion…même remplacer toute l’énergie que l’on consomme par de l’éolien par exemple, il en faudrait tellement que la pollution de la production, entretien, recyclage serait bien là.
            Bref neutralité carbone = changement total de paradigme et tant que l’on n’aura pas 50° en hiver dans le nord qui changera radicalement son mode de vie ?

          4. @?hibaut Emme
            C’est bien ce que je dis, c’est de la bonne conscience alors que l’on a conscience de la problématique et que l’on sait comment faire pour résoudre le problème.

  3. La problématique est mal posée.
    Il n’y a aucune étude de la trajectoire pour atteindre la neutralité carbone qui n’intègre pas une réduction drastique de l’usage de la voiture.
    Donc la problématique doit être étudiée dans ce cadre donc de voitures partagées utilisées uniquement quand il n’y a pas de moyen alternatif pertinent.
    Toutes les solutions y ont leur place :
    – carburants fossiles mais en quantité limitée en tant que déchets de l’industrie pétrolière pour produire par exemple les médicaments,
    – carburants renouvelables mais dans la limite des quantités produites soit à partir de déchets / surplus / coproduits et sans concurrence avec l’alimentation,
    – électrique à batterie pour les usages captifs (par exemple professionnel au kilométrage connu et toujours le même),
    etc.

    1. Ton commentaire est intéressant, mais le problème est bien là : il n’y a pas de moyen de transport alternatif. Le transport ferroviaire est trop cher et trop centralisé, les transports en car sont trop rares et/ou limités localement, sans parler des zones industrielles mal ou pas désservies par le bus.
      On nous demande d’arrêter de nous servir de nos bagnoles, et la seule alternative proposée, c’est d’en acheter une électrique. La gueule de l’alternative…

    2. Après tout, si le niveau des mers augmente, la quantité de carbone par les mers augmente (surface de captation supérieure).

      Laissez la terre trouver un équilibre et les populations qui voulaient avoir la mer à porter de main se déplacer de quelques centaines de mètres n’a jamais tué personne (ce n’est pas une nouveauté après tout : pour exemple la disparition d’une rue de Criel-sur-mer vers 1934 ou l’inéluctable déplacement du front de mer.

      Bref, soit on supprime quelques milliards d’individus, soit on s’adaptera au climat (de toute façon, le CO2 est déjà dans l’atmosphère, alors à moins d’aller le capter…).

      J’espère que personne ne croit sauver quoique ce soit en roulant en VE ? (qui ne produit pas 0 CO2 sur son cycle de vie hein ! Et pas même une réduction de 50% par rapport au thermique).

      Mais je conviens que c’est amusant en accélération et moins aromatique en ville.

    3. en fait le niveau monte mais la température de l’eau aussi. la saturation en CO2 diminue avec la température et avec l’acidité; malgré l’augmentation de pression partielle atmosphérique du CO2, l’océan va moins en capturer.

      donc l’équilibre vers lequel on se dirige c’est que en plus du CO2 que nous émettons, l’océan va relarguer lui aussi le CO2 dissous depuis des millions d’années.
      c’est bien expliqué ici. Nous on sera mort, mais quand même

      http://wikhydro.developpement-durable.gouv.fr/index.php/Changement_climatique_-_acidification_de_l%27oc%C3%A9an#:~:text=Le%20degr%C3%A9%20de%20saturation%20de%20l%E2%80%99eau%20de%20mer,de%20la%20salinit%C3%A9%2C%20est%20sensiblement%20constante%20dans%20l%E2%80%99oc%C3%A9an.

  4. Bio carburants éoliennes,a mettre dans le même sac!!!
    11 kg de co² pour produire 1litre d’éthanol avec des betteraves,10kg avec du mais grain.
    14kg de co² pour l’essence,16 kg pour le diesel.
    Il ne faut pas oublier la surconsommation des moteurs avec le E10
    Le seul interet est la production dans le pays et le travail que ça dégage,par contre écologiquement parlant ??

    1. En fait @djodjv, tous les CO2 ne se valent pas. Quand je prends un carburant d’origine fossile, le CO2 va mettre trèèèèèèèèès longtemps à être de nouveau dans cet état.
      Quand je prend un carburant issu d’algues, de plantes, de bois, le CO2 met de quelques mois à quelques années pour être de nouveau piégé.

      C’est d’ailleurs là-dessus que s’appuient les études sur les agrocarburants.
      Reste le CO2eq généré pour passer de la plante au carburant. Le reste c’est du « renouvelable ».

      Le pétrole est aussi renouvelable…sur des millions d’années.

      1. Bof… même ce qui pouvait passer pour le plus « renouvelable », les granulés de bois, c’est pas cela: Venant des USA (Caroline du Nord en particulier), le bilan n’est pas fameux non plus et dès le départ (processus industriel consommateur, vs bois buche). Et en prime la pénurie guette car les prix de l’énergie combinés a l’interdiction des chaudières fuel et même gaz (incompréhensible!) dans le neuf puis en renouvellement boostent les chaudières bois. Surtout que les USA s’y mettent aussi et vont de plus en plus garder la ressource (au moins on n’aura plus le fuel lourd des vraquiers dans le bilan)!

        Quelques bonnes révolutions devraient remettre le CO2 au rayon non polluant, dans un contexte ou la vie résulte quand même du carbone qu’elle fixe. Et mettre un point à ce foutoir de politiques débiles qui accélèrent les problèmes.

        Et on remettra les subventions sur l’isolation, pour commencer. Pas les éoliennes et autre solaire.

        1. LOL mes pellets viennent de la région où j’habite 🙂 j’ai même acheté la première année des granulés venant d’une exploitation à 30 km. Mais la qualité était malheureusement foireuse (bout de plastique dans un sac qui a bloqué la vis sans fin, pression pas assez forte donc pellets qui se délitent trop vite, etc.).

          C’est aussi à chacun de regarder ce qu’il achète hein.
          Le pellet à la base, c’est un vrai déchet, puisque fait de sciure de résineux.
          Le rendement de la chaudière c’est > 96% 🙂

          Le CO2 n’est pas un polluant…c’est pire, c’est un toxique.
          Je ne vous encourage pas du tout à tenter l’expérience de vous mettre dans une pièce avec du CO2 plus que de raison.

          « Et on remettra les subventions sur l’isolation » >> Ben….elles y sont toujours lol. Typiquement c’est entre 15 et 75 €/m2 pour une ITE (isolation thermique par extérieure) en fonction de votre RFR.

          1. 96%, en WTLP peut-être :o)

            Le CO2, la dose fait certes le poison… Mais dans l’air on est heureusement très très loin de la fosse à CO2 d’abattoir! Pour ce qui est du subventionnement isolation, c’est si tentant que j’avais déjà préféré il y a presque 6 ans (alors que c’était moins peanuts qu’aujourd’hui niveau subvention) refaire moi même l’isolation de mes combles perdus: La dépose de l’isolant en place (plus de la moitié du boulot et pas la plus agréable), ce qui remets déjà largement en jeu l’intérêt économique du subventionnement+TVA réduite, n’est en effet pas comprise!!! Et le pire, c’est que cela des conséquences sur la façon de faire: On ne me proposait que de l’isolant vrac en flocon balancé sur l’existant.
            Merci, au(cune chance de) revoir! Au moins j’avais encore pu alléger le remplacement fenêtres/velux/portes , ce qui ne serait plus possible.
            Puis la condition RFR qui envoie les subventions à ceux qui n’ont aucune marge pour réaliser des travaux, bel alibi.
            Et pendant ce temps, la subvention des brasseurs d’air à l’envers continue…

          2. @Thibaut, j’apprécie beaucoup vos articles, mais il faut quand même faire attention à ce qu’on raconte.

            1) Les granulés de bois étaient au départ fait avec des déchets de scierie. Aujourd’hui la demande dépasse très largement la production de déchets des scieries. On cultive donc des forêts d’arbres à croissance rapide pour cela.

            2) Non, le CO2 n’est pas un poison, c’est la nourriture des plantes. Si par malheur on arrivait à éliminer 100% du CO2 atmosphérique, toute vie végétale mourrait sans doute en quelques jours, et nous, nous serions tous morts de faim peu de temps après.

            3) Si le fait de respirer dans une pièce remplie de CO2 est mortel, c’est parce que les animaux que nous sommes ont besoin d’oxygène, pas parce que le CO2 serait toxique.

          3. @Alain : vous faites bien de le préciser. Et pour les pellets, je le précise aussi autant que faire ce peut.
            Je suis à la biomasse depuis bientôt 10 ans et j’ai vu la transformation du marché. Désormais, il n’est pas rare de trouver des pellets venant de perpette (Europe de l’Est, etc.).
            Ce qui est totalement contre ma logique. Je suis passé à la biomasse pour justement valoriser les déchets et je porte une attention particulière à la provenance des pellets et du bois.
            Si vous voulez tout savoir, les pellets que j’utilise viennent de moins de 200 km, de la région où j’habite, et sont issus de forêts gérées.

            Mais ce que vous dites est le fameux effet rebond, ou effet d’aubaine. On a la même chose avec les méthaniseurs qui à la base devaient être alimentés avec des déchets de culture (en fait il n’existe pas de déchet de culture c’est une vue de l’esprit…). Or, de plus en plus, on cultive des champs uniquement pour tout mettre au méthaniseur…effet pervers, de rebond, d’aubaine…très difficile à anticiper, compliqué à contrer.

            Concernant le CO2, c’est bien un poison. Ce n’est pas parce qu’il en faut pour les plantes que cela lui enlève son caractère toxique dans certaines conditions, mortel dans d’autres.
            Heureusement on aura d’autres effet bien avant d’avoir une atmosphère saturée en CO2 (on est à des doses tellement basse). Mais…il n’empêche.
            L’oxyde de dihydrogène est aussi mortel si on le respire….bon, c’est l’eau comme vous le savez 😉 mais c’est bien mortel dans certaines conditions.

            https://www.dictionnaire-academie.fr/article/A7P1846 >> « Toute substance qui, (…) est capable de détruire ou d’altérer les fonctions vitales ». 😉

            Mon propos est aussi de souligner des faits souvent passés sous silence ou pris avec du « ouais mais bon » ou le coup du « le bilan n’est pas fameux non plus » pour justifier de ne pas changer ses habitudes.

            Je ne suis pas un modèle de vertu, je pourrais prendre mon vélo pour faire les 2×20 km en rase campagne au lieu des 2×15 min en voiture par exemple.
            Mais je fais attention à la provenance de mon alimentation, choisissant à 90% des produits faits dans ma région. S’il n’y a pas, je m’en passe, et si cela doit forcément venir de loin, je m’en passe.
            Pour les pellets, c’est pareil. De la même manière que ma voiture a 285 000 km, fonctionne comme une horloge et me suffit alors que j’adooooorerais avoir par exemple une Megane 3 RS 265 ou un bidule à V8.
            Surtout je ne donne de leçon à personne, je partage les infos que j’ai et mon retour sur l’expérience que j’ai.

            D’ailleurs sur les granulés, les gens ne font pas gaffe aux chiffres…au début, tout le monde regardait le taux de cendre, l’humidité, le pouvoir calorifique…les « nouveaux entrants » dans le monde du pellet ne regardent pas, pensant que c’est tout la même chose…
            Quand on prend du résineux à croissance rapide, c’est typiquement un pellet de moins bonne qualité que l’on obtient.
            C’est comme tout…comme l’alimentation si on ne regarde pas la provenance. 😉

          4. Faire attention aux provenances, c’est bien. Mais le problème c’est que cela fonctionne tant que tout le monde ne s’y mets pas car actuellement cela ne suffirait pas. Puis sinon il y a également moyen d’être certain que le bois que l’on brûle ne vient pas de trop loin: Rester au bois bûche, qui ne traversent pas encore les océans au moins pour des qualités de bois dédiées au chauffage, direct forestier ou le nombre croissant d’élagueurs qui valorisent leurs coupes.
            Le rendement à la combustion sera peut-être 10% moins bon (et encore, en insert, car il existe des chaudières bois bûche à combustion dite inversée qui ont un rendement excellent), mais à considérer l’absence de processus industriel (séchage mécanique très coûteux en énergie en particulier) doit rattraper l’affaire au global.
            Et en prime, on peut rentabiliser sa Stihl et travailler ses bras par la même occasion. Aucune chance non plus de voir l’état surtaxer un jour, tout passerait instantanément au noir. Avec un processus industriel, c’est comme avec le raffinage: On est fait comme un rat.

          5. La bois buche c’est 70 à 73% en insert.
            En chaudière buche, on grimpe à des 80/85% en fonction de la chaudière (ventouse, etc.).
            Le mieux en bois bois, c’est la plaquette. Mais cela fait plus de boulot…sans compter que c’est du bois valorisable et non un déchet.
            Sinon il y a le pull, que je pratique aussi (18 à 19 max chez moi).

          6. @Alain, tout devient une pollution à un certain niveau de saturation.
            Le CO2 est une pollution au niveau planétaire… Et finit par devenir mortel par ses conséquences.
            Même l‘oxygène dans l’air peut devenir une sorte de pollution s’il en avait trop comme à l’époque de l’ère Carbonifère… Jusqu’à 35 %, favorisant les incendies.
            Si nos terres agricoles seraient saturées d’or… L’or serait une pollution, etc.
            De même, que vous dit « Si le fait de respirer dans une pièce remplie de CO2 est mortel » la même chose peut se dire pour oxygène !
            Demandez l’avis de la NASA avec l’accident de la mission Apollo 1.

  5. N’oublions pas l’argument d’indépendance énergétique qui est vitale pour un pays et qui milite pour l’E85 … à défaut de l’environnement.

  6. Si je comprends bien : l’éthanol c’est bien car moins de CO2 a la sortie du pot d’échappement. Mais si on prend le cycle complet de production cela est nettement moins vertueux.
    Oui mais enfin c’est le cas de toute production !
    On peut en dire de même des VE qui sont 0 pollution mais si on prend le cycle complet de fabrication des batteries et de l’électricité cela est bien moins idyllique.
    Bref ça nous aide pas beaucoup tout ça….

    1. @jdg
      « VE qui sont 0 pollution » sauf que c’est faux une VE n’est aucunement zéro pollution, à l’usage il y a bien des particules = polluant le plus tueur sans seuil d’innocuité.
      Et il y a des émissions de GES pour la fabriquer et produire l’électricité.

      1. Pour ces particules de déplaçoir électrique… Le pire est sans doute le métro! Après la fosse à CO2 pour l’abatage bovin, celle à particules (freins/pneus, sans doute plus nocifs qu’un résidu de combustion contre lequel l’humain s’est armé depuis l’âge du feu) du métro.

        1. @lym
          « Le pire est sans doute le métro » électrique, utilisant ses moteurs électriques et dont pas mal de ligne sont en roulage pneu sur chemin métallique.
          C’est bizarre mais cela me rappelle sévèrement quelquechose que l’on nous présente comme propre.

    2. SGL, pas d’accord, l’extraction et raffinage des métaux rares et terres rares est la pire des pollutions (et je ne parle pas de l’exploitation humaine) pire que l’exploitation pétrolière (qui est pas mal non plus) et le pire du pire c’est d’acheter une voiture fabriquer en chine. C’est bien de passer pour des consommateurs vertueux mais il serait mieux d’être citoyens vertueux.

      1. Absolument pas @ MOTÖRHEAD, les pétroles de Sable bitumineux et Schiste bitumineux sont pire que l’extraction des terres rares et en plus NON recyclable… Il faut tout prendre en considération, pas une partie !
        ACC voudrait faire des batteries à base de 95 % d’éléments recyclé !

    3. non pas moins de CO2 à l’échappement, mais du CO2 en cycle court: en gros il est capter par les plantes en année N et réémis en année N+1 par le pot. sur 1 an le bilan est pratiquement nul (sauf intrant de culture).
      le pétrole c’est du cycle long, c’est à dire des millions d’années: donc la concentration en CO2 atmosphérique augmente ce qui influe sur l’effet de serre et donc augmente la température de l’atm

  7. Si on donnait des amendes aux personnes obèses, ou qu’on leur applique un pass pondéral, on pourrait diminuer la surface de cultures.

  8. Bonjour à tous,
    Entièrement d’accord avec ce qui est écrit mais ne pourrait-on pas utiliser les « résidus » agricoles comme les tiges de tournesol et de maïs pour produire du bioéthanol ? De ce fait on recycle la partie impropre à la consommation tout en préservant la partie à vocation alimentaire…

  9. C’est stupide comme étude, s’il il base ses recherches de la production de l’e85 à sa combustion pour dire que ça pollue plus, j’aimerais bien connaître les mêmes chiffres concernant le sp95/98 et diesel…

    1. C’est justement dans l’etude dont le lien est en bas de l’article 😉
      Le principe étant d’étudier du puits à la roue et pas que la combustion.

      D’un côté il y a la création du champ, les semis, arrosage, récolte, production d’éthanol, du E85, combustion.

      De l’autre recherches de pétrole, forage, raffinage, creation du sp95, combustion.

      L’étude met surtout en exergue les pollutions cachées. Si on ne prend que la combustion, comme dit dans l’article, oui l’éthanol est un bon substitut pour continuer de vivre comme avant.
      Mais, il faut regarder tous les aspects.
      C’est un peu comme les « effets rebond ».

      Le plus simple c’est le covoiturage.
      Prenons deux collègues qui venaient en voiture. Par différents moyens on les amène à prendre les transports en commun.
      Vient une Présidente de Région qui décide de rémunérer de 2 € chaque trajet en covoiturage. L’idée est d’inciter des gens à arrêter d’être seuls dans leur voiture et de diminuer le trafic donc.
      Mais ces deux collègues voient là une aubaine de reprendre la voiture et oublier le TC toujours en grève (tiens c’est pas aujourd’hui ?) en panne, bondé, plein de frotteurs, etc.
      L’effet rebond c’est que cela rajoute finalement 1 voiture là où il n’y en avait plus.

      Blablacar par exemple a son bon côté : rassembler les gens dans une voiture au lieu d’avoir 2, 3 ou 4 voitures sur le même trajet.
      Mais, en proposant des prix bas, et en proposant au conducteur de baisser son coût de trajet, Blablacar c’est aussi un effet rebond : des trajets qui n’auraient pas eu lieu (trop chers, etc.) ont finalement lieu.

      Ici ce n’est pas à proprement parler un effet rebond mais une pollution cachée.
      Car aux USA, pour faire pousser le corn qui sert à l’éthanol, on prend de nouvelles surfaces agricoles, et ont dope les rendements à la chimie vu que ce n’est pas pour manger…

      Voilà une partie de ce qui est exposée dans l’étude.
      C’est évidemment différent en France puisque les surfaces de betteraves sont déjà exploitée. Mais, cela montre qu’il y a peu entre « bon pour le CO2 » et « pas bon pour le CO2 ».

      Ces effets rebonds ou pollution cachée il y en a plein.

  10. Et bien on a qu’à comparé des analyse de cycle de vie entre e85 et carburants fossil et électrique et voir le quel pollue le moin, cela m’étonnerais fort que l’e85 soit plus polluant qu’un autre !

    1. @Magik37 : moult fois fait le calcul ici. En gros, en France, rouler à l’électrique, même avec un machin de 2,5 tonnes AMG 53 4Matic+ (cf l’article d’hier), c’est :
      Allez vous avez le pied lourd, 30 kWh/100 km (le double d’une Zoe).

      30 kWh en France, c’est selon la base carbone 2,1 kg d’équivalent CO2 pour 100 km soit………tadaaa 21 g/km.
      21 g/km c’est équivalent à une consommation de 0,88 l/100 km d’essence 🙂 😛

      Donc, en France, vous pouvez avoir une batterie créée avec une énergie fortement carbonée…vous la compensez en quelques dizaines de milliers de km au pire du pire (moins de 10 000 la plupart du temps).
      Avec des batteries assemblées en Europe, voire en France, le VEB ne mettra que quelques centaines de km pour émettre moins de CO2eq qu’un thermique ou même un flexfuel 🙂

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