En préambule, on rappellera que le Contrôle Technique (CT) est obligatoire une fois passé les 4 ans d’un véhicule particulier (M1) ou utilitaire léger (N1), tous les deux ans, ou au moment d’une revente si le dernier CT date de plus de 6 mois. On rappellera aussi que le contrôle s’est « durci » avec plus de points contrôlés et une mise en conformité ultra rapide sous peine d’immobilisation. « Au 31 décembre 2021, les Contrôles Techniques portent sur 13 fonctions, comprenant 149 points de contrôle pouvant conduire à 652 défaillances dont 488 sont soumises à l’obligation de Contre-Visite dont 359 majeures et 129 critiques. »
Ceci posé, regardons un peu le bilan proposé par l’OTC (qui dépend de l’UTAC, Union Technique de l’Automobile, du motocycle et du Cycle, devenu UTAC-CERAM depuis 2013 suite au rachat en 2008 du Centre d’Essais et de Recherches Automobiles de Mortefontaine).
Des contrôles techniques en hausse sur fond de vieillissement du parc automobile
En 2021, pour l’ensemble des véhicules, 25 427 127 Contrôles Techniques ont été réalisés par l’un des 6 554 centres agréés en France. Les véhicules particuliers et utilitaires légers (VUL) représentent évidemment le gros des CT, étant aussi la majorité du parc automobile roulant. Ainsi, 21 millions de CT (21 002 705 exactement) d’automobiles M1 ou N1 ont été effectués. C’est une hausse de presque 3% du nombre de CT. Cela traduit un vieillissement du parc qui continue. 18,24 millions de CT pour des M1, et 2,55 millions de N1. A noter que les véhicules de collection (CT tous les 5 ans si certificat d’immatriculation « collection ») ont été au nombre de 35 807 à passer le CT.
Le nombre de véhicule qui se présentent au CT sans aucune des défaillances élémentaires de la nomenclature est de 10,71%, en légère hausse par rapport à 2020 (10,39%). Comme c’est le cas depuis des années, ce même taux chute à 6,71% pour les VUL. Un particulier fera en effet plus attention à son véhicule.
Venons-en aux contre-visites. Sur les 21 millions de CT, 4,18 millions (soit 19,90%) ont présenté une défaillance majeure (19,15%) ou critique (0,75%). Là encore, pour les VP, ce taux de CT non conforme donnant lieu à une contre-visite est de 19,47%. Alors que pour les VUL, le taux grimpe à 23,36%. Là encore, il semble qu’un VP sera à minima présenté en « meilleure forme » qu’un VUL.
Des contre-visites évitables facilement
Le pire, c’est que les contre-visites pourraient être facilement évitées dans bien des cas. 5,19% de ces contre-visites concernent l’état des pneus, trop usés, endommagés, inadaptés, etc. De même, environ 5% des contre-visites sont dues à un éclairage défectueux, chose qui se voit assez facilement là aussi et qui se « répare » en quelques minutes. A noter que ces pourcentages ne sont pas exclusifs car il peut y avoir plusieurs causes à la nécessité d’une contre-visite. Il y a évidemment les autres causes comme la pollution (opacité des fumées, etc.) ou des défaillances mécaniques (suspensions, freins, etc.).
Bien entendu, en fonction de l’âge, ces statistiques évoluent. Aussi sur les véhicules de 4 ans, 95,88% passent le contrôle technique haut la main pour les VP. Sur les VUL, on voit déjà une différence puisqu’ils ne sont que 88,95% à le passer sans défaillance majeure ou critique. Là encore, il semble que l’on se souci moins de l’entretien d’un VUL que d’un VP, même sur les 4 premières années.
Ensuite, le taux descend petit à petit à mesure que la voiture prend de l’âge. 92,61% pour un VP de plus de 4 ans, mais moins de 7 ans. Puis 87,53% pour un véhicule particulier entre 7 et 10 ans. Enfin, 73% seulement pour un véhicule de plus de 10 ans. A cet âge-là, le taux de défaillance critique dépasse les 1%. Là encore, les VUL ont des taux en-deçà des VP bien que la différence s’estompe au-delà de 10 ans (71,57% contre 73%).
La Bretagne en tête…du mauvais palmarès
D’ailleurs, le vieillissement du parc automobile continue. Cela se traduit dans les chiffres des contrôles techniques. Les véhicules de plus de 10 ans ultra-majoritaires (de 80 à plus de 90%) dans toutes les causes de contre-visite.
Et géographiquement, la répartition n’est pas équitable. Par exemple, l’Ille-et-Vilaine (35) n’affiche un taux de CT vierges que de 72,85% quand le Val-d’Oise (95) est à 89,08% ! La Bretagne est d’ailleurs un vilain petit canard. En effet, les Côtes-d’Armor sont à 74,44 %, le Finistère à 78,90 % et le Morbihan à 75,66 % de contrôles techniques sans contre-visite. La Bretagne au sens large et historique) l’emporte haut la main avec la Loire-Atlantique (44) à 74,16 % seulement.
Age du parc plus important ? Moins bon entretien ? Le « pire » département est Mayotte avec 67,40 % de CT vierges. Sauf que l’Ille-et-Vilaine gagne la palme des contre-visites pour défaillance critique avec 1,45 % !
il y a des centres plus ou moins sévères, mais ça semble s’améliorer du coté de l’échappement.
Mais j’y pense, après les faux pass sanitaires il n’y aurait pas quelques faux contrôle techniques ?
Des « vrais-faux » 🙂
Il y a encore des contrôleurs indélicats qui donnent des vignettes officielles et un CT avec qq remarques (faut pas trop éveillé les soupçons).
Mais c’est très marginal.
Il y a surtout (mais ici ce n’est pas estimé) des véhicules sans CT.
En gros, on connait la composition du parc automobile et donc le total de Contrôles Techniques qui devraient avoir lieu.
Il y a des « fuites » mais on peut aussi les expliquer par :
– véhicule à l’arrêt faute de réparation ou faute de conducteur (ne pas oublier que si le parc auto roulant est de 40 millions de véhicules, celui des certificats d’immatriculation est au-delà de 50 millions…).
– véhicule « pour pièces » par un particulier qui n’a pas encore envoyé le reste à la destruction
– véhicule sans CT mais qui roule (combien de contrôles ?)
https://www.leblogauto.com/2019/12/controle-technique-manque-t-vraiment-560-000-vehicules.html
« Aussi sur les véhicules de 4 ans, 95,88% passent le contrôle technique haut la main pour les VP. Sur les VUL, on voit déjà une différence puisqu’ils ne sont que 88,95% à le passer sans défaillance majeure ou critique. »
Déjà rien que là on se dit qu’il y a un problème. Ils font quoi avec leur voiture les gens qui n’arrivent pas à avoir un CT avec une voiture aussi récente???
Pneus et plaquettes…certains vont la fleur au fusil passer le CT 😉
En 4 ans, on a aussi des ampoules qui claquent.
4 ans c’est un an après la fin de la garantie de base, j’espérais que les gens amenaient leur voiture en entretien au moins le temps de la garantie, donc passaient au moins 3 fois dans un garage avant le premier CT, qui tombe à peut prêt au moment du 4e passage potentiel. Le problème viendrait des garages qui ne sont pas capable de dire à leur client que leurs pneus et plaquettes ne tiendront pas jusqu’au prochain entretien dans un an ou des clients qui n’ont pas confiance dans leur mécano parce que tout le monde sait que ce sont « tous des charlatans »? ^^
4 ans c’est moins de 60 000 km en moyenne (souvent bien moins) et donc 1 à 3 passages avec les intervalles d’entretien qui s’étiiiiirent.
Mais, il y a aussi pas mal de gens qui ne calent pas les entretiens avec les CT. Donc si on a fait la révision il y a 1 an, nombreux sont ceux qui ne vont même pas vouloir payer 80 balles pour un contrôle+passage du CT (chaque garage a une offre vérification avant passage du CT.
Mais une simple usure pneumatique, c’est visible…comme quoi pour de nombreuses personnes désormais, la voiture ne « parle » pas techniquement.
Avant, il fallait un peu de notions car les crevaisons étaient nombreuses, les broutilles aussi.
Maintenant, la plupart des gens ne savent même pas s’ils ont une roue de secours, une galette, un kit anticrevaison ni où cela se situe…
Quant à savoir changer une roue 😀 (quand ils s’aperçoivent qu’ils ont un pneu crevé d’ailleurs).
Pour les ampoules, qu’on ne sachent pas les changer (surtout avec les xenons, LED, etc.) ok…mais aller au CT avec un feu grillé c’est….jemenfoutisme puissance 10 😉
C’est du jemenfoutisme, c’est certain oui ^^
Concernant les intervalles, en général il y a un intervalle en km mais souvent un intervalle en temps aussi, mais il n’est peut-être pas respecté non plus.
@seb : c’est désormais souvent 20 ou 30 000 km entre révision ou 24 mois…
@Thibaut Emme, ça doit dépendre des constructeurs ou des modèles alors parce que j’ai une voiture qui doit faire son premier CT en mai et c’est tous les 15 000 km ou 12 mois.
Concernant l’éclairage, changer une ampoule sur certains modèles prend bien plus de temps que quelques minutes, tellement ça devient inaccessible ou trop compliqué à démonter ! D’ailleurs on voit de plus en plus de « borgnes » circuler…
@François : oui. Mais cela reste « quelques minutes » chez son mécano du coin (sauf certains modèles où il faut tomber le parechoc par exemple) qui le fera « gratos » si vous êtes client fidèle.
Surtout, c’est idiot d’amener un véhicule au CT avec des feux défectueux…
certains doivent confondre le CT avec une visite d’entretien standard avec juste le monsieur qui va dire ce qui ne va pas….
Borgne, ou avec un fort strabisme divergeant..
« Pour les ampoules, qu’on ne sachent pas les changer (surtout avec les xenons, LED, etc.) ok…mais aller au CT avec un feu grillé c’est….jemenfoutisme puissance 10 ? »
« ben non mssieur l’agent, c’matin y marchait mon cligno, comprends pas, y’a qq un qui ya touché »…
Bon, passer par un garage vous permettra d’éviter certaines contre visites. En gros tout ce qui n’est pas enregistré sur l’ordinateur.
Tout le monde le sait.
Où est la liste par modèle qu’on vérifie si les Japonais sont toujours en tête ?
Il N’y a plus de bilan des marches sur LBA? Dommage.