La fameuse « Course des Champions » était enfin de retour en réel, après une édition 2020 en mode eSport et une édition 2021 purement et simplement annulée en raison de la crise sanitaire. En 2022, la « Race of Champions » (ROC) s’est tenue en Suède. Le concept est resté le même : réunir des pilotes de toutes les catégories des sports mécaniques en les faisant s’affronter en duel à bord de véhicules identiques. Néanmoins, les conditions difficiles du circuit, fait de neige et de glace, pouvait forcément avantager les pilotes de rallye. N’oublions que, de toute façon, la ROC fut une compétition de rallye au départ, à la fin des années 80.
Les 5 véhicules utilisés étaient une Porsche 718 Cayman GT4 Clubsport (425 chevaux) une RX Supercar Lites , une Polaris Pro XP et deux véhicules électriques : le RX2e (électrique, 335 ch, 1290 kg) et le nouveau FC1-X (électrique, 1000 ch), un SUV super puissant qui va faire ses débuts cette année avec sa catégorie dans le rallycross.
Tours préliminaires
Une seule manche sert à départager les barragistes pour atteindre les 1/8 de finale. Deux pilotes devaient se qualifier dès le premier tour pour rejoindre les 14 pilotes déjà positionnés dans l’étape suivante.
Colton Herta a affronté son collègue d’IndyCar Helio Castroneves, le premier ayant pris le dessus avec plus de 2.5″ dans la voiture Polaris. Le quadruple vainqueur d’Indianapolis 500 et récent vainqueur des 24 heures de Daytona est donc sur la touche.
Mick Schumacher, qui a été très en verve dans la Coupe des Nations de samedi, est battu par la double champion de la série W Jamie Chadwick de près d’une seconde et demie pour passer à l’étape suivante.
Huitièmes de finale
Herta et Chadwick ont ouvert les hostilités en électrique Rx2e, une machine appréciée par beaucoup de pilotes. Herta a confortablement gagné, après que Chadwick ait commis une erreur en fin de parcours et se soit tanquée dans la neige.
Sur Polaris, Sebastian Vettel a ensuite eu raison d’Emma Kimilainen, la finlandaise qui avait remplacé au dernier moment Valtteri Bottas, retenu par des obligations avec Alfa Romeo.
Sur Porsche 718 Cayman, La légende de NASCAR, Jimmie Johnson, a dépassé Mika Hakkinen pour se qualifier pour les quarts de finale, alors que Tom Kristensen, sur RX2e, a tout juste eu raison de David Coulthard pour réserver sa place plus loin dans le tournoi.
Après la moitié des huitièmes de finale, c’était au tour des pilotes associés au rallye, plus habitués à la compétition dans des conditions serrées et sinueuses. Tout juste sorti de sa victoire en Coupe des Nations, Oliver Solberg a battu le champion en titre des champions Benito Guerra sur Polaris, tandis que son père Petter était battu par Loeb de moins d’une demi-seconde sur les RX2e.
Le champion FIA RX Johan Kristoffersson est passé au tour suivant après que Timmy Hansen ait traversé le mur de neige et terminé sur l’autre piste. Sur Porsche enfin, Mattias Ekstrom a été le dernier des pilotes à se qualifier pour les quarts de finale après avoir battu Auriol de près de six secondes. Le français avait de toute façon été pénalisé pour départ anticipé.
Quarts de finale
Les quarts de finale seraient disputés sur deux manches et lors de la première sortie, Vettel a dépassé Herta après que les deux aient remporté une victoire chacun – mais au décompte du temps au tour, Vettel a été déclaré vainqueur.
Deux victoires chacune ont également eu lieu lors du deuxième quart de finale qui comprenait Kristensen et Johnson, et c’est la légende du Mans Kristensen qui a gagné, se plaçant aux côtés de Vettel pour leur duel en demi-finale.
Comme au bon vieux temps, Petter Solberg et Sebastien Loeb se sont affrontés dans le troisième quart de finale, et alors que Loeb a remporté la première victoire sur Porsche, la deuxième manche disputée en Supercar Lites a été déclarée ex aequo car les deux pilotes ont franchi la ligne à l’exact en même temps. Cependant, Loeb a eu le dernier mot, ayant réalisé le meilleur temps au tour global des deux manches.
Lutte fratricide à domicile avec Kristoffersson et Ekström, sur les RX2e, qui offrent au public un duel serré, le premier s’imposant à la photo finish pour 0″010 ! À bord des Polaris pour se départager en seconde manche, Ekström s’impose de 0″4 et file donc dans le dernier carré, après une légère erreur de son rival.
Demi-finales
Les conditions météo ont empiré et la neige tombe drue. Vettel et Kristensen débutent avec les RX2e, mais le Danois est vite victime d’un problème technique. Le Polaris revient pour le second match : cette fois, pas de problème technique et surtout pas de problème pour Vettel, qui devance Kristensen de deux secondes pour aller en finale.
La deuxième demi-finale débute en Porsche pour Loeb et Ekström. Le Français, malgré une petite frayeur, gagne avec 1,2 seconde d’avance. Les Super Car Lites sont utilisées pour la seconde manche et le Suédois gagne cette fois de deux secondes. L’égalité implique une troisième manche : avec les RX2e, voit Loeb gagner de façon très solide et se trouve en finale face à Sebastian Vettel.
Finale
Loeb semblait bien parti pour devenir le Champion des Champions, remportant la victoire dans les deux premières manches sur Polaris puis Supercar Lites. La course de Vettel dans le troisième était décousue et il est apparu que Loeb avait une main sur le trophée.
Cependant, lors de la 3ème manche, la superstar du WRC a commis une rare erreur sur son tour qui l’a fait partir en tête-à-queue. Vettel a capitalisé et remporté une victoire sur les RX électriques, ainsi qu’une chance d’égaliser la finale à 2-2. Mais il n’a pas pu le faire, car lors de la manche suivante, encore sur Polaris, Loeb a franchi la ligne devant Vettel de 0.7 seconde pour assurer le titre.
« Cela faisait longtemps que je n’avais pas participé à la Race of Champions, donc je suis content de savoir qu’à 47 ans, j’ai encore le rythme », a plaisanté Loeb. « Cela s’ajoute à mon bon début de saison : deuxième du Rallye Dakar, premier à Monte Carlo, et maintenant une victoire ici au ROC. Ce n’était pas facile pour nous d’affronter tous les Suédois et Norvégiens car ils sont plus habitués à ces conditions. Je savais aussi que ce serait difficile de s’adapter entre la Porsche, le buggy et les voitures de rallycross, mais après avoir réussi contre Petter Solberg, j’ai gagné en confiance à chaque course. C’était une belle bagarre avec Seb en finale et j’avais de bonnes sensations, sauf quand j’ai complètement perdu le contrôle de la voiture dans la troisième manche. Nous y sommes maintenant, et c’est formidable d’égaler le record de Didier de quatre titres de Champion des Champions du ROC. »
Sebastien Vettel, le vainqueur du ROC 2015, a déclaré : « les conditions étaient difficiles là-bas et cela devenait de plus en plus glissant, ce qui, je suppose, est normal pour la neige et la glace. Je n’ai pas beaucoup d’expérience donc j’ai eu du mal à m’adapter. Dans mon travail quotidien, nous essayons d’éviter de nous mettre de côté, mais je sentais que je m’améliorais à chaque fois que je conduisais. C’est un bon signe, mais aussi un signe que j’ai encore beaucoup à apprendre.
Notre avis, par leblogauto.com
Après 2003, 2005 et 2008, Sebastien Loeb décroche un 4ème titre. Après la 2e place au Dakar et la victoire au Monte-Carlo, quel début de saison ! Et ce n’est peut-être pas fini. M-Sport pousse pour que l’Alsacien participe à d’autres manches WRC. En attendant, Sebastien Loeb se lance dans…les NFT ! Une collection va être proposée en rapport avec son premier titre mondial WRC de 2004.
Sébastien ou Sébastien voir Sébastien…
Un événement sportif très sympathique. De belles bagarres sans enjeux majeurs mais pas sans passion. Ce sont des compétiteurs affûtés et être devant l’adversaire fait partir de leur ADN. Beau début d’année pour Loeb qui assoit un peu plus sa légende
Sébastien n’arrête pas de rouler ! c’est de l’entrainement pour lui tout ça ! il garde le feeling . Top forme olympique
Gagner 19 ans après, gagner 4 fois et être le plus vieux vainqueur du ROC, ce sera difficile de faire mieux. Loeb a une faculté d’adaptation et d’anticipation que n’ont pas les autres. Il a le pilotage le plus coulé qui soit sur route. Niveau Hamilton et Verstappen sur circuit. Un exemple pour le pilotage qui ridiculise les adeptes du drift.