Mais ses avantages environnementaux sont de plus en plus contestés, tant et si « bien » qu’il convient désormais de parler plutôt d’agroéthanol plus que de bioéthanol. Le coté bio laissant parfois à désirer. La question de son avenir reste également en suspens.
Les ventes d’ agroéthanol en hausse de 33 % entre 2021/2020
Les ventes d’agroéthanol ont progressé de 33% l’an dernier par rapport à 2020, année durant laquelle des mesures de confinement ont toutefois limité les déplacements. A comparer à la hausse de 21 % observée pour l’essence.
Avec 468 000 mètres cubes consommés en 2021, l’E85 représente désormais 4% des ventes de carburants routiers, a indiqué la Collective du bioéthanol, mardi, lors d’une conférence de presse.
Les promoteurs de l’E85 – agro-industriels et pétroliers – le présentent comme « un moyen d’accompagner les Français dans la transition » et un levier d' »indépendance énergétique » pour l’Hexagone.
Produit à partir de blé, maïs, betterave ou de résidus de sucres et d’amidon, l’E85 représente un débouché important pour l’agriculture intensive.
L’agroéthanol : un carburant beaucoup moins cher car beaucoup moins taxé
Principal avantage de l’E85 et non des moindres : il est très faiblement taxé, à 0,75 euros le litre en moyenne, il reste deux fois moins cher que l’essence à la pompe (malgré une augmentation ces derniers mois) et à l’usage (en dépit d’une consommation supérieure de 25%).
A tel point que certains automobilistes l’utilisent à la place de l’essence, au risque d’endommager leur moteur.
L’agroéthanol moins polluant … à l’usage
Grâce à l’ajout d’un boîtier sur un moteur essence, l’agroéthanol réduit de 30 à 50% les émissions de CO2 par rapport aux carburants traditionnels.
Autre avantage : un moteur adapté à l’E85 permet aux particuliers d’éviter le malus écologique, tandis que les professionnels profitent d’un abattement sur leurs taxes.
La filière milite également pour que tous les véhicules équipés bénéficient de la vignette Crit’Air 1, qui garantit l’accès à de nombreux centre-villes.
Retour en force de l’agroéthanol
Une première vague de bioéthanol était apparue en France à partir de 2008, mais la crise économique de 2009 et la chute des prix à la pompe l’avait rendu moins compétitif.
Mais depuis quelques années, l’agrocarburant est de retour et les spécialistes estiment que la consommation d’E85 devrait encore progresser de 20% minimum en 2022.
Les stations-service se sont largement équipées, avec notamment un fort engagement de TotalEnergies et d’Intermarché. Désormais, 30% des stations-service françaises proposent de l’E85.
Face à l’envolée des prix à la pompe fin 2021, de nombreux automobilistes se sont équipés de boîtiers, et ce d’autant plus que certains régions financent l’opération.
Au total, 30 000 automobilistes ont installé un boîtier de conversion sur leur véhicule l’an dernier, soit deux fois plus qu’en 2020, selon la Collective.
La plupart des constructeurs automobiles peinent quant à eux à franchir le pas, sauf Ford et Jaguar-Land Rover qui ont vendu près de 6 000 véhicules neufs adaptés en 2021.
Un bilan environnemental contesté
Toutefois, alors que les consommateurs européens se convertissent peu à peu aux voitures électriques et hybrides, le bilan environnemental de l’E85 s’avère de plus en plus contesté.
La production d’éthanol renforce en effet les effets néfastes de l’agriculture industrielle sur les sols, l’eau et l’air. Elle induit en effet une production intensive du maïs ou des betteraves impliquant le recours à des engrais chimiques et des pesticides de synthèse comme les néonicotinoïdes, s’alarment ainsi des associations environnementales.
Selon la Cour des comptes, les biocarburants dits « conventionnels » (produits à partir de biomasse destinée à la consommation alimentaire, avec laquelle ils entrent en concurrence) affichent un bilan environnemental mitigé. Leur production plafonne depuis une dizaine d’années et les importations se renforcent, notait par ailleurs la Cour dans un rapport fin 2021.
Il conviendrait d’utiliser des produits pouvant constituer des biocarburants de deuxième, voire de troisième génération (paille, résidus de bois, algues, etc.), mais les incitations à leur développement restent insuffisantes.
Moins de surfaces disponibles pour les productions alimentaires
Le syndicat national des producteurs d’alcool agricole indique pour sa part que la production d’éthanol occupe des surfaces cultivables à la place de cultures destinées à l’alimentation. 0,6% de la surface agricole utile est déjà mobilisée en France à cet effet.
Un avenir incertain
La France demeure un des rares pays de l’Union européenne – avec la Suède – à défendre l’agroéthanol. L’association écologiste Canopée, qui a publié un rapport fourni fin 2021 sur « l’impasse des biocarburants » prévient d’ores et déjà que « l’échafaudage fiscal » qui le rend attractif pourrait s’écrouler. Comprenez : le gouvernement pourrait être tenté d’augmenter les taxes sur le produit alors que l’élection présidentielle approchant, certains plaident en faveur d’une baisse de la TVA sur essence et gasoil. Une hausse de la taxation sur l’agrocarburant pourrait permettre de financer une baisse de la fiscalité sur les autres carburants.
Autre fin majeur : alors que l’Union européenne limite à 7% la part de biocarburants issus de cultures alimentaires dans l’énergie des transports, la France atteignait déjà 6,8% en 2019.
Sources : AFP, Collective du bioéthanol
A lire également :
. Biocarburants : stratégie à revoir,pour la Cour des comptes
Pour information le rapport de Canopée est là : https://www.canopee-asso.org/wp-content/uploads/2021/10/Canopee_RAPPORT_BIOCARBURANTS-impasse.pdf
Quand on voit que leur rapport utilise des données émanant de T&E, lobbyistes de la bagnole électrique, cela fait rire jaune. Organisme qui biaise systématiquement ses analyses en se focalisant sur les émissions à l’échappement et en oubliant systématique les émissions de particules d’abrasion.
Donc quand on nous dit dans ce rapport qu’il y a des biais, comme on est en face de spécialistes des biais, cela laisse songeur.
Il manque une analyse essentielle dans leur rapport la trajectoire pour atteindre la neutralité carbone et les seuils OMS sur la pollution. Ils feraient cette analyse, ils se rendraient compte qu’il faut réduire drastiquement la circulation automobile ainsi que le nombre en circulation. Donc toutes leurs comparaisons à partir des données actuelles sont biaisées.
Par contre ils reconnaissant eux-mêmes qu’il est possible de produire de l’éthanol avec des déchets, ils seraient bien inspirés de quantifier cette production annuelle et d’indiquer combien cela permet de faire circuler de voitures par an.
Au moins cela ferait avancer le débat et rappellerait qu’il va falloir changer de mode de vie si on veut sauver l’humanité.
produire de l’éthanol avec les déchets, c’est possible, mais c’est peanut comme quantité…
Pourtant une partie de l’éthanol produit en France à partir de la betterave l’est avec des déchets de la production du sucre.
Raisinor en Gironde produit de l’éthanol avec les déchets viticoles et les effluents viticoles.
Il existe aussi des CIVE qui peuvent être du maïs qui permet de faire de l’éthanol.
ce n’est pas du déchet de sucre de betterave
ce n’est pas quelque chose dont on n’aurait aucune utilité, aucune utilisation, dont on jetterait à la décharge…
c’est utilisé pour aliment bétail
https://www.semencemag.fr/valoriser-coproduits-alimentation-animale.html
c’est juste qu’avec les subventions, il devenait plus rentable de gratter un max la pulpe de betterave pour faire de l’alcool que de le donner à manger au bétail
et pour le bétail, ça ira bouffer du soja, ou autres trucs à cultiver…
bref, non, faut pas compter sur les déchets pour produire massivement du agricarburant
Du soja brésilien cultivé sur brulis de la forêt équatoriale…
L’alcool de déchet cela n’est pas vraiment.
Même les Japonais qui regardent l’alcool à base de paille et balles de riz savent que ce n’est pas un déchet.
La paille et la balle de riz sont réutilisées pour de l’isolation (elles sont quasiment imputrescibles), ou pour en récupérer la silice.
Sinon les rizières l’utilisent dans des centrales thermiques, ou on les utilisent (ou leur cendres) en cimenterie.
Bref, comme la pupe de betterave, ce n’est pas un déchet.
Il y a peu de chose en fait qui sont des déchets à proprement parlé dans l’industrie.
Même les pépins de framboise….un agriculteur les transforme en pellets 🙂
Moins énergétiques que les pellets de sciure de résineux, c’est aussi moins cher.
Sur la pupe de betterave, de mémoire c’est 6% de la production qui sert à faire de l’éthanol.
Production largement insuffisante par rapport à notre utilisation de l’éthanol (on ne fait pas qu’un carburant avec).
Des exemples.
Déchets de bois en scierie.
La sciure sert à fabriquer des panneaux de particules, des meubles. Si on en utilise pour faire du agricarburant, alors il faudra faire ces meubles en plastique, ou en bois massif, donc davantage de surface consacrée aux forêts, etc…
La sciure sert aussi à fabriquer des granules de chauffage. Si on en fait du agricarburant avec, alors il faudra produire ces granules avec autres choses, comme la paille. Ou sinon, ces gens iront se chauffer avec du fuel, gaz, ou élect….
Résidus forestiers
On coupe l’arbre, et ramasse tout, tronc, branches…..
Le gros tronc pour faire du bois massif
La sciure pour les granules et meubles
On broie les branches pour faire du carburant, permettant de ne pas toucher aux sciures
Ça marche…..sauf que la forêt va s’épuiser. Un arbre, en se décomposant, va restituer ses nutriments au sol. En prenant le tronc, on prend déjà une petite partie des nutriments qui ne seront plus restitués au sol. Si on ramasse tout, alors la génération d’arbres suivante aura moins de nutriments disponibles dans le sol pour leur croissance. Il faudrait compter sur les oiseaux et animaux qui iront manger ailleurs, et devenir déféquer dans cette foret pour compenser les nutriments des arbres coupés et tout emportés. A moins qu’on utilise des engrais chimiques pour soutenir la croissance des arbres de cette forêt!!!
La paille.
Elle sert à alimenter du bétail aussi. Ce n’est pas très nutritif, mais c’est mieux que rien, lorsque l’herbe se fait rare. Et puis, ça sert à combler l’estomac lorsque les animaux sont nourris avec des aliments concentrés (plus concentrés que l’herbe), c’est à dire soja, maïs, etc…
Utiliser la paille pour faire du carburant est possible. Mais il faudra trouver autre chose pour ces agriculteurs, comme davantage de surface aux prairies, etc…
Le SEUL usage double de la paille sans impacter l’un des utilisateurs, c’est lorsque ça sert de litière. Ensuite, on peut parfaitement faire du méthane avec.
Etc….
Bref, il y a très peu de déchets dont on peut s’en servir, valoriser en produisant du carburant avec.
@wizz
« Bref, il y a très peu de déchets dont on peut s’en servir, valoriser en produisant du carburant avec. »
1/ même si il y en a peu, tu dis toi-même qu’il y en a.
2/ combien y en a-t-il ? Combien de litre d’éthanol par an avec ces déchets ? Combien de voitures en location du segment A peut-on alimenter pour faire 12 000 km/an.
C’est bien l’objet de mon propos.
Tu biaises l’analyse comme Canopée ou T&E et c’est bien mon propos.
Au passage tu n’oublieras pas d’intégrer qu’il va falloir réduire la consommation de viandes et plus particulièrement celle de viande rouge.
Même question concernant le B100 produit à partir d’huiles usagées et de graisses animales (déchets d’abattoirs ou d’écarrissage).
oui Christophe
Des déchets, il y en a. Déchets agricoles, ménagers, forestiers…. Mais des utilisateurs, des besoins, il y en a aussi
Une agriculture sans machine ni engrais, son rendement redeviendra celui au moyen âge. Il faudrait 2/3 de la population française dans l’agriculture, alors qu’ils ne sont que 2-3% de nos jours. On sera des millions de Français à arracher les patates, pour un salaire de misère….alors que ça coutera une fortune pour les clients. Donc les déchets agricoles, c’est à réserver aux usages de la ferme (tracteurs…), à l’infrastructure reliant ces fermes au reste de la société (camions)
Oui, on s’écroule sous des déchets ménagers. Mais après un tri sélectif poussé, que reste il dans nos ordures qui pourraient devenir du carburant (grosso modo, qui contient de l’énergie, ou encore qui peut se bruler). De cette énergie transformée en carburant, gazeux ou liquide, il faudra en réserver pour ces camions ordures, puis les bus pour le transport collectif dont tu nous le rappelles sans cesse. Des TC dans les villes. Des TC reliant la banlieue à la ville. Des TC reliant une ville à une autre (genre pour notre Polaris). Des TC pour relier les villages entre eux. Des TC pour relier les villages à la ville. Etc….
Bref, tous ces usages ci-dessus ont une priorité largement au-dessus de celles des micro voitures thermiques en location ou auto-partage.
Je demande une quantification pas une litanie.
Wizz, tu es un citadin… La paille ne sert pas à alimenter le bétail, mais pour la litière. C’est le foin qui sert à l’alimentation (paille: mais, foin : herbages)
@Nithael70 : en fait la paille est aussi un aliment. Pauvre en sucre, en azote, etc. mais cela aide les bovins dans la rumination.
On ajoute même pour les génisses de la mélasse (du sucre quoi).
Thibault, la mélasse est principalement ajoutée dans l’alimentation bétail pour sa richesse en sels minéraux et organiques, en acide aminées et aussi en bétaïne qui évitent de surcharger les animaux en antibiotiques et autres facteurs de croissances. Le sucre est aussi présent (50% environ) maisn’apporte pas grand chose dans la ration.
Le sucre rend plus appétant la paille 😉 les vaches étant, comme presque tous les mamifères, droguées au sucre.
il me semble que l’excès de sucre (en remplacement d’amidon) acidifie le rumen et réduit la prise de poids des ruminants, d’où une limitation des quantités de sucres « rapides » à donner aux animaux.
Mais c’est sûr que tous les animaux adorent le sucre !
@Wizz
la paille ne sert pas d’aliment pour le bétail
mais uniquement de litière => le bon vieux tas de fumier dans la cour de la ferme
C’est le foin qui est utilisé pour nourrir le bétail
paille => tiges des plantes, majoritairement céréales (mais pas que céréales :paille de lin, paille de chanvre, paille de lavande …) donc immangeable pour un ruminent
foin => herbe, souvent plantée et cultivée, coupée, séchée, puis mise en ballots pour être consommée (historiquement) l’hiver.
Compte tenu de la surface cultivée en céréales en France, une partie de nos stocks de paille partent à l’étranger pour des fermes, majoritairement très grandes, et plutôt à l’Est ou au Nord.
« Compte tenu de la surface cultivée en céréales en France, une partie de nos stocks de paille partent à l’étranger » >> C’est aussi parce qu’ils l’achètent « cher » 😉
Sinon la paille est aussi un aliment (pauvre certes).
On l’utilise comme litière même si on a mieux depuis (mais comme c’est un sous produit des cultures…).
emmanuel
quelle est la production française de blé? et à comparer avec celle de chanvre, de lin, de lavande, de géranium, de….
bref, oui, il n’y a pas que la paille de blé. Mais les autres que tu as citées, c’est insignifiant en comparaison… A un moment donné, pour simplifier le débat, il faut quantifier et traiter les premiers ordres de grandeur
par exemple, on rase la foret amazonienne pour faire pleine de choses, planter pleines de choses. Je suis même sûr que certains y ont planté du cannabis. Mais en état actuel des choses, ne mettons pas sur le compte du cannabis comme cause de déforestation amazonienne…. Pour sauver cette foret, commençons d’abord à viser le soja….
@wizz
Le rapport cité parle de 5 % issus de résidus viniques de 9 % de égouts pauvres de second jet.
Sans parler de l’autorisation au printemps de 2020 de transformer en alcool le vin et le cidre encore en cuve et ne pouvant pas être mis en bouteille, la production de l’année d’avant n’ayant pas été vendue.
Il y a aussi les surplus agricoles certaines années.
Mon propos est de dire que comme il va falloir réduire drastiquement la circulation automobile pour réduire la pollution et les émissions de GES, l’éthanol représente une solution pour faire circuler un certain nombre de voitures partagées. Comme le B100 produit à partir d’huiles végétales usagées et de graisses animales est une solution pour faire circuler un certain nombre de voitures partagées.
Malheureusement des écolos autoproclamés se gardent bien d’indiquer la trajectoire à suivre et préfèrent fustiger la solution agrocarburants pour imposer leur solution qui ne résoud rien (T&E en premier lieu).
alors, moi président, je dis qu’on va produire 10 milliards de tonnes de fraises
et si on n’en mange pas tout, alors on aura 9.99 milliards de tonnes de déchet, que l’on fera du carburant avec. Et on aura la conscience tranquille en roulant, puisque c’était des déchets…..
bref, quand on dit « déchet surplus agricole », ça me gratte la tête (et autre chose….)
Vous Président, on va planter des tas de champs de maïs pour…non pas nourrir les bêtes (c’est déjà stupide mais bon), mais pour fournir les méthaniseurs….ca rapporte plus.
Et on continuera d’importer massivement du soja brésilien….
@wizz et Thibaut Emme
Moi président j’interdirai l’achat de voitures par les particuliers (neuves ou d’occasion).
Moi président je développerai les TC dont les trains (en remettant en service toutes les voies ferrées).
Moi président je développerai des systèmes de partage de véhicules.
Moi président je créerai des pistes cyclables avec un espace pour piétons à côté entre les différents villages et les différentes gares.
Moi président j’imposerai aux communes de créer des pistes cyclables et des trottoirs desservant les établissement scolaires, les zones d’activités, les gares et les pôles d’échange des TC depuis les centres des villages et des villes (hameaux et quartiers compris).
Moi président j’interdirai la construction de nouveaux centres commerciaux.
Etc.
Ce n’est pas un président que tu nous proposes, mais un grand timonier, un tsar, un big brother qui va réglementer nos moindres détails de la vie. Youpi!
Quelque soit la génération du système de production d’alcool, le seul moyen pour que cela soit rentable c’est au travers de production dédiée, soit de betterave, de blé, de maïs ou de canne à sucre. Des projets avec du miscanthus, du sorgho sucrier, mais tjs avec une prod industrielle.
La 2g pourrait utiliser les déchets de production mais le coût de la collecte des déchets et la faible densité énergétique rend le process non économique si ce n’est pas issu d’une culture industrielle. Et donc il faut oublier le côté écolo, car point de monoculture sans engrais et phytosanitaire.
Bref, faut pas cracher dans la soupe car cela permet de réduire un peu les émissions de GES, mais ce sera toujours en concurrence avec la surface cultivable alimentaire
On ose nous parler de rentabilité quand dans le même temps on subventionne des solutions qui
1/ ne permettront pas d’atteindre la neutralité carbone
2/ ne permettront pas de réduire la pollution dans les villes à ios-usage,
3/ ne sont pas transparentes en terme d’environnement.
en effet, le bioéthanol (qui produit 1 mole de CO2 par mole d’éthanol au cours de la fermentation donc au mieux un rendement carbone de 2/3) ou le biodiesel ( lui c’est la formation de glycérine lors de la transestérification qui fait perdre 10% de la masse d’huile) coche ces 3 points.
il faut en plus ajouter déforestation massive pour la canne à sucre et les palmiers à huile, utilisation des ressources en eau et pollution effroyables des terres agricoles (les vinasses de distillation qui sont renvoyées aux champs acidifient les sols, ce qui entraine la lixiviation des terres et les rend stériles).
Le E85 mériterait d’être taxé comme le E10 parce que polluant quasiment autant, dans la réalité des faits, ces derniers étant hélas continuellement travestis par les lobbys agricoles essentiellement français, pour les besoins de la cause.
ah bon d ou sortez vous vos donnees? de T&E le lobbying anti vt?
Clairement avec de l ethanol c est moins de co, particules et nox…
Et moins de CO2 aussi, T&E l’a lui-même montré (éthanol produit directement avec des plantes mais aussi carburants produits avec des déchets).
Intéressant cet article qui nous renseigne sur le bioéthanol.
J’ai en mémoire une discussion récente ici même sur ce sujet.
Il serait utile de mettre sur la table les vraies mesures de la pollution, toute la pollution et de décider ensuite de la direction à prendre.
Il serait intéressant de voir bilan complet « puits à la roue », le rendement énergétique de ce carburant.
J’ai en mémoire que la croissance de la plante (betterave, maïs) ou céréales piégeait davantage de CO2 que lors de la combustion. Contrairement au biodiesel qui était une arnaque de bout en bout, l’E85 avait beaucoup plus d’avantages. A vérifier…
@Nico
En quoi le B100 produit avec des huiles usagées et des graisses animales est une arnaque ?
@Christophe : dans le biodiesel, c’est surtout de l’huile de palme produite en Indonésie à coup de déforestation (une fois que c’est fait, on labélise des plantations comme « durables ») et donc importée qui fait le gros du volume.
@Nico
une ACV complète de l’éthanol carburant a déjà été réalisée (par l’Adème ?) mais il y a plus de 10 ans.
J’ai le souvenir d’un résultat pas spécialement glorieux
Depuis, il parait, que la manière de fabriquer est « mieux »
@Thybaut a peut être un vieux rapport dans ses tiroirs ?
@Emmanuel
La base carbone donne 1,68 kg CO2e par litre d’E85 contre 2,8 pour le SP en ACV, même en comptant 25 % de conso. en plus cela donne quand même une réduction de 25 % en AVC carburant.
Au dela de l’ACV, il y a un autre problème :
– Le rendement à l’hectare : on produit env 100 hl d’éthanol par ha
– Pour 100 millions d’hl, il faut 1 million de km2, soit 2 fois la surface de la métropole.
@manu928
De toute façon continuer à utiliser les voitures comme on les utilise est incompatible avec la neutralité carbone et l’atteinte des seuils OMS sur la pollution. Il va falloir diviser le parc par au moins 5.
Mais se partager les voitures cela veut aussi dire rouler moins, in fine le nombre de km est divisé par plus de 10.
Au demeurant j’attends toujours que la démocratie et aussi notre système économique prouvent qu’il peut permettre d’atteindre la neutralité carbone.
Nous avons deja debattu de ce très intéressant sujet : il me parait clair qu’un régime démocratique a l’occidentale et totalement incapable de parvenir a la neutralité carbone, tant les sacrifices collectifs et les privations de libertés qu’elles nécessitent sont colossaux (il suffit de voir la litanie d’interdiction que cela supposerait : interdiction des déplacements individuels motorisés, de l’habitat individuel confortable, de l’alimentation carnee, rationnement strict de tout un tas de produits, mise en place d’un flicage généralisé des individus etc). Une société qui mettrait l’intégralité de ces principes en oeuvre ferait passer la Chine pour un havre de liberté et de démocratie. Je pense d’ailleurs que les ‘vrais’ écologistes’ – la frange radicale la plus a gauche – en sont conscients, raison pour laquelle ils n’hesitent plus trop a exposer leur caractère cassant, dur, autoritaire, peu emphatique, peu soucieux du peuple et des principes de la Republique. La neutralité carbone se fera dans la repression policière et l’autocratie, ou ne se fera pas (ce qui amènera d’autres catastrophes).
Oui je sais mais tout le biodiesel n’est pas une arnaque.
Du B100, combien est-t-il possible d’en produire par an ? Combien de voitures en location du segment A peut-on alimenter pour faire 12 000 km/an.
Comme il va falloir réduire drastiquement la circulation automobile pour réduire la pollution et les émissions de GES, le biodisel B100 produit à partir d’huiles végétales usagées et de graisses animales est une solution pour faire circuler un certain nombre de voitures partagées.
Malheureusement des écolos autoproclamés se gardent bien d’indiquer la trajectoire à suivre et préfèrent fustiger la solution agrocarburants pour imposer leur solution qui ne résoud rien (T&E en premier lieu).
Techniquement, on sait faire des moteurs qui fonctionnent à l’huile usagée.
Pour cela, tout le monde sera obligé d’aller manger matin, midi et soir chez McDo.
oui! Le bien connu petit train de la forêt de St-Trojan roulait (ou roule encore?) avec de l’huile de friture usagée
les touristes partaient à la plage à travers la forêt de pin et les dunes accompagnés d’une bonne odeur de frites, parfois d’éperlans frits…
quand on voit la fumée noire du petit diesel qui tire le train, on se dit que ces feignasses auraient pu y aller en vélo!
@Amazon
On remarquera que tu ne contredis pas que la solution subventionnée coche les 3 points signalés.
Le CO2 relâché pendant la fabrication c’est du CO2 biogénique pas du CO2 fossile, tout comme celui relâché pendant la combustion.
La pollution par abrasion nécessite de réduire drastiquement la circulation automobile dans les villes, ce qui invalide l’électrique à batterie.
Donc désolé mais la solution carburants produits avec des déchets est beaucoup plus efficace que la solution VE que tu défends.
mmh… je ne suis pas franchement d’accord car ton bilan CO2 ne prends en compte qu’une diminution de l’énergie consommée avec les contraintes qui y sont liées.
Si la question est la réduction du CO2 atmosphérique, seule une production décarbonée comme le nucléaire, l’hydraulique peut permettre de conserver une accessibilité correcte à l’énergie.
Pour les productions d’énergie basée sur le cycle biologique du carbone (et donc principalement la photosynthèse), il faut prendre en compte le cycle du carbone, la durée d’immobilisation sous forme solide.
Lorsque l’on transforme toute matière végétale en énergie, il y a libération du CO2 que les plantes avaient séquestré: (c’est bien notre problème actuel, on a libéré 2 millions d’années de séquestration cumulées en 200 ans)
Donc niveau bilan CO2, en utilisant uniquement le CO2 que peut immobiliser la planète, il n’y a pas d’amélioration de la situation actuelle et on réduit notre quantité d’énergie disponible de 80%.
Si par contre le CO2 séquestrée par production végétale reste sous forme solide, alors il va y avoir un impact positif sur le climat.
En favorisant la production d’électricité nucléaire et hydraulique et en utilisant la production végétale par exemple en matériau de construction à la place du béton ou du plastique, alors on pourra bénéficier en même temps d’une énergie fortement décarbonée et d’une immobilisation du CO2 pendant la durée de vie du bâtiment, soit 50 ans pour les structures 100% bois.
Et bien sûr je te rejoins sur le fait que toute énergie non dépensée est la meilleure des solutions. Donc quand je roule en électrique avec une conso de 17 KWh/100 km, soit l’équivalent de 2 l/100 de super, et bien j’ai l’impression de faire du bien à mon prochain.
La meilleure thermique aujourd’hui (hybride toyota) est à 5l/100 en moyenne.
Pour le reste des dépenses d’énergies (en quantité d’énergie pas en €) on connait les moyens de les réduire mais ca va couter plus d’€ que le prix de l’énergie actuel
« en utilisant la production végétale par exemple en matériau de construction » la transformation du bois en matériaux de construction ou d’ameublement fait au moins 50 % de déchets de bois.
Si on utilise ces déchets de bois pour obtenir de la chaleur (granulés ou plaquettes par exemple), c’est tout bénéfice.
Il y a aussi les feuilles qui peuvent permettre d’obtenir du biogaz.
Par contre utiliser de l’électricité bas carbone pour alimenter des trains, des métro, des tramway et des petits véhicules pour l’intermodalité fait sens. C’est plus la seule solution pour réduire drastiquement la conso. énergétique.
Faisons la grande majorité de nos bâtiment en bois, nos plastiques à partir de renouvelable et utilisons les déchets pour faire notre unique carburant:
Et bien dans ce cas on peut s’attendre à réduire notre confort de vie drastiquement, plus de production industrielle, le carburant sera rationné et il n’y en aura plus pour l’usager moyen que nous sommes tous.
Avant la révolution industrielle, on vivait à l’équilibre carbone: la France nourrissait 35 millions d’habitants avec une espérance de vie de 43 ans. Et on exploitait autrement plus la surface disponible. on est bientôt 70 millions.
Seule l’électricité décarbonée nous permettra de nous sortir du dilemme réduction du CO2 = réduction de notre confort de vie (je ne parle pas de la société de conso actuelle, mais simplement d’avoir de l’énergie pour chauffer les bâtiments, pour produire notre alimentation et les biens de conso courants).
@Amazon
Une voiture électrique en propriété en remplacement d’une voiture thermique à énergie fossile ne permettant pas d’atteindre la neutralité carbone, ceux qui en sont dépendants vont perdre « en confort », par contre ceux qui subissent les nuisances sur leur passage vont y gagner.
Par contre je ne vois pas où est le « confort » de perdre du temps dans le bouchons. Comme quoi la notion de confort est toute relative.
Par contre ne pas avoir de voiture sous ses fenêtres, ça c’est un vrai confort.
@manu928
Dans la ville, régulièrement ils sont obligés de nettoyer les réseaux EU à haute pression avec de l’eau chaude pour dissoudre les bouchons formés par la graisse animale et l’huile usagée déversée dans les réseaux entre autres par les restaurateurs.
@christophe
OK, mais cela représente combien de tonnes ou d’hecto litres par an ?
Pour info, la conso de carburant automobile est de 7,4 millions de Tonnes en 2020 soit 100 millions d’hectolitres.
manu
ce n’est pas tout à fait cela
les automobiles en France ne consommeraient pas 7.4 millions de tonnes de carburant
c’est environ 3x plus
prendre comme base 0.8T/m3 de carburant
https://fr.statista.com/statistiques/487105/consommation-carburant-voitures-francaises-france/
7 millions de tonnes, c’est environ la consommation des poids lourds
de même, le chauffage au fuel en France consomme env 7 millions de tonnes aussi
le chauffage au gaz, en équivalent fuel, c’est environ le double
@wizz : 7,4 MT sont les chiffres de l’INSEE : https://www.insee.fr/fr/statistiques/2119673
Du coup, je ne sais pas quelle valeur est la plus officielle 🙂
https://www.insee.fr/fr/statistiques/2119673
tout à fait manu
les valeurs de l’INSEE sont les valeurs officielles
c’est bien 7.4 millions de tonnes, correspondant au Carburants pour automobile¹
MAIS je vois aussi l’indice ¹ , qui apporte une précision supplémentaire: Super sans plomb 95 et 98. Autrement dit, les automobilistes roulant au gasoil ne sont pas comptés dans ces 7.4MT
L’âge moyenne du parc automobile est de 10 ans, donc malgré la baisse des ventes des voitures diesel, l’essentiel du parc roulant est encore du diesel en majorité, d’autant plus que les « gros » rouleurs sont en diesel, et les petites citadines en essence. Bref, à la louche, la consommation de diesel (automobile) serait quelque chose comme le double ou le triple de celle de l’essence
2020 fut particulière, avec le confinement. Alors restons en 2019
32.8 MT en gasoil (voiture, utilitaire, poids lourds, trains…)
8.5 en essence (voiture)
7.1 kérosène (avion)
Rien que ces 3 là, on est déjà presque 50MT….et c’est l’ordre de grandeur de la consommation de pétrole en France du secteur transport, env 50MTEP
@manu928
Il n’est plus envisageable de parcourir les km qui ont englouti ce carburant ne serait-ce que pour des questions de pollution de l’air fussent-ils faits en voiture électrique.
Donc la question à se poser est combien pouvons-nous faire rouler de voitures avec de l’éthanol ou du gazole renouvelable produits à partir de déchets ? Et se limiter à cela tous les ans.
Je vois déjà la prochaine campagne de pub McDo…
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