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En 2020, 2 780 personnes ont été tuées sur les routes de France (Outre-Mer compris) selon le bilan définitif de l’ONISR (Observatoire national interministériel de la sécurité routière). C’est le plus bas historique dans une année marquée par les confinements. Ca on le savait déjà plus ou moins avec le bilan provisoire sorti l’an dernier. Mais, le document publié il y a quelques jours compile cette fois toutes les infractions relevées.
Au total, un peu plus de 24 millions d’infraction au code de la route ont été relevées. Dans le lot, on trouve 5,8 millions d’infractions au stationnement gênant ou dangereux. L’année 2020 a beau avoir été une année à confinements, 18 190 650 infractions ont été relevées par les services de police, de gendarmerie nationale et par le dispositif de contrôle automatisé. A périmètre constant, on a 17 818 861 d’infractions à comparer
aux 18 190 878 de 2019, soit -2,4 %. Une faible baisse vu la forte baisse du trafic routier sur 2020.
13,3 millions d’infractions constatées
13,3 millions d’infractions à la vitesse ont été constatées en 2020. Cela représente une hausse de 3,0%. En fait, on retrouve les niveaux de 2018. 2019 était une année particulière, souvenez-vous, avec des radars automatiques dégradés par les mouvements gilets jaunes. Ces 13,3 millions sont à intégrer dans les 16 536 033 de contraventions hors stationnement.
101 307 alcoolémies délictuelles ont été relevées (supérieure ou égale à 0,8 g/l de sang). C’est une baisse de 12,2% sur 2020, avec tout de même encore 17,3% des délits routiers. Ces délits relevés sont au nombre de 584 714 en 2020. Comme toujours, de façon un peu paradoxale à priori, les alcoolémies contraventionnelles (entre 0,5 et 0,8 g/l de sang) relevées s’établissent à 42 027. En gros, pour schématiser, soit on est en-dessous de la contravention, soit dans le délit. Les alcoolémie contraventionnelles sont en forte diminution sur 2020, sans doute grâce (ou à cause ?) des différentes fermetures de débits de boisson ou de lieux festifs. A surveiller sur 2021 et au-delà, donc.
Concernant les stupéfiants, hélas, le nombre de délits constatés augmentent de 5,1% à 82 127 constats. Cela représente 14% des délits. Alcool et stupéfiants représentent à eux deux 1/3 des délits routiers constatés. D’ailleurs si les délits alcooliers sont en baisse constante depuis 2010 (passant de 170 000 à 100 000 environ), ils sont compensés par les délits de drogue avec un total alcool+drogue qui est stable vers les 200 000.
Un contrôle automatisé qui fonctionne
Selon le bilan de l’ONISR, le CA (contrôle automatisé) a relevé 12,9 millions d’infractions. Ces infractions routières sont :
- 12,5 millions infractions à la vitesse
- 353 716 infraction de « franchissement de feu rouge » (feu tricolore ou passage à niveau)
« Au 1er janvier 2021, le dispositif du CA compte 3 319 radars fixes ou déplaçables (dont 628 aux feux tricolores, 76 aux passages à niveau, 40 tourelles et 249 autonomes dits « chantiers ») ainsi que 905 radars mobiles (embarqués ou voiture-radar) ».
94% des infractions à la vitesse sont relevées par le contrôle automatisé. Le reste l’est par les forces de l’ordre, en direct, lors de « contrôles humains ».
Un système au point !
Toutes les infractions ne donnent pas lieu à des points retirés sur les permis. Toutefois, 11 440 727 points ont été retirés en 2020. Cela représente 1 258 711 points de moins qu’en 2019 (-9,9 %). Cette baisse est principalement le fait de la baisse des points retirés suite à des infractions relevées par le CA (-9,8%). Le CA, c’est 7 203 868 points retirés.
Les principaux retraits de points sont :
- 7 617 181 points pour les excès de vitesse (- 7,1 %), dont 6,1 millions pour moins de 20 km/h,
- 961 356 points pour le non-respect d’un feu rouge (- 19,6 %),
- 801 919 points pour l’usage d’un téléphone tenu en main (- 16,6 %),
- 519 456 points pour alcoolémie (- 25,6 %),
- 666 559 points pour le non-respect des règles de circulation (hors téléphone) (+ 2,1 %),
- 200 833 points pour non-port de la ceinture (- 24,2 %),
- 165 072 points pour conduite après usage de stupéfiants (- 1,0 %).
46 390 permis ont été invalidés pour solde de points nul. Par rapport à 2019, c’est en baisse de 25% ! Pour ceux qui pensent que l’on perd son permis en ne faisant que de petits excès de vitesse. Oui, c’est possible… Cependant, l’ONISR précise qu’ils ne sont que 84 (!) à avoir vu leur permis de conduire invalidé pour solde nul en n’ayant
commis que des infractions à un point.
A l’inverse, 4 005 128 titulaires du permis de conduire ont vu leur capital de points rétabli au nombre initial de 12 points après 2 ou 3 ans sans infraction. Ce chiffre est en hausse de + 10,9 % par rapport à 2019. S’y ajoutent 4 659 038 de titulaires du permis de conduire qui ont récupéré un point sur leur permis après 6 mois sans infraction. Là, en revanche, c’est en baisse de 18,4% par rapport à 2019.
Détail d’importante, 47% des auteurs présumés d’accident mortel n’avaient pas leur 12 points. Dans l’ensemble des titulaires du permis, ce n’est que 21%. L’ONISR indique donc que « les auteurs présumés d’accident mortel ont des comportements plus infractionnistes que la moyenne des conducteurs français ».
Moins d’un flash sur deux est exploitable
Hors dispositif automatique, les grands excès de vitesse (supérieurs à 50 km/h) sont passés en 10 ans de 15 000 environ à un peu moins de 26 000 en 2020. Les excès de moins de 20 km/h, en agglomération ou hors agglomération connaissent à contrario une baisse drastique, passant de 260 000 en 2010 à 93 000 en 2020. Le gros des excès relevés se situe entre 20 et 40 km/h. Comme quoi les forces de l’ordre ne verbalisent pas systématiquement les petits excès de vitesse.
Pour le contrôle automatisé, en revanche, 11,9 millions de contraventions sur les 12,5 millions relevées par le CA concernent des excès de vitesse inférieurs à 20 km/h. Un « impôt volontaire » selon certains vu que les radars sont tous annoncés par de grands panneaux. A noter enfin que toutes les infractions ne donnent pas lieu à verbalisation (raisons techniques souvent). 24,3 millions d’infractions automatiques ont été relevées pour donc 12,9 millions de contraventions envoyées (dont 1,9 à l’étranger).
Et le radar qui flashe le plus est…
Le radar automatique le plus flashant reste pour la 3e année consécutive, le radar de Cagnes-sur-Mer, dans les Alpes-Maritimes, sur l’A8 avec près de 170 000 flashs en un an. La vitesse y est de 90 km/h (depuis 2019) et le flux de circulation assez important avec 73 000 véhicules par jour en moyenne.
Il a flashé 30 000 fois de plus que le radar de l’A1 au Bourget, en Seine-Saint-Denis. 130 698 flash (pas forcément exploitables rappelons-le) pour une densité de circulation plus importante qu’à Cagnes-sur-mer avec près de 90 000 véhicules par jour en moyenne. Sur le podium 2020, on trouve celui de Floirac, en Gironde, sur la rocade RN230 avec 126 255 flashs.
L’Ile-de-France fait très fort avec 6 des « meilleurs » radars de France en 2020. A l’opposé du classement, les radars les plus anciens, installés à l’époque sur des endroits accidentogènes et désormais bien intégrés par les habitants, flashent moins de 100 fois dans l’année.
Petites réflexions et incongruités
Dans les données de l’ONISR sur les accidents mortels, il y a des statistiques à relever. Par exemple si 47% des auteurs présumés d’accident mortel (APAM) n’ont plus leur 12 points, cela signifie que 53 les ont bien. Pire, 57% n’avaient pas d’antécédent judiciaire au moment de l’accident.
On le sait depuis des années, les APAM n’ont pas de profil socio-professionnel particulier. Il n’y a que les chômeurs (qui se déplacent souvent bien moins que les autres) qui ne sont que 8% d’APAM, mais le reste est entre 16 et 21% que l’on soit retraité, cadre, ouvrier ou autre. L’APAM est à 79% du département dans lequel l’accident se produit.
En revanche, on sait que les jours de weekends sont mortels avec 46% des accidents qui se déroulent du vendredi au dimanche et qu’à 84% il s’agit d’un homme. A 36% d’ailleurs, c’est une personne de 18 à 31 ans.
Si les hommes sont largement majoritaires dans les APAM, ils le sont aussi dans les infractions ayant entraîné la perte de points. Mais, on peut remarquer sur les femmes perdent des points (en proportion femmes/hommes) pour des règles de priorité, la vitesse ou le comportement du conducteur, quand les hommes les perdent surtout pour l’alcoolémie, les stupéfiants, les délits de fuite, ou la conduite sans permis. Mais, les hommes restent très majoritaires quelle que soit la catégorie des infractions.
Près de 80% de permis à 12 points
Enfin, n’oublions pas que 78,8 % des conducteurs ont aujourd’hui leurs 12 points ! 83,1 % disposent de 11 ou 12 points et 86,6 % d’entre eux ont 10 points ou plus. Avoir 12 points ne signifie pas que l’on ne fait jamais d’entorse au code de la route, mais que l’on ne s’est pas fait prendre depuis longtemps (ou jamais).
Les cartes départementales sont aussi intéressantes à regarder. Sur les infractions automatisées donnant lieu à retrait de point, on a une sorte de diagonale qui va de la Bretagne aux Alpes-Maritimes et une deuxième de la Vendée au Haut-Rhin pour les départements en hausse.
Enfin, l’infraction principale relevée est la vitesse un peu partout en Métropole, sauf en Ile-de-France, le Haut-Rhin, les Pyrénées Orientales, l’Hérault, le Gard, et les Alpes-Maritimes où l’infraction principale relevée est le non respect du feu rouge.
Le bilan complet et ses 130 pages, c’est ici.
Bravo Thibaut, super papier très complet.
le nombre de points retirés pour excès de vitesse m’interpelle : 12.5 millions !!!
94% à cause des radars automatisés. Si ça c’est de la sécurité routière, alors je suis le pape et j’attends ma sœur (Euh, on attend pas votre sœur ?).
Je fais énormément de route depuis 6 mois, ce ne sont pas ceux qui vont vite qui sont les plus dangereux, mais bien les aveugles qui n’utilisent ni rétros ni clignotants, ou les abrutis au téléphone. Sans parler du comportement de certains dont j’ai maintes fois suspectés qu’ils n’avaient pas sucé que des glaçons.
Par ailleurs, j’évite de sortir ma moto le samedi après-midi, car rien ne doit entraver la course de vitesse de la mère de famille qui doit emmener son gamin au sport…
il en reste sous le pied . Comme on peut toujours s’améliorer , et avec la conjugaison des zones 30 en progression et la possibilité pour les maires d’installer ces boites à images. les records sont faits pour être battus. RV dans 10 ans et sa nouvelle technologie embarquée , ça va gloser .
La triplette de radars sur l’A31 n est meme plus dans le Top 10.
La flemme de lire 130p mais ciruieux de connaitre la part des etrangers dans les flashee.
« l’infraction principale relevée est la vitesse un peu partout en Métropole, sauf en Ile-de-France, le Haut-Rhin, les Pyrénées Orientales, l’Hérault, le Gard, et les Alpes-Maritimes où l’infraction principale relevée est le non respect du feu rouge. » mort de rire, comme quoi c’est pas cliché : à Paris et sur la cote d’Azur on conduit comme un con, à la campagne on roule vite
un bel impot volontaire. Le radar de Floirac je le connais bien, faut y aller fort pour se faire flasher : limite à 90km/h, il flashe à partir de 97 km/h réels donc un bon 100 km/h compteur, sur la rocade très embouteillée. Au milieu de la nuit ça doit être un véritable sapin de noël pour rattraper le peu de flash possibles en journée!
« Un « impôt volontaire » selon certains vu que les radars sont tous annoncés par de grands panneaux. »
Y compris sur l’axe « sécurisé » (radarisé plutôt) Roscoff-Lorient, dans les 140km et sans doute le plus long de France? Là, plus de panneaux indiquant un radar (même moins précis depuis le taulard de la santé Guéant, un vrai exemple!).
Et ces tourelles sans reflecteurs pour la nuit et prenant de + loin…
Ah oui le flash de l’autoroute de la sortie de Nice ! Il est situé au bout d’une longue ligne droite, vitesse limitée à 90 sur une 4 voies, une sortie juste après et on passe à 110 KM/h 100m plus loin.
Pour les touristes qui louent des voitures à l’aéroport c’est du tir aux pigeons.
Mais… je dois avouer que cette portion d’autoroute est particulièrement accidentogène, dans les deux sens. Il y a beaucoup de circulation, beaucoup de ralentissements et beaucoup trop de smartphones plantés sur les volants.
Je connais très bien ce radar. J’ai même dû contribuer à son succès il y a quelques années . Il faut savoir que cette portion d’autoroute qui est passée de 110 à 90 n’était pas pour la sécurité mais pour faire baisser le niveau sonore. L’autoroute passe près des habitations. Malgré les murs coupe bruit. La réalité est que cette autoroute est empruntée majoritairement par des locaux. Tout le monde sait où se trouve ce radar. Le 90 est autant respecté que les droits des femmes en Afghanistan. Juste un ralentissement au niveau du radar. Étrangement aucun radar pour les voies en direction de Nice. Sécurité ? Parce que ce sens est bien plus dangereux que le sens Nice-Cagnes. Sortie St-Laurent et entrée St-Laurent, 200m plus loin sortie Nice-Promenade puis un long virage assez appuyé et sortie Nice aéroport. Bref radar à pognon mais pas pour la sécurité.
12 500 000 infractions à la vitesse pour 3319 radars, cela fait grosso modo 10 infractions/radar/jour…
Mais parfois certains n’ont pas d’excuses, au boulot un motard était tout content de nous faire écouter la « musique » du nouveau pot d’échappement de sa moto alors qu’il était à quasi 260 km/h lorsqu’il a été filmé circulant sur une route même pas départementale au milieu d’une forêt.
sur la vidéo il y a 3 motos qui se tirent la bourre, occupant toute la largeur (pas très importante, pas de signalisation, pas d’accotements) de la voie de circulation qui s’achève par un gauche sans visibilité. que ce serait il passé si un automobiliste au volant d’une trapanelle comme il y en a plein à la campagne serait arrivée en face d’eux ?
Mais il est vrai que sur ces voies, les contrôles vitesse sont inexistants
C’es miss Perrichon qui va être contente