Nikola s’accorde avec la SEC pour clore le chapitre fraude

Nikola accepte de payer 125 millions de dollars pour clore le dossier

Pointée du doigt par la justice dans le cadre d’une enquête pour tromperie, la société a accepté de verser à la SEC 125 millions de dollars.

« Nous sommes heureux de refermer ce chapitre, toutes les enquêtes gouvernementales étant terminées », a déclaré Nikola dans un communiqué.

En novembre dernier, la société avait indiqué avoir provisionné 125 millions de dollars dans ses comptes. Le règlement sera effectué en cinq versements semestriels à compter de fin 2021.

Nikola coupable d’avoir induit en erreur les investisseurs

La SEC a considéré que Nikola a lésé les investisseurs en les induisant en erreur sur ses produits, ses avancées techniques et ses perspectives commerciales.

Le règlement fait suite à l’action en justice intentée par la SEC au cours de l’année 2021 contre Trevor Milton, fondateur et ancien directeur général (il a démissionné suite à l’affaire) et président exécutif de la société.

L’ordonnance de la SEC rappelle ainsi qu’avant que Nikola n’ait produit un seul produit pouvant être mis sur le marché, Trevor Milton «s’est lancé dans une campagne de relations publiques visant à gonfler et à maintenir le cours de l’action de Nikola. »

Les déclarations de Milton dans ses tweets et ses apparitions dans les médias « ont faussement donné aux investisseurs l’impression que Nikola avait atteint certains produits et jalons technologiques » relève encore le gendarme de la Bourse.

Milton a ainsi induit les investisseurs en erreur sur les avancées technologiques de Nikola, ses capacités de production internes, sa production d’hydrogène, ses réservations et commandes de camions et ses perspectives financières. Rien que cela …

L’ordonnance constate également que Nikola a encore induit les investisseurs en erreur en déformant ou en omettant des faits importants concernant le temps de ravitaillement de ses véhicules prototypes, l’état de la station d’hydrogène de son siège social, le coût prévu et les sources d’électricité pour sa production d’hydrogène, et les risques économiques et les avantages associés à son partenariat envisagé avec un constructeur automobile de premier plan (en l’occurrence, General Motors).

Le partenariat GM / Nikola : victime collatéral de la fraude

En novembre 2020, General Motors (GM) et Nikola ont annoncé avoir restreint le périmètre de leur accord après l’avoir réexaminé. Si le partenariat portant sur la pile à combustible était alors maintenu intact, plus question pour GM d’acquérir une participation au sein du capital de Nikola. Le géant automobile US abandonnait parallèlement son projet de développer le pick-up électrique de Nikola.

En septembre 2020, General Motors et Nikola avaient fait part d’un accord en vertu duquel GM fournirait des batteries, une plate-forme, des systèmes de piles à combustible et une usine pour construire le pick-up électrique Badger proposé par la start-up, et ce, en échange d’une participation de 11% et de 700 millions de dollars.

Sources : Nikola, SEC

(8 commentaires)

  1. Ils s’en sortent encore plutôt bien. La boîte vaut toujours 4mds, Trevor Milton est peut-être grillé, mais en liberté et sans nul doute avec quelques millions en poche…

  2. La beauté du capitalisme, c’est voir une organisme de régulation condamner une société fraudeuse à 125 millions $ d’amendes quand celle-ci n’a jamais vendu, ni même produit un seul véhicule. Pire, elle n’a produit aucun prototype fonctionnel.
    Mais elle trouve quand même l’argent pour payer l’amende.

    Accepter qu’un menteur te paye son mensonge avec l’argent qu’il a obtenu par le mensonge que tu condamnes… c’est beau.

    1. C’est vrai que c’est cool : tu sors un gros bobard qui te rapporte 4 milliards, et on te punit de 125 millions pour ça. Joli rapport.
      Par contre, si jamais ça doit finir en eau de boudin (genre liquidation de la boite, valeur zéro), les actionnaires qui se seront fait rincer pourront vraiment l’avoir mauvaise de s’être ainsi fait berner.

  3. Tout ça pour finir par sortir un modèle de série qui n’est autre qu’un Iveco S-Way maquilié et rebadgé en Nikola Tre qu’il ne pourront vendre sur le marché Americain au mieux qu’avec parcimonie plus encore parce que c’est un  »Cab over » qu’a cause de sa motorisation électrique. La logique industrielle me dépasse…

    1. Modèle de série, encore à voir, prototype d’essai en vue d’une série limité vendu essentiellement au LAPA et à son voisin.
      Véhicule de manœuvres pour remorque à containers…
      Ce qui du coup enlève le problème des « cab over », qui mis à part sur les camions bennes, ordures ou de service divers n’ont pas du tout la côté chez les routiers US…
      Ceci étant si la mécanique donne satisfaction il ne sera peut être pas trop dur de l’adapter sur un « long nose » traditionnel, reste à savoir qui sera le donneur….

  4. Appalé Nikola un « constructeur de camions  » c’est leur faire trop d’honneur. Tiut ce qu’ils ont pu faire c’est un proto qui a servi d’attrape gogos investisseurs.

    Ce qui me surprend le plus, c’est que la boite aurait 125 millions à donner en amendes.

    1. si la boite est valorisée 4 milliards, deux solutions :
      – soit elle a une partie en auto-contrôle (c’et à dire qu’elle détient une partie de ses actions) et il lui suffit d’en vendre pour 125 millions (3% de la valeur du capital de 4 milliards)
      – soit elle procède à une petite augmentation de capital d’à peine 3%. Et si les actions nouvelles se vendent à la valeur de celles existantes (la valorisation n’est pas plus délirante pour ces 3% nouvelles que pour les anciennes. Pas moins non plus d’ailleurs), eh bien la boite récupère 120 millions.

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