Brilliance, à courts de liquidités, sera restructurée financièrement
Face à « l’incapacité du partenariat à faire face à ses obligations financières actuelles, le conseil d’administration de l’entreprise a décidé d’engager un processus de restructuration », a annoncé mercredi Renault. L’unité commune, basée à Shenyang, fabrique des fourgons sous la marque Jinbei et a été lancée en 2017 sous la direction de l’ancien directeur général Carlos Ghosn, Renault détenant 49 % du capital.
Procédure judiciaire
Cette décision fait suite à l’entrée de Brilliance Auto Group dans une processus de restructuration menée par les tribunaux l’année dernière après une série de défauts de paiement. L’entreprise, appelée Renault Brilliance Jinbei Automotive Co, ou RBJAC, a subi une forte baisse des ventes de véhicules utilitaires légers en Chine, a déclaré Renault.
Reste que malgré un nouveau plan de redressement lancé en juin 2020, la structure, mise en place pour produire des véhicules utilitaires, n’a jamais gagné d’argent.
Une éventuelle liquidation synonyme d’un deuxième retrait de Renault en Chine
Toute liquidation de l’entreprise vieille de quatre ans représenterait un deuxième retrait – pour ne pas dire un deuxième échec ? – de Renault du marché chinois durant la période.
En 2020, le constructeur automobile, confronté à des difficultés financières a réduit sa présence déjà limitée dans le pays asiatique en transférant une participation de 50% dans une autre entreprise à un partenaire Dongfeng.
À l’époque, Renault avait déclaré qu’il se concentrerait sur les camionnettes et les véhicules électriques en Chine via des unités distinctes. Le constructeur automobile a également investi dans une entreprise de véhicules électriques avec Jiangling.
Le marché chinois affaibli, les difficultés de la JV perdurent
« Malgré le fort soutien des deux actionnaires de RBJAC et une série de mesures d’amélioration opérationnelle, les conditions du marché chinois des véhicules utilitaires légers se sont affaiblies et RBJAC continue de rencontrer des difficultés », a déclaré Renault mercredi.
Les volumes de ventes de l’entreprise en Chine ont plongé de 35% par rapport à l’année précédente de janvier jusqu’à fin novembre , s’établissant à environ 16 000 véhicules.
A comparer aux objectifs initiaux de 150 000 véhicules vendus annuellement.
Vers la fin de la co-entreprise Renault / Brilliance ?
En septembre, une source proche du dossier avait indiqué a déclaré à Reuters que Renault était en pourparlers pour mettre fin à sa coentreprise de productions de fourgonnettes avec la société chinoise soutenue par l’État.
Le journal Les Echos laissait alors également entendre que Renault souhaiterait mettre fin à son partenariat avec Brilliance.
Fin 2017, Renault s’était allié au chinois Brilliance autour des utilitaires. Un accord qualifié de stratégique avait été signé à la suite à Paris en octobre 2018 entre les deux partenaires, toujours dans le même domaine.
Le Groupe Renault et Brilliance s’étaient entendu autour de la création d’une coentreprise pour fabriquer et vendre des véhicules utilitaires légers (VUL), sous les marques Jinbei, Renault et Huasong, destinés à trois segments (monospaces, fourgonnettes et fourgons).
Renault avait par ailleurs confirmé le projet de trois nouveaux VUL électriques dans la gamme de la coentreprise pour la Chine d’ici 2020.
Notre avis, par leblogauto.com
Un nouveau coup porté à la présence – qualifiée de limitée par Bloomberg – du constructeur français sur le plus grand marché automobile du monde.
Le directeur général Luca de Meo a décrit la présence de Renault en Chine comme étant presque insignifiante. Afin de renverser la vapeur, en août dernier, le constructeur a signé en août un protocole d’accord avec Geely, le plus grand groupe automobile privé de l’Empire du Milieu, en vue de commercialiser conjointement des véhicules hybrides de marque Renault en Chine.
La vente de voitures en Corée du Sud, où Renault a conclu un partenariat de plus de deux décennies avec Samsung, figure également parmi les projets communs.
Sources : Bloomberg, Reuters, Renault
» avait eu une aventure de plus de deux décennies avec Samsung » : pourquoi avait? Renault n’est plus propriétaire de Samsung motors?
corrigé pardon
Le 3ème bide chinois de Renault semble se confirmer (après les 2 co-entreprises avec Dongfeng).
En attendant le 4ème car celle avec JMC inquiète.
Si seulement restructuration pouvait signifier également revues des parts de chacun. Paar ex 75% (comme BMW). Et permettrait d’avoir la main pour une nouvelle génération de VU.
Mais encore faut-il en avoir les moyens financiers. Et même si Brilliance est en grandes difficultés, Renault n’est pas bien fringuant non plus.
Avec Geely on se dirige plutôt vers de la technologie chinoise sous les capots des futures Renault(chinoises et coréennes) 😮
3e bide chinois pour Renault, oui.
1er : Sanjiang-Renault (1993-2004)
2e : Dongfeng Renault (2013-2020)
3e donc Brilliance Jinbei Renault (2017-2021/22)
@Thomas : est-ce que Geely est un bon partenaire pour Renault concernant l’électrification ?
Toyota, lui, a choisi BYD.
Aucune idée, mais on peut regarder du côté de Volvo pour s’en faire une 😮
Pourquoi continuer la solution des JV qui ne profitent qu aux chinois. Les JV obligent les occidentaux à faire des transferts de technologie à leurs partenaires et ces partenaires construisent ensuite en solo les mêmes produits qui concurrencent la JV…doefeng est le champion de cet arnaque.
Tesla est le seul constructeurs occidentale a s etre installer sans partenaire et ça à l air de fonctionner
J’aime lire que les JV ne profitent qu’aux Chinois.
Oui et non.
Brilliance BMW existe depuis près de 20 ans.
Brilliance a bien produit des modèles ressemblant à des BMW comme le SUV V5, a utilisé le 4 cylindres allemand pour ses minivans Huasong, et pourtant le groupe est au bord du précipice…
Au moins que Brilliance soit un mauvais chinois qui a mal fait son unique travail de copieur…
Au final, Renault n’a rien apporté à cette coentreprise, qui aurait pu être une vraie porte d’entrée dans le marché des utilitaires.
Mais apparemment produire des HiAce de 30-40 ans d’âge était suffisant.
Est-ce Renault qui n’a rien apporté ? ou bien le fonctionnement local ?
et si dans cette JV, Renault voulait apporter sa technologie mais le partenaire chinois refusait de financer ? avez-vous participé à ce projet de très près ?
Voilà une JV qui n’a pas été « brillante » 😉