Automobile: nouveau fonds de 300 m€ pour les sous-traitants

« Ce fonds a vocation à soutenir des projets de diversification visant à développer ou industrialiser de nouveaux produits et procédés de fabrication, en lien avec le véhicule électrifié et ses composants, ou vers des segments porteurs en dehors de l’automobile » souligne le ministère dans un communiqué.

La dotation du fonds pourra être augmentée par d’autres prochains dispositifs de soutien à la filière automobile. Il faut dire que cette filière vit une nouvelle période de troubles avec des fonderies qui déposent le bilan, des emplois qui se délocalisent, une industrie qui doit se réinventer à marche forcée. Les fonderies fonte par exemple qui font des collecteurs d’échappement perdent des marchés avec la baisse des motorisations diesel. Pour autant, elles pourraient rebondir en basculant sur la fonderie aluminium. Mais, même cette filière est touchée et délocalise.

Accompagner aussi les territoires

L’électrification de l’automobile est jugée responsable de cette perte potentielle de 52 000 emplois d’ici 2030 selon une projection publiée par la Plateforme automobile (PFA). Ces fermetures touchent durement certains bassins d’emplois en province avec la disparition des principaux employeurs privés dans bien des cas.

Pour aider ses territoires à la transition des industries locales, une enveloppe de 100 millions d’euros est mobilisée. Elle doit permettre d’accompagner les acteurs locaux à faire émerger les industries nouvelles qui, on l’espère, recréeront des emplois dans ces bassins touchés

A l’inverse, l’électrification et l’automobile électrique devrait créer des emplois en France, tant dans l’assemblage de batteries, que dans la production des véhicules électriques. C’est le cas pour le Groupe Renault (ElectriCity), mais aussi pour Stellantis (ex-PSA).

Les sous-traitants sont aussi des « variables d’ajustement » pour les constructeurs. Certains se plaignent des traitements qu’ils subissent de la part de leurs clients. Cela va de l’annulation de commandes à la dernière minute, aux créances dont les paiements sont allongés, etc. Certains poids-lourds du secteur comme Novares, déjà fragilisés par les précédentes crises, se retrouvent pris à la gorge sous prétexte de la « crise des semi-conducteurs ».

Notre avis, par leblogauto.com

Les constructeurs Français sont souvent montrés du doigt pour « abandon de filière ». C’est le cas avec des fonderies ou des ateliers qui vivaient uniquement grâce à un seul client, Renault, Peugeot ou Citroën. Sauf que ces constructeurs ne sont pas capitalistiquement liés à leurs fournisseurs. Dans certains cas, il pourrait être plaidé le lien de subordination à cause de l’unicité du client. Cependant, il semble que cela ne soit pas la voie choisie par les usines qui ferment ou font des plans économiques.

Il n’y a pas que chez les sous-traitants que la filière automobile se restructure (joli mot pour dire que l’on vire des gens quitte à en rembaucher d’autres). De nombreux postes tertiaires sont aussi menacés. Certains groupes annoncent des embauches pour compenser, mais à d’autres postes. En attendant, les postes supprimés partent souvent à l’étranger, en Europe ou ailleurs.

La question est : faut-il aider la filière automobile ? Ou bien la laisser tomber et concentrer les fonds sur les filières porteuses d’emplois ? Selon le gouvernement, la filière automobile en France, c’est encore 800 000 salariés. Bien loin des années bonheur tout de même. Cela comprend l’amont (4000 entreprises et 400 000 salariés), mais aussi l’aval (139 000 entreprises, et plus de 400 000 salariés). L’aval, c’est la distribution par exemple ou l’entretien, la formation, le recyclage. Tandis que là, c’est l’amont (la production) qui est visé par ce nouveau plan de soutien.

Avec la production de batterie et de moteurs électriques, la filière a une opportunité de « sauver » les meubles. Mais, à terme, les entreprises reprendront la délocalisation pour maintenir les marges.

(5 commentaires)

  1. « il pourrait être plaidé le lien de subordination à cause de l’unicité du client ». Donc si je ne développe pas ma clientèle et devient dépendant d’un seul client, c’est de sa faute ?

    1. Non, mais si vous n’avez qu’un seul client, le lien de subordination peut être évoqué.
      C’est typiquement ce qui est en jeu dans les plateformes de livraisons, de chauffeurs, etc.
      C’est aussi ce qui a fait que certaines ESN (ex SSII) ont du faire un contrat à des micro-entrepreneurs qui ne bossaient que pour elles, etc.
      https://www.expert-comptable-tpe.fr/articles/independant-avec-un-seul-client/
      C’est un conditionnel, vous l’aurez remarqué 😉 mais dans bien des cas, ces fonderies (comme celle de Bretagne) ont un passé lié à un constructeur qui fut un temps proprio, un temps client, proprio, client…

        1. @manu928 : Non. Il n’y a dans la loi aucun pourcentage indiqué. Et heureusement. Ce qui va constituer le lien de subordination, c’est un faisceau d’indices laissés à l’appréciation du juge.
          Pas mal d’auto-entrepreneurs (pardon…micro-entrepreneurs) ont 1 ou deux clients exclusifs. C’est le cas souvent dans les centres de formation par exemple.
          Il existe des moyens de préciser l’absence de subordination, mais, même cela peut être « balayé » par un juge.

          Bref, en termes de lien de subordination, un client quasi exclusif d’une entreprise, qui a eu des liens très étroits durant des années, qui a « imposé » ses conditions, son opérationnel (ce qui est souvent le cas avec ces petites usines de province) peut attirer l’attention.

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