Ligier JS PX : la France sait encore faire des monstres

Héritière de Onroak, Oak Racing et de Pescarolo Sport, porteuse d’un nom emblématique, Ligier Automotive a développé en quelques années une gamme de voiture de course très diversifiée, avec les monoplaces JS F3 / JS F4, la silhouette JS 2R et bien entendu les prototypes LMP2/LMP3 et LMP4 qui trustent les victoires en Europe et en Amérique. Ligier franchit une nouvelle étape avec un inédit modèle destiné aux sessions « Track ».

La tendance des modèles Track hors normes

Quel est le point commun entre les Ferrari FXX, Lamborghini Essenza V12, Bugatti Bolide et Aston Martin Vulcan ? Des modèles d’exception, non homologués pour la route, poussés dans leurs derniers retranchements techniques, et qui permettent à leur riches propriétaires de s’adonner au pilotage de haut niveau sur des circuits, le tout en étant assistés par une floppée de mécaniciens, d’ingénieurs et de services attenants mobilisés par le constructeur.

Ligier rajoute une corde à son arc et se lance, comme les grands constructeurs de supercars, dans cet univers extrême des modèles one-offs destinés aux séances « Track », avec un premier modèle unique aux performances incomparables, la Ligier JS PX. Ce sport-prototype est l’occasion pour Ligier Automotive de célébrer les 5 ans du triplé américain avec la victoire au général des 24 Heures de Daytona, 12 Heures de Sebring et Petit Le Mans avec la Ligier JS P2 en 2016. Design, aérodynamisme, préparation moteur, électronique, tout a été pensé pour faire de la Ligier JS PX une voiture d’exception.

« Nous souhaitions avec cette voiture célébrer les trois victoires au général dans le championnat américain IMSA WeatherTech SportsCar aux 24 Heures de Daytona, 12 Heures de Sebring et Petit Le Mans en 2016 avec la Ligier JS P2 », explique Pierre Nicolet, le Directeur Général de Ligier Automotive. « Nous sommes le premier constructeur depuis Ferrari en 1998 à avoir réalisé ce triplé la même année. Il fallait marquer le coup ! La Ligier JS PX est une synthèse de notre savoir-faire, de l’excellence à la française. Un sport-prototype ultime qui reprend les codes des catégories LMP et DPi qui vont être remplacées par les Hypercars, mais sans aucune limite. Nous nous sommes affranchis de toutes les règlementations existantes. Nous avons également pu nous appuyer sur les compétences développées depuis plusieurs années aux côtés des grands constructeurs pour concevoir et fabriquer leur concept car. »

Un super prototype sans entraves

La Ligier JS PX est libérée des contraintes règlementaires et promet des performances ébouriffantes. Le design fait clairement penser aux prototypes Dpi actuellement engagés dans le championnat IMSA avec un côté encore plus futuriste. Les trois rangées de diodes LED, entrecoupées par une double lame en boomerang, lui donnent un look très agressif. La livrée dans des dégradés de gris rehaussés de touches d’un bleu électrisant, dessinée spécifiquement pour la Ligier JS PX, lui donne un aspect dynamique très réussi. Un programme d’essais mené à Magny-Cours a permis de développer les systèmes ABS, traction control et des performances moteur spécifiques à la Ligier JS PX afin d’offrir un confort de pilotage inégalé en toutes circonstances.

Ligier Automotive a travaillé avec le pilote français Olivier Pla, qui tient une place particulière dans l’histoire du constructeur pour avoir roulé de 2011 à 2014 chez OAK Racing (depuis 2019 l’écurie OAK Racing a été intégrée à Ligier Automotive). « Il était important pour ce projet unique de s’entourer des bonnes personnes « commente Pierre Nicolet. « Le réglage du châssis ainsi que de l’électronique est la clé d’une voiture réussie. Elle doit être performante mais également accessible en termes de pilotage. Et c’est là qu’Olivier entre en jeu. Il nous aide à apprivoiser la puissance et les performances de la Ligier JS PX pour créer des paliers d’utilisation avec des réglages différents pour l’ABS, le traction control et la puissance moteur. »

Toute en carbone, la voiture pèse 910 kg et cache sous son capot arrière un moteur V6 bi-Turbo préparé par le département moteur de Ligier et développant 825 chevaux, soit 225 chevaux de plus que le prototype P217. De quoi permettre au bolide de s’envoler jusqu’à 346 km/h sur le circuit des 24 Heures du Mans pour un tour théorique en 3’19 »00. La Ligier JS PX devient ainsi le sport-prototype le plus efficace et puissant jamais produit par le constructeur français. Boîte de vitesses séquentielle 6 rapports Hewland TLS-200 avec carter en magnésium

« Avec ses 825 chevaux, cela pousse très fort, avec beaucoup de charge, indique Olivier Pla. L’objectif de Ligier avec ce modèle était de concevoir une voiture d’exception et honnêtement en dehors d’une Formule 1, qui n’est pas comparable, je pense qu’il n’y a pas de voiture aussi rapide dans le monde sur circuit. Et grâce à tout l’électronique embarquée, elle est facile à conduire et s’adresse aussi bien aux pilotes expérimentés qu’aux gentlemen drivers qui souhaitent vivre une expérience similaire à celles des 24 Heures du Mans à bord d’une LMP1, mais lors de track days. »

JS PX, et plus si affintiés ?

Cette Ligier JS PX marque l’entrée de Ligier dans une nouvelle dimension. « C’est un nouveau concept pour nous, explique Pierre Nicolet. Un modèle unique dans l’esprit de ce que certains grands constructeurs appellent les one-offs, mais réservé à un usage récréatif. Nous voulons promouvoir notre savoir-faire dans la conception et la fabrication de véhicules ultra performants ainsi que dans la personnalisation que nous pouvons offrir à nos clients pour créer leur propre expérience et répondre à toutes leurs attentes ».

C’est le début d’une nouvelle gamme pour le constructeur français, qui compte développer d’autres modèles uniques réservés au loisir pour des passionnés à la recherche de sensations sans compromis sur la sécurité. Sur la base de ses sport-prototypes, de ses monoplaces ou encore de la Ligier JS2 R, les possibilités sont infinies. La Ligier JS PX sera en démonstration à Portimao du 7 au 10 décembre dans le cadre des journées d’essais organisées par l’équipe de course Black Falcon. Elle sera commercialisée dans les prochaines semaines en direct par Ligier ou via son réseau de partenaires à travers le monde. Un service « clé en main » avec gardiennage et exploitation de la voiture, sur une base « arrive and drive », est aussi disponible pour offrir une expérience unique, de pur plaisir, à son propriétaire.

Notre avis, par leblogauto.com

On attend avec impatience les prochaines créations, qui entretiennent la flamme tricolore. Entre Oreca qui va assembler les futures GT3 de Ferrari et rencontre un grand succès en prototypes, Mygale qui fait triompher ses F4 et ses monoplaces de formules de promotion dans le monde entier, Alpine qui retrouve ses ambitions et Ligier qui ose le modèle One-off extrême, la France continue de démontrer son savoir-faire dans l’automobile sportive et de course, n’en déplaise à certains. Et si Ligier, en cas de succès de ce démonstrateur technologique, était tenté par une aventure plus audacieuse encore, comme un programme Hypercar ?

(16 commentaires)

  1. Ah ça sera chouette au mans avec la Rebellion, la BR1, la Ginetta et la Bykolles !
    Comme quoi on peut remplir la grille sans Porsche et Audi

  2. Je rêve d’un programme privé audacieux chez Ligier/OnRoak (ou d’autre) avec des châssis conformes hypercar LMH qui seraient équipés d’un Gibson ou autre.
    Des privés qui s’aligneraient comme à une certaine époque des 24 Heures du Mans…un plateau important…et des « poireaux » qui pourraient battre des teams usine ! Miam !

  3. Bizarre j’ai lu quasiment le même article sur un autre site!
    C’est un beau projet mais il ne faut pas se mentir on parle d’une LMP2/DPi débridée, d’ailleurs ça ne me surprendrais pas que le V6 soit le 3,5l Nissan. Il faut bien voir que ce soit en LMP2 ou LMP3 les châssis Ligier sont en retrait les seules autos qu’ils vendent ce sont surtout pour leurs coupes mono-marque, de là à penser que faute d’équipes ils réorientent leur production vers les « loisirs » c’est un peu dommage surtout qu’ils ne donnent aucune info sur leur future LMP2 et que pour le moment leur châssis n’a été choisi pour aucune LMDh (Multimatic, Dallara et Oreca ont des projets).

    Pour moi un vrai pari serait de sortir une version route de la JS2R.

    1. Y en a quand même pas mal des Ligier LMP3, aussi c’est Ligier qui va s’occuper de la LMH Peugeot.
      Quant aux futurs LMP2, personne n’a dit grand chose dessus, ACO inclus, mais c’est vrai pour le LMDh ça fait mal

  4. J’ai du mal à voir l’utilisation de ces modèles ultra spécifique. Ils ne répondent à aucun règlement donc ne peuvent faire aucune compétition officiel. Ils sont trop extrême pour être en trackday avec d’autres voitures classiques, surtout avec la limitation des 800 kg. Il faut une équipe d’ingénieurs pour s’en servir donc probablement un circuit d’une certaine taille pour avoir les infrastructures qu’il faut. La seule utilisation que j’en vois, c’est entre pote, qu’avec ces modèles ultra spécifiques, en privatisant le circuit, mais là ça limite drôlement l’utilisation, ça doit être compliqué de faire 5 trackdays à l’année là-dedans.
    Si quelqu’un peu m’éclairer, je suis preneur.

    1. Les propriétaires sont avant tout des (riches) passionnés, pour qui posséder de tels engins est déjà un but, prolongé par la possibilité de l’utiliser de temps à autres.
      En France, seuls 4 circuits pourront accueillir un monstre pareil : le Bugatti (et le circuit de la Sarthe, évidemment), Magny-Cours, Nogaro et le Paul Ricard.
      La limitation des 800 kg peut s’appliquer sur une journée piste normale, ce genre de proto n’y est en général pas accepté.
      Oui, l’utilisation est ultra-limitée. C’est également le cas des possesseurs de vieilles F1 Ferrari, par exemple. S’ils font 2 roulages / an, c’est déjà bien.

      En tous cas, bravo Ligier !
      Ça ressemble tout de même à une publicité échelle 1, pour dire : « Hey ! On sait fabriquer une LMH / LMDh, venez nous voir si ça vous intéresse ! »

    1. Guy Ligier a toujours voulu ce mélange des genres 🙂
      Surtout, le nom ligier appartient à la société qui fait les VSP.
      Onroak a le droit de l’utiliser (Ligier Automotive) car Guy Ligier et lui avaient signé un accord pour faire renaître le nom Ligier en compétition.

    2. Le mélange des genre, ça fait partie de l’histoire automobile.
      Quand le patron d’Aixam a décidé de construire une supercar, ça a donné la Mega Track !
      Saab construisait des voitures et des avions de chasse. Les exemples de la sorte sont nombreux.

      1. Bugatti : des voitures de courses, une berline très impressionnante et des autorails équipés de moteurs dérivés de la berline en question.
        Lamborghini : des tracteurs, des motoculteurs et des voitures de sport
        Tesla : des voitures électriques, un lance flamme, des sifflets, des fusées et équipe ses voitures d’un coussin péteur !!!
        Effectivement, sacré mélange de genres
        😆

  5. Petite précision, la structure course Oak Racing n’a pas été intégrer à Ligier en 2019, mais dissoute avec l’ensemble de son personnel au Mans. Cette « nouvelle » voiture n’est ni plus ni moins que la nissan dpi sans limite de puissance, bref rien de neuf !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *