Hyvia, coentreprise Renault/Plug Power, dévoile le prototype Renault Master Van H2-TECH. C’est le grand fourgon en une version « Zéro émission de CO2 » à l’échappement.
La proposition d’Hyvia, c’est un fourgon de 12 m3 de volume de chargement, avec une pile à combustible à hydrogène. C’est donc un véhicule électrique. Il dispose d’une batterie li-ion de 33 kWh. En plus, il a un « range extender » (prolongateur d’autonomie) avec une PàC de 30 kW alimentée par 4 réservoirs de 1,5 kg chacun. 6 kg de H2 qui représentent environ 240 kWh. En théorie car le rendement de la pile à combustible est très loin des 100%.
Au final, ce prototype de Master Van H2-TECH affiche une autonomie jusqu’à 500 km. Il sera disponible en 2022 selon Hyvia et sera exposé au Salon Hyvolution à Paris, les 27 et 28 octobre 2021.
Présenter son écosystème H2
En fait, Hyvia commence à montrer tout l’environnement autour de l’hydrogène. Ainsi, ce Master est assemblé en France dans l’usine de Batilly. La pile stack est aussi « made in chez nous » puisqu’elle sortira de l’usine de Flins. Le moteur électrique sort de l’usine de Cléon et les réservoirs à hydrogène viennent de France, via un sourcing de Faurecia.
En plus du Master HY-Tech, Hyvia dévoile son prototype de station de recharge à H2. Le but est d’avoir sa propre station quand il n’y en a pas à proximité (et vu qu’il n’y en a pas…c’est le seul moyen d’en avoir). En théorie, en 5 minutes le plein des réservoirs est fait et le Master peut repartir.
Pour recharger la station, Hyvia prévoit soit un électrolyseur local, soit des recharges par camion. Le H2 produit sur place est comprimé pour être utilisable. Hyvia n’indique pas si c’est du 350 ou du 700 bars.
Hyvia, lancé en juin de cette année, fourbit ses armes pour attaquer l’hydrogène dans le transport. Viendront bientôt un Master Châssis Cab H2-TECH (19 m3 et une autonomie d’environ 250 km). Mais aussi Master Citybus H2-TECH (minibus urbain de 15 passagers avec une autonomie d’environ 300 km). Renault ne met donc pas les pieds dans le même sabot entre Electrique à batterie (E-Tech) et Electrique à hydrogène (H2-Tech).
Notre avis, par leblogauto.com
L’hydrogène est la « hype » du moment. Il parait séduisant sur le papier, permet d’avoir une recharge en quelques minutes et un véhicule électrique au final. Sauf qu’il coûte cher, et a un rendement global plus que mauvais.
Pour autant, les constructeurs s’y lancent, avec plus ou moins d’entrain, en commençant surtout par les utilitaires. Il faut dire que les piles à combustible prennent de la place dès que l’on veut un peu de puissance et de refroidissement. Ici, elle semble installée sur le toit pour conserver le volume de chargement. Attention au centre de gravité, et à la hauteur supplémentaire que cela représente.
Illustration : Renault/Hyvia
Il me semble que ça aurait été plus judicieux de sacrifier 20 à 30 cm, côté cloison arrière de la cabine pour stocker les bonbonnes de H2 !?
Sacrifié horizontalement, mais libérer verticalement…
Certainement, que cela vient d’un compromis… La base n’étant pas faite pour du H2
Mais c’est déjà ça et c’est quand même un gros progrès… Mais peut mieux faire dans l’avenir.
Le H2 a des avantages supplémentaires.
-Produit par des EnR, il est plus écologique que le pétrole
-ça créait des emplois en France.
-ça fera des économies sur notre note de facture de pétrole et gaz.
-c’est une solution (peut-être) provisoire aux gros inconvénients de l’intermittence des EnR pour produire en hiver quand le parc nucléaire ne suffit plus et quand il n’y a pas de vent et du soleil, qui arrive maintenant chaque année avec le vieillissement de notre parc nucléaire.
-ça mettra en position de force notre industrie sur le plan international pour l’exportation de notre savoir-faire déjà élevé dans ce domaine.
-ça nous mettra à l’abri des chantages de pays pas toujours sympathique vis-à-vis de la France et de nos alliés.
Vous venez de citer les raisons pourquoi cela ne « marchera » pas en France
Pourquoi ? @BigBrother
parce que l’on dit trop souvent en France, « ça ne marchera jamais » ?
Parce que l’on préfère se plaindre que de trouver des solutions ?
Parce que l’on préfère être des loosers industriels depuis les années 2000
« a un rendement global plus que mauvais », avec une batterie de 33 kWh, l’autonomie est tout au plus de 120 km.
Donc pour faire 500 km avec la version 100 % électrique, il faut recharger la batterie plus de 3 fois.
Cette recharge devant se faire durant le trajet fera appel nécessairement au réseau dont le rendement est de 31 %. Le rendement de la charge et de la chaîne de traction étant inférieur à 80 %, cela nous donne un rendement global de moins de 25 %.
Je veux bien que la version H2 ait un rendement global plus que mauvais mais la version électrique a elle aussi un rendement global plus que mauvais.
Version H2 qui peut elle aussi partir avec la batterie pleine chargée avec des EnR donc avec un rendement meilleur que le réseau.
Au demeurant on peut se poser la question de la pertinence d’un prolongateur d’autonomie de 30 kW avec un moteur thermique H2 puisqu’il a été démontré pour les gros moteurs qu’au niveau émissions de GES en ACV il était préférable à une PAC.
Allo Christophe…si on prend de l’électricité pour faire du H2 vous réussissez à faire croire que l’élec va être moins bonne ?
Quand on prend 1 kWh électrique, le H2 donne un rendement de moins de 20% (en 700 bars).
Si on prend 1 kWh électrique, un VE donnera plus de 80% de rendement.
@Thibaut Emme
Dans ce cas le véhicule de base étant électrique avec prolongateur à PAC H2, la question du rendement se pose uniquement pour les trajets au-delà de la capacité de la batterie.
Au moins pour faire de l’H2 je peux prendre de l’électricité non utilisée issue de panneaux solaires ou d’éoliennes ou de barrages hydroélectriques (au lieu de faire des lâchers d’eau autant la turbiner) avec un rendement élevé.
Et comme il y a dissociation production / utilisation, le rendement global se retrouve meilleur que pour une utilisation directe pour recharger un VE pendant un voyage.
Au demeurant je suis sûr que vous avez très bien intégré mon analyse mais que vous faites une fixation sur ce rendement comme certains font une fixation sur la pollution du diesel uniquement en oubliant les autres sources de pollution.
Donc 33 kWh d’un côté, 240 de l’autre pour 500 km au total.
A la louche les 33 kWh permettent 100 km d’autonomie.
Les 240 kWh de H2 400 km avec un rendement de 50% de la PAC.
Pour faire ce H2, il va falloir utiliser largement plus de 240 kWh d’électricité qui pourraient permettre de couvrir 800 km avec la batterie.
Ah mais oui, pardon on utilise un « pseudo-déchet » d’électricité non consommée…qui serait largement mieux en étant pas produite du tout.
Produire 50 tonnes de concombres bio pour en utiliser 5 tonnes, cela reste un gâchis monumental et ce n’est pas du tout écolo.
Comme de produire du maïs en consommant de l’eau et des entrants chimiques pour les mettre dans un méthaniseur car c’est « mieux que rien »…
« … affiche une autonomie jusqu’à 500 km. » Ben, ce n’est déjà pas mal !
Sans une goutte de pétrole avec un plein de 5 mn…
jusqu’à 500km d’autonomie, oui,mais en ayant consommé combien d’énergie pour cela?
et cette même quantité d’énergie, si on aurait choisi une autre voie, ça donnerait combien de km?
@SGL
Pour des artisans cela peut lever l’appréhension de l’autonomie, au moins ils sont quasi sans limite.
C’est aussi pour cela que je parle de prolongateur à moteur thermique H2 à mon avis bien moins cher.
@Thibaut Emme
« plus de 240 kWh d’électricité qui pourraient permettre de couvrir 800 km avec la batterie » je ne dis pas le contraire, la problématique que vous vous évertuez à ne pas vouloir comprendre c’est l’adéquation de la production et de la consommation.
Une batterie a une capacité finie, une fois qu’elle est pleine (et d’autant plus si seulement 33 kWh) on ne peut plus rien mettre dedans et donc on perd la production si il y en a de PV, d’éoliennes ou de centrales hydro. Et une fois qu’elle est vide si je veux continuer mon voyage si je la recharge, le réseau fera appel aux centrales disponibles.
Ah parce que les réservoirs de H2 à 700 bars ont une capacité infinie…ok, j’avais zappé ce point.
« on perd la production si il y en a de PV, d’éoliennes ou de centrales hydro » >> C’est bien pour cela que chez RTE on a des modèles de prévision à 48h, 24h, etc. pour adapter la production à la demande potentielle et éviter une surproduction inutile et pas du tout écolo.
Le H2 « vert » n’est qu’une illusion. On n’utilisera pas un « déchet » mais on produira un déchet pour justifier de produire du H2 vert.
Rien d’écolo là dedans et vous le savez pourtant.
Le fameux « comme c’est un déchet on peut s’en ficher d’avoir un rendement de moins de 20% » c’est idiot.
Pour reprendre ma comparaison avec les concombres bio, c’est balancer plus de 80% de la production…mais on s’en fiche car c’est bio…
@Thibaut Emme
Ce que je sais c’est que si on veut passer au 100 % EnR, d’une il faut réduire la consommation électrique, donc remplacer des VT par des VE et les utiliser seuls dedans pour faire des distances réalisables avec des modes plus efficients c’est bien du gâchis et c’est idiot. De deux il faudra installer une puissance au moins 5 fois supérieure à la puissance thermique permettant de couvrir le besoin et stocker.
Quand je regarde la production des PV et des éoliennes, avec une puissance installée 5 fois supérieure j’aurai bien du surplus. Il n’y a décidément que les antiH2 primaires qui refusent de le voir. Comme il n’y a que les autodépendants qui considèrent que la VE est la solution.
Cependant quand on intègre que pour réduire la pollution dans les villes il va falloir réduire drastiquement la circulation automobile, la VE est une aberration donc un gâchis et une idiotie.
« si on veut passer au 100 % EnR » >> Ah ouais mais là non. Un peu de calcul de base pour comprendre que 100% d’EnR est impossible sauf à avoir des éoliennes partout et des PV ineptes sur tous les toits pour une électricité X fois plus chère. Passer aux EnR c’est accepter l’intermittence, ou installer 3 fois plus pour avoir la « bonne » puissance et accepter de gâcher à fond de l’électricité.
Le VE n’est pas un gâchis s’il se borne (jeu de mot) aux déplacements quotidiens. C’est la sobriété même que vous appelez pourtant de vos voeux…
Les éoliennes comme les PV c’est du pipeau écolo…le H2 « vert » qui en découle l’est encore plus. C’est un pur constat mathématique de base.
« pour réduire la pollution dans les villes il va falloir réduire drastiquement la circulation automobile » > Quelle pollution ? Les NOx ? C’est le diesel (donc les camions qui vous livrent). Les particules ? Mars/avril 2021 ont démontré que même avec 20% de trafic routier on avait des épisodes de pics de pollution aux particules ou à l’ozone…
« remplacer des VT par des VE et les utiliser seuls dedans pour faire des distances réalisables avec des modes plus efficients c’est bien du gâchis et c’est idiot » >> Il n’y a que vous là qui parlez de remplacer les VT par des VE…perso je trouve idiot d’avoir des VE de 2,5 tonnes pour faire 500 km. Mais bon le sujet est le H2 qui a la hype en ce moment…Sans raison si on prend les chiffres. Ce n’est pas être antiH2 que de savoir compter.
@Thibaut Même
Donc vous confirmez que pour passer au 100 % EnR sans rien changer d’autre il faut installer au moins 3 fois plus de puissance. Cela confirme donc qu’il y aura bien des surplus.
Par contre quand je vois comment il est difficile d’inciter les gens à troquer leur VP par les modes doux ou les TC je me dis que ce que vous appelez de vos voeux sera encore plus difficile à atteindre : à savoir corréler sa consommation à la production intermittente.
Pour ce qui est des particules, dont la VE n’est pas exempte bien au contraire, je rappelle que c’est le polluant le plus tueur sans seuil d’innocuité dont il faut supprimer toutes les sources que l’on peut supprimer, le voiture en premier.
Finalement faire diversion avec les NOx, c’est comme faire diversion avec le H2 pour les lobbyistes de la bagnole électrique, cela permet de ne pas remettre en question leurs choix.
A l’instant T, on aurait des surplus d’élect, après avoir rempli les barrages STEP, alors pourquoi pas fabriquer de l’hydrogène avec. MAIS ce dernier ne doit pas être réutilisé pour re-fabriquer de l’élect avec, spécialement si l’électricité avait couté très cher en investissement
Imaginez que c’est votre salaire. Intermittent du spectacle.
Ce mois ci, vous avez 2500€ de surplus. Vous le stockez sous forme d’or
Plus tard, intermittent du spectacle, intermittent en salaire, vous revendez votre or pour vous procurer des euros…et vous n’en avez plus que 500€!!!
Est ce que vous stockerez vos surplus momentanées de salaire sous forme d’or, en laissant la commission aux banques à chaque transaction?
Bref, si on doit refabriquer de l’élect avec du H2, alors ce n’est pas une bonne méthode.