Manque d’acier, plastique et puces : stocks auto au plus bas

Un contexte de pénuries qui au final pourrait être propice à une flambée des prix.

Pénurie de puces mais aussi d’acier et de plastique

Selon une nouvelle prévision d’Alixpartners, la pénurie de semi-conducteurs n’est qu’une partie du problème. Les prix élevés et l’offre restreinte de matières premières telles que l’acier et la résine plastique font augmenter les coûts et obligent les constructeurs automobiles à réduire leur production.

Rappelons que le froid polaire qui a sévi au Texas en février dernier a contraint de nombreuses usines chimiques à interrompre leurs activités en raison des ruptures du réseau. Perturbant la chaîne d’approvisionnement mondiale pour les biens de consommation et faisant grimper les prix de composants essentiels pour la fabrication automobile.

Les pannes d’électricité ont en effet paralysé le plus grand complexe pétrochimique du monde, les usines de la région du golfe du Mexique contraintes de fermer ont même été plus nombreuses que lors de l’ouragan Harvey en 2017.

Près de 8 millions de véhicules produits en moins

Les constructeurs automobiles sont en passe de perdre la production de 7,7 millions de véhicules en 2021, selon les nouvelles prévisions. En mai dernier, le cabinet avait estimé que les constructeurs automobiles perdraient 110 milliards de dollars de revenus et qu’ils perdraient 3,9 millions de véhicules par rapport aux plans de production pour 2021.

Cette nouvelle prévision peu réjouissante intervient au milieu des avertissements des constructeurs automobiles et des fabricants de trucks commerciaux selon lesquels les pénuries de puces électroniques et les flambées des prix des produits de base ne s’atténuent toujours pas, contrairement à ce que les dirigeants de l’industrie l’avaient espéré, alors que 2021 entre dans ses derniers mois.

La semaine dernière, IHS Markit a réduit ses perspectives de production mondiale de l’industrie automobile pour 2021 et 2022.

Les stocks de véhicules dangereusement bas aux Etats-Unis

Sur le marché américain, les ventes de véhicules ont commencé à ralentir car les stocks des lots des concessionnaires sont d’environ 20 jours, soit moins de la moitié des niveaux normaux, a déclaré Dan Hearsch, directeur général du secteur automobile chez Alixpartners.

Si le cabinet avait initialement supposé un retour à la normale et la récupération du volume au quatrième trimestre », le cabinet estime désormais que « cela n’arrivera pas. »

Au lieu de cela, les constructeurs automobiles pourraient avoir des stocks serrés jusqu’à la fin de 2022 ou au début de 2023.

Efforts des constructeurs pour importer davantage d’acier et plastiques

Les arriérés de livraisons devant être gérés par les principaux ports américains entravent les efforts des constructeurs automobiles pour importer davantage de résines plastiques et d’acier.

En réponse, les constructeurs automobiles s’engagent à conclure des contrats plus longs pour verrouiller les approvisionnements, en achetant jusqu’à 40 à 50 semaines à l’avance. S’engageant pour des choses qu’ils n’auraient jamais faites il y a un an ».

Notre avis, par leblogauto.com

Les tarifs des véhicules risquent de flamber dans les mois prochains, dopés par des doubles pénuries : manque de semi-conducteurs mais également de matières premières. Sans compter sur le fait que tablant sur le principe que tout ce qui est rare est cher, les constructeurs pourraient être tentés de faire grimper les prix … à moins que cela ne soit déjà le cas.

A lire également :

. Froid au Texas : flambée mondiale des prix du plastique

(8 commentaires)

  1. https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/le-monde-est-a-nous/l-europe-au-bord-de-la-crise-energetique_4764987.html
    On pille mon fond de commerce : « Kemp: La pénurie mondiale d’énergie se manifeste par une flambée des prix du charbon, du gaz et du pétrole »
    En Grande Bretagne, c’est la pénurie de carburant qui s’annonce. Là aussi, stocks inexistants, habitude d’employer des esclaves sous payés des pays de l’est… Et tout simplement, effet de panique. Brexit = catastrophe ? Ah oui, si l’importation des esclaves pas chers est interdite, évidemment. Et s’il faut payer et former la main d’oeuvre, quelle horreur !
    Les prix du gaz flambent, la situation sociale en Europe, va flamber aussi, la défaite infligée est impressionnante. Bien entendu, on veut continuer à déstabiliser la Russie, nier le résultat de ses élections, et condamner, condamner, condamner.
    Donc, comme disait BHL, si l’Europe a besoin de gaz, la Russie a besoin d’euros, ça tombe bien, parce qu’à 900 $ les 1000 m3, ils vont avoir beaucoup, beaucoup d’euros. Mais les européens, pour le gaz, nib. Comme de vulgaires ukrainiens.
    Les prévoyants auront acheté un poêle à bois et pourront y faire flamber les traités européens.
    Pour les naïfs français et leur nucléaire, nos merveilleux dirigeants français ont considéré comme acquis l’approvisionnement en uranium. De fait, là aussi, la géopolitique est incontournable. Le Kazakhstan sans doute serait plus sensible aux pressions chinoises, qui est un voisin-juste-en-face, qu’à une France lointaine, s’il y avait (ou plutôt quand il y aura) dispute pour l’uranium.
    Et on nous refera le coup du sous marin (australien, autant que celui de la trilogie de Pagnol).
    Bref, les dirigeants européens, dont le niveau de bêtise est quand même, totalement abyssale, creusent encore pour tomber plus bas. Bientôt, ils vont atteindre le centre de la terre, facile.

        1. Sauf que l’article de rfi que vous citiez parlait plus de tensions ponctuelles que d’un manque (puisqu’il dit lui-même que la prod hazakhe reste 20% inférieure à ce qu’elle pourrait-être). On manquera de tout avant de manquer vraiment d’uranium : toutes les centrales consommatrices sont connues, et celles en construction ou prévues pour la prochaine décennies aussi. C’est pas comme le lithium dont les besoins explosent litéralement, le gaz à la consommation ultra-fluctuante ou le cuivre utilisé partout.

    1. L’article est intéressant aussi car il montre ce qui se fait ailleurs vs nos 100€ de chèque énergie qui ne vont pas toucher grand monde: TVA divisée par 2 en Espagne, L’Italie va aussi revoir le mode de calcul des factures ce qui touchera tout le monde. Bref, on prends la mesure du problème!

      Pourtant, ce ne sont pas les deux pays d’Europe ou les besoins de chauffage sont les plus élevés ni ou l’énergie est la plus taxée (quand on passe en Espagne, on revient avec le plein).

      Et nous? Quelques mesurettes qui seront imperceptibles et ne toucheront comme d’habitude qu’une minorité! Il semble encore une fois que la mesure du problème soit très mal prise, surtout que c’est pas comme en 2011/2012 ou seul le pétrole (et dans une moindre mesure gaz) flambait: Là, s’ajoute l’électricité, ce qui touche 100% de la population avec une facture dont les taxes représentent désormais une large part.

      On voudrait une vraie révolution jaune, qui aille cette fois au bout, qu’on ne s’y prendrait pas mieux!

      Sur le seul carburant routier, vs long pic vers les 120$ le baril il y a 8/10 ans, on en est actuellement aux mêmes tarifs à la pompe pour « seulement » 70$, au passage: L’évolution des taxes en moins de 10 ans joue donc pour l’équivalent de 50$/baril!

      Pour les plastiques, vu que c’est pour une bonne part du pétrole à l’état solide, forcément, il augmente aussi. Ce n’est pas qu’une question de pandémie.

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