SAM : le fournisseur de Renault en liquidation

Les 350 salariés de SAM produisent notamment des carters dans l’usine de Viviez, dans l’ancien bassin minier de Decazeville, en Aveyron , où l’emploi se fait rare.

Absence d’offres de reprises finalisées

Les candidats à la reprise de l’entreprise de 350 salariés, société placée précédemment en redressement judiciaire, « n’ont pu présenter des offres de reprise finalisées, l’État et le groupe Renault ne souhaitant pas participer à leur financement », précise le tribunal.

Renault s’engage à financer l’exploitation et la poursuite de l’activité

Renault, principal donneur d’ordres de la SAM, s’est cependant engagé à continuer à financer l’exploitation et les investissements nécessaires à la poursuite de l’activité, a indiqué le tribunal.

Lors de la reprise par Hangzhou Jinjiang, le constructeur s’était engagé à acheter à l’entreprise pour 85 millions d’euros de pièces par an jusqu’en 2025. Il lui a commandé des nouveaux carters pour les voitures hybrides et électriques, SAM devant toutefois acheter des machines pour pouvoir les produire.

En mai dernier, David Gistau, délégué CGT de SAM, avait indiqué que salariés et syndicats avaient reçu des engagements du groupe Renault garantissant de pouvoir maintenir au moins 250 emplois, ainsi que le bureau d’études et de maintenance.

Comme le demandaient les salariés via leurs représentants CGT, le constructeur s’est engagé par écrit sur un chiffre d’affaires et des volumes de commandes. Renault a acté dans un courrier le chiffre d’affaires de 30 millions d’euros + 10 millions de CA supplémentaires accordés suite à une table ronde.

Le groupe avait alors accepté de ne pas poser comme préalable la taille du repreneur ni de mettre de côté la fabrication de petites pièces (8,5 millions d’euros de CA).

Offre de reprise le 30 septembre ?

Ghislaine Gistau, représentant CGT du personnel, espère quant à elle qu’une offre de reprise sera déposée d’ici le 30 septembre.

Fin juillet, le tribunal de commerce avait rejeté deux offres de reprise de sociétés françaises : le groupe Alty, propriétaire de la fonderie Sifa Technologies à Orléans, et la Fonderie Trinquet, dont le siège est dans le Rhône.

Le groupe espagnol CIE Automotive avait retiré sa proposition le 18 juin.

Reprise par le groupe chinois Hangzhou Jinjiang en 2017

C’est une reprise inespérée au vu des offres des dix-neuf derniers mois ! » se félicitait, le 22 décembre 2017, Sébastien Lallier, délégué syndical CGT de la fonderie de pièces automobiles SAM Technologies. Le site, installé à Viviez, et les autres unités du groupe Arche en redressement, FVM en Meurthe-et-Moselle et Alfisa en Espagne, étaient alors reprises par le groupe chinois Hangzhou Jinjiang.

Il s’agissait alors du seul repreneur depuis le retrait du canadien Linamar. Troisième producteur chinois d’aluminium, ce groupe de 20.000 salariés s’était engagé à investir 42,5 millions d’euros pour moderniser les usines vieillissantes et à ne supprimer que 20 des 432 emplois de Jinjiang et 30 des 195 emplois de FVM.

Hangzhou Jinjiang a également repris en juillet 2017 Sabart Aero Tech (32 salariés) en Ariège, une ancienne usine Pechiney qui fabrique des billettes d’alliage d’aluminium. « Notre stratégie est de réaliser une intégration verticale en faisant l’extraction, la production d’aluminium pur, l’alliage à Sabart, le forgeage et le matriçage », expliquait alors Yun Xu, président de Jinjiang Industries Europe (JIE), filiale du groupe.

« Le repreneur s’était fait fort d’agrandir le bâtiment et d’acheter des machines, mais les investissements promis ne sont jamais arrivés », déplorait en 2020 délégué syndical CGT. « Ils ont acheté des machines aux enchères d’une fonderie aux Pays-Bas, dont un four de fusion. Mais l’adapter à nos besoins aurait coûté plus cher qu’un four neuf ! « avait-il ajouté.

Notre avis, par leblogauto.com

Reprise en 2017 par le groupe chinois Jinjiang, la Société aveyronnaise de métallurgie (SAM) avait été placée en redressement judiciaire le 10 décembre 2019. La reprise des fonderies de pièces automobiles du groupe Arche par le troisième producteur chinois d’aluminium, Hangzhou Jinjiang, n’a guère duré. Avec la chute des ventes de diesel, les investissements promis n’ont pas été réalisés dans ces usines qui travaillent à 90 % pour Renault.

(2 commentaires)

  1. Vous décrivez bien la situation chronologique, mais il faudrait rappeler que la situation de cette entrprise qui fût l’un des plus gros employeur d’un ancien bassin minier, est la conséquence de la crise de 2008. Cette entreprise qui avait un bel avenir avec des personnes très attachées , à elle et son environnement lutte pour ses valeurs et son avenir. Il faut souligner le courage et la détermination des salariés, plus de 600 en 2008.
    Maintenant la question est quelles seront et quant pourra t’on évaluer les conséquences de la crise que l’on commence à peine à subir, alors qu’on oublie les consequences des précédentes crises qui pourtant on des conséquences aujourd’hui encore.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *