Faurecia : Hella, elle a ! Achat de 60 % de l’équipementier

L’équipementier français Faurecia va racheter 60 % de l’allemand Hella. Objectif : créer un géant mondial de l’équipement automobile, en devenant le septième fournisseur mondial de l’industrie automobile ».

L’accord sera finalisé en 2022. Il constitue l’une des plus importantes opérations du secteur automobile de ces trois dernières années.

Faurecia acquiert 60 % Hella en visant la totalité

Faurecia, équipementier spécialisé dans les pièces détachées automobiles va racheter une part majoritaire de son homologue allemand Hella, spécialisé dans les éclairages et composants électroniques pour les véhicules.

D’après les termes de l’accord conclu avec les membres de la famille fondatrice d’Hella, Faurecia va acquérir 60 % du capital au prix de 60 euros par action. Pour réaliser l’opération, l’équipementier va débourser 3,4 milliards d’euros en numéraire et émettre de près de 600 millions d’euros en actions Faurecia.

Son ambition ne s’arrête pas là : il compte lancer une OPA sur la totalité du capital de son ancien concurrent.

Faurecia met la main sur un savoir-faire technologique

L’équipementier français met la main sur un savoir-faire technologique en matière de gestion et d’analyse de données, en vue de devenir un acteur majeur dans les domaines de l’électronique et des logiciels.

Hella est le symbole même du « Mittelstand« , tissu industriel d’entreprises familiales qui, avec souplesse et agilité, se sont rapidement spécialisées dans les nouvelles technologies. Surfant au dessus des turbulences économiques.

Basée à Lippstadt (Rhénanie-du-Nord-Westphalie), Hella a obtenu des garanties de la part de Faurecia. Après s’être assuré du maintien de ses 36.000 employés, il a également œuvré en faveur du maintien des activités de son siège dans la ville.

Les actionnaires familiaux de Hella ont indiqué dans un communiqué que la société avait atteint une taille qui nécessitait des compétences externes, au-delà de la famille fondatrice. « La famille continuera à surveiller le développement futur de cette entreprise européenne de premier plan en tant qu’actionnaire et avec un représentant au conseil d’administration », a-t-elle tenu à préciser.

Concentration dans le secteur des équipementiers

Valorisé près de sept milliards d’euros (6,7 milliards), Hella, détenu par la famille fondatrice, avait reçu trois offres de reprise, dont celle de son rival Plastic Omnium, du fabricant allemand de freins pour camions et trains Knorr-Bremse, un des leaders mondiaux du marché, ainsi que son homologue Mahlen.

Faurecia l’aura donc emporté au final, le partenariat noué dès 2018 avec Hella, destiné à développer des techniques personnalisées d’éclairage intérieur dans les voitures, aura pu l’avantager.

Alors qu’un phénomène de concentration est observé chez les constructeurs, la concentration de secteur automobile s’opère désormais également dans le secteur des équipementiers.

Avec cette acquisition, un nouveau géant va naître, capable de réaliser un chiffre d’affaires de 23 milliards d’euros en 2021, soit « le 7ème fournisseur automobile mondial », indique Faurecia.

Notre avis, par leblogauto.com

Faurecia fait partie de ces rares entreprises à faire preuve de résistance face au choc économique engendré par la crise du Covid. Ce qui lui aura permis d’avoir les reins solides pour acquérir Hella.

Le groupe français a vu ses ventes progresser de plus de 12%, à 4 milliards d’euros de janvier à mars, soit 8,9% de plus qu’au premier trimestre 2020.

A contrario, sur la période 2019-2020, Hella a été frappé de plein fouet par la crise engendrée par la pandémie, enregistrant un recul de ses ventes de -14,3%.

« Entre 300 et 400 millions d’euros de chiffre d’affaires provenant de synergies de revenus sont attendus d’ici 2025, ainsi qu’une optimisation des flux de trésorerie d’environ 200 millions d’euros par an en moyenne de 2022 à 2025 », selon les prévisions de Faurecia.

Sources : Faurecia, AFP

(9 commentaires)

  1. Bonne nouvelle pour l’industrie française et pour les salariés à mon avis, les activités ne se recoupant pas trop. Le rachat par une autre société allemande aurait probablement signifié le regroupement rapide sur un seul site des activités administratives et donc la perte de pas mal d’emplois.
    Et pour se préparer au choc de la concurrence chinoise à venir, mieux vaut grossir pour survivre !

    1. Cibié ,SEV Marchal, Valeo ne vont pas trop apprécier que des plastiqueurs, faurecia OP Plastic Omnium viennent mettre le bronx.

      1. MDR… c’est sur !
        Mais il faut bien que Faurecia montre qu’ils font partie des grands après leur séparation d’avec PSA. Le monde des équipementiers est impitoyable :=)

  2. la phagocytose est dans le cycle des survivants industriels. Hella a subi une perte de 14,3 pr 100 je lis à cause de la 4ème révolution industrielle programmée. (il n’y a pas que le couvre feu donc . hi !) Les rouages du fonctionnement des repreneurs sont connus, vont de paires avec les roueries des magnats donneurs d’ordres aux mandatés « plus ou moins » légalement installés de façon à ce que tout se passe comme prévu. C’est notre actualité, un dépeuplement mis en oeuvre va tuer aussi des grands d’avant. Ce ne sont que des injonctions politiques qui font que untel a droit au dépeçage ou changement de nom. Là je dis tant mieux et Bravo à Faurecia présentement.

  3. Hella n’est pas un concurrent direct de Faurecia.
    Le secteur de l’éclairage auto est devenu tellement concurrentiel (produits à forte valeur ajoutée, générateurs de gros bénéfices) qu’il faut avoir les reins solides, pas forcément une mauvaise nouvelle pour Hella.
    C’est surtout le coréen LG qui a changé la donne, en décidant d’investir dans ce secteur.

  4. « Son ambition ne s’arrête pas là : il compte lancer une OPA sur la totalité du capital de son ancien concurrent. »
    A voir avec Miss Stubler, mais il me semble que c’est une obligation légale de faire une OPA à partir du moment où ils ont le contrôle de la Société (50% des actions plus une, ou 50% des votes plus un ?)

    1. J’ai déjà lu un truc comme ça mais je crois que c’était une lois dans le pays de l’entreprise racheté et non pas une généralité. Par contre, je crois que c’était au moment du rachat de Porsche et Volkswagen, ça concernait donc une entreprise allemande, comme ici.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *